Forum Mettâ

[Istiqama]

C’est une expression que l’on entend souvent dans le bouddhisme, en particulier au sujet de la méditation : il n’y a rien à apprendre, rien à faire de particulier si ce n’est d’être dans l’instant présent. La formulation laisse penser que la chose est simple. Le concept, quant à lui, ne présente pas de difficulté particulière. Etre dans l’instant peut facilement se définir par défaut comme l’état dans lequel on se trouve quand l’attention n’est tournée ni vers le passé, ni vers l’avenir mais vers le présent.
Mais il suffit de s’asseoir et d’essayer pour comprendre que la réalité est toute autre… En fait, il n’y a rien de plus difficile que d’être dans l’instant, c’est un constat que font tous les méditants.
Personnellement, je m’efforce d’intégrer dans ma vie de tous les jours - ma vie de laïc - tout ce que j’expérimente dans la méditation. Je pars du principe qu’il ne faut pas cloisonner l’expérience spirituelle et la vie courante. Il faut que ce soit applicable, vérifiable – pas forcément par la raison d’ailleurs – dans les deux sens. Alors, je comprends qu’il faille être dans l’instant pour méditer mais pourquoi ne pas essayer aussi en dehors de la méditation ?
Souvent, dans le métro, je fais une expérience. Le métro, c’est un laboratoire fantastique pour quelqu’un qui s’engage dans une démarche spirituelle. Je regarde le tunnel et aperçois à une certaine distance le train arrêté à la station précédente. En l’observant et en chassant toute autre pensée, j’ai l’impression sincère d’être dans l’instant. Le problème, c’est que tout se complique lorsque le train se met en marche. Il grossit à vue d’œil, surtout ses phares comme une paire d’yeux vivants, et ne me permet plus d’avoir cette perception d’image figée, ce sentiment d’instantanéité rassurant qui me confortait quelques secondes plus tôt dans mon sentiment que « ça y est, j’y suis, j’ai compris ! » En fait, lorsque l’expérience se déroule de manière dynamique dans un cadre espace-temps, tout se complique. Nous nous retrouvons soudainement devant nos contradictions. Mais ces contradictions, elles ne peuvent pas être dues au train. Je ne suis pas le train et le train est différent de moi qu’il soit à l’arrêt ou en marche. Donc, il est probable que je n’ai jamais vraiment été « dans l’instant ». Je n’ai pas considéré les choses sous le bon angle ou peut-être que je ne les ai pas regardées avec les bons yeux ?
Et tout est comme ça. Tout ce que j’étudie dans le bouddhisme semble extrêmement simple et évident à la lecture mais se révèle complexe (et pas compliqué) dès que l’on s’y essaie et qu’on l’expérimente. Alors pour boucler le paradoxe (et un peu par goût de la provocation, gentille toutes fois), je dirais que le seul moyen que j’ai trouvé, à mon très humble niveau, pour m’en sortir, c’est de lâcher prise.

[cgigi2]

Istiqama dit:

[Istiqama]

J'ai écrit un premier post mais ça n'a pas marché (pas assez concentré peut-être !). Bon, je recommence !
Tout à fait d'accord avec toi. Ca se ressent et ne peut guère s'expliquer. Faut essayer, s'asseoir et essayer encore. Et quand tout est pacifié, rassemblé, serein... eh bien, en fait on ne cherche plus à savoir.
Merci

[cgigi2]

Istiqama dit:

[Istiqama]

Bien sûr, j'avais oublié de préciser. Merci de m'avoir corrigé.
En fait, c'est l'idée que je voulais trasmettre et pas la liste exaustive de toutes les positions et circonstances qui permettent la méditation.
Personnellement, j'avoue que j'ai du mal à comprendre cette attitude qui consiste à reprendre systématiquement sous forme de citation ce que l'on dit. Ca fait très docte et donneur de leçons.
Si on s'y met tous, je doute que ce soit au bénéfice du dialogue, non ?
Par exemple tu dis "nécessaire". Est-ce nécessaire que tu veux vraiment dire ou "indispensable".
Ensuite :

la méditation se pratique aussi en marchant, on arrête pas d'être conscient parce que l'on se met à marcher, si la conscience est bien établie, elle fait partie de tout le corps et l'esprit,

[cgigi2]

Istiqama dit:

[Istiqama]

je vais essayer d'être plus précis à l'avenir mais j'ai peur que ce soit au détriment de l'idée principale. On verra bien !
bonne soirée