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Forum Mettâ Bouddhisme originel
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SATORI

Inscrit le: 28 Juil 2006 Messages: 105 Localisation: Entre les deux rives ...
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Posté le: Ven 05 Jan, 2007 1:15 Sujet du message: L'attachement |
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Citation: | L'attachement
Cette pratique qui mène à la libération n'est pas une analyse philosophique à laquelle on adhèrerait, mais une pratique continuelle dans le présent qui libère l'esprit et mène à la paix suprême découverte par le Bouddha.
Cette paix provient du non-attachement, lorsque l'on cesse de s'accrocher, quand notre esprit ne s'attache à rien. Nous ne sommes pas liés par les expériences, mais par notre attachement. Nous devons donc rompre nos attachements pour ne plus souffrir.
La pratique consiste à être avec tout ce qui existe sans s'y attacher. Voir l'impermanence qui est présente dans tous les phénomènes nous permet de ne pas nous attacher car tout change constamment et rien ne dure.
Si vous pensez aux meilleurs moments de votre vie, où sont-ils maintenant ?
Et si vous vous souvenez de périodes douloureuses où vous avez beaucoup souffert, où vous avez été découragé, déprimé, où sont-elles maintenant ? Qu'en reste t-il ?
Que se soient de merveilleux moments ou d'horribles moments, ils n'existent plus, mais nous nous attachons beaucoup aux expériences que nous avons eues et nous oublions que rien ne dure. Si nous regardons notre passé nous pouvons voir notre vie comme un rêve. Quand nous envisageons l'avenir nous anticipons le futur, nous nous enthousiasmons pour de nouvelles possibilités, pour de nouveaux désirs, mais ces futures expériences deviendront le passé comme toutes les autres. Notre conditionnement est très fort, nous désirons, nous nous agrippons, nous nous attachons à des expériences qui passent et feront partie du passé très bientôt.
Nous devons nous ouvrir au changement et ne pas nous attacher aux expériences car tant que nous nous attachons, nous ne sommes pas libres. Si nous voyons et nous nous souvenons de l'impermanence notre attachement diminuera. Nous pouvons vivre les expériences sans attachement quand nous sommes conscients de leur caractère impermanent.
Le Bouddha a dit qu'il est préférable de vivre une seule journée en voyant profondément la nature impermanente des choses plutôt que cent ans sans la voir. Ainsi l'esprit cesse de s'attacher et nous sommes en paix et libres.
Le second aspect pour lutter contre l'attachement est l'insatisfaction, la souffrance. La souffrance du corps, de l'esprit, dans le monde, l'injustice, la colère sont des souffrances évidentes à voir. Un autre aspect de la souffrance est que rien n'est fiable, durable, parce que tout est impermanent. Tout change et on ne peut se fier à rien. Par exemple, pouvons-nous empêcher notre corps de vieillir ou de tomber malade ? Non.
Nous ne pouvons pas nous fier à notre corps car il change constamment. Même quand nous sommes heureux, cela change à un moment ou à un autre.
Un autre aspect de la souffrance est que tout tend au désordre. Par exemple nous nettoyons, nous rangeons, mais le désordre apparaît à un moment donné. Ou si nous laissons les choses telles qu'elles la poussière se dépose et le désordre apparaît.
Tout tend au désordre et cela requiert de notre part un apport continu d’énergie pour maintenir les choses en ordre. Nous devons prendre soin de nous-mêmes, nous nourrir, etc... et ceci est aussi un aspect de la souffrance
Nous n'aimons pas souffrir, nous nous fermons à la souffrance, nous résistons, nous la nions, nous l'évitons et cela demande un courage énorme de la regarder. Quand nous acceptons la souffrance, nous nous ouvrons et l'esprit lâche prise, ne s'y attache plus et nous en sommes libres.
La troisième façon de se libérer de l'attachement est de comprendre qu'il n'y a pas de soi.
S’il n'y a pas de soi, qui est en train de lire ce texte ou d'écouter ce discours ? Qui est triste ? Qui est en colère ? Qui est joyeux ?
Il est difficile de comprendre cette notion de « je » « moi » « mien ». C'est en fait un concept, une fabrication de l'esprit et nous y sommes très attachés.
La souffrance la plus profonde provient de la perception que nous avons du « soi » parce que nous avons une vision superficielle et erronée de notre apparence. Par exemple, quand nous regardons un arbre, qu'est ce que l'arbre ? Est-ce le tronc ? Est-ce les branches ? Les feuilles ?
Il n'y a rien en soi qui est l'arbre. C'est un concept qui décrit l'apparence de quelque chose avec plusieurs parties interdépendantes. Le concept du soi est comme le concept de l'arbre, il se réfère à une apparence. Si on observe attentivement, on peut voir qu'il n'y a rien en soi que nous pouvons appeler « moi » « mien ». Nous ne voyons pas profondément la nature des choses, nous nous attachons à notre vision superficielle du « soi », nous nous identifions à notre corps, à nos émotions. Nous nous identifions à nos pensées, nous pensons « c'est moi qui pense », mais il n'y a personne qui pense, il y a seulement les pensées.
L'attachement à notre corps a de grandes conséquences dans notre vie parce que quand nous nous attachons nous avons peur de perdre ce à quoi nous sommes attachés et nous souffrons. Nous devons être attentifs pour ne plus nous identifier aux phénomènes qui apparaissent et nous y attacher.
À cause de l'ignorance nous créons la souffrance mais grâce à la sagesse nous pouvons parvenir à la paix et au bonheur.
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SOURCE : http://vipassanasangha.free.fr/t18_attachement.htm
Petites reflexions :
Je réfléchis énormément sur cet aspect de notre vie. A quel point l'attachement qui engendre jalousie, envie, haine peut il être source de mal-être ?
Pour ma part je pense que l'attachement est à la source de bon nombre de soucis sur notre Terre, des soucis les plus futiles aux plus grands
La volonté d'attachement et donc de possession est comment dire, presque inné chez l'Humain. Et c'est là qu'est tout le problème.
Il faut donc faire un trvail "contre-nature" pour essayer de faire disparaître ce trait de caractère. Avec une pratique de vipassana en l'occurence.
Une fois le non-attachement installé c'est là que tout notre amour peut se libérer.
Qu'en pensez vous ? Comment abordez vous le problème de l'attachement dans votre vie quotidienne ?
Merci de m'avoir lu,
SATORI _________________ BOUDDHA, DHAMMA, SAMGHA
Dernière édition par SATORI le Ven 05 Jan, 2007 19:24; édité 1 fois |
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Wakanda Invité
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Posté le: Ven 05 Jan, 2007 18:53 Sujet du message: |
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Moi qui suis alcoolique abstinent j'ai souffert pendant 14 ans de l'attachement de l'image que j'avais de moi, j'avouer pas être alcoolique et tant que je me le suis pas avouer j'ai continuer a boire evidemment.
Je crois qu'ont souffres beaucoup de l'attachement et qu'il provoque beaucoup de misère dans le monde, l'inter-dependance avec l'orgueil et l'égo brille de mille feux!
Je n'ai pas la méthode unique et magique des defaire l'attachement, comme pour tout il faut défaire les noeud uns a un ça me semble encore la seule méthode fiable.
Merci pour ce texte il est très bien. |
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viriya Web

Inscrit le: 27 Juil 2006 Messages: 601 Localisation: idf
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Posté le: Ven 05 Jan, 2007 22:59 Sujet du message: |
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L'attachement a aussi un autre synonyme qui est appropriation.
Il est résumé dans le constat de Dukkha - Souffrance - la 1ère Noble Vérité : ... en bref, l'appropriation des cinq agrégats est dukkha.
Et l'origine de cette appropriation , de cet attachement se trouve dans l'avidité, la soif (Tanha) ou le désir, la convoitise (Lhoba) décrit dans la 2ème Noble Vérité...
Dans la vie quotidienne, on est surtout gouverné par le désir (Lobha), la colère (Dosa) avec en sous marin l'ignorance, l'illusion (Moha).
Ces 3 racines du mal nous mènent en bateau depuis des éons, de vies en vies.
Dosa est comparé à une explosion, une force qui frappe directement sur l'objet détesté.
Lobha est comparé à un serpent qui se faufile, qui cherche à contourner à travers les obstacles vers l'objet convoité pour le serrer.
Moha est très sournois, c'est le voile, la couvercle qui nous empêche de voir , de sortir vers la lumière.
Heureusement, il y a un formule pour sortir de ce guêpier.
1/ étudier et bien comprendre ce que ce sont Lobha, Dosa, Moha. - on pourrait s'aider par les 5 préceptes qui sont un excellent aide mémoire, qui serviront de support pour développer Sati.
2/ observer en soi-même attentivement pour bien les identifier, constater leur présence en soi, leur influence, leur force ou leur faiblesse.
3/ favoriser les antidotes de Lobha (qui est la méditation sur le caractère impur et impermanent du corps), de Dosa (méditation sur Mettâ) pour laisser apparaître Alobha, Adosa (un état d'absence de désir, d'absence de colère).
4/ observer en soi-même le mélange de l'apparition de Lobha / Dosa / Moha , puis un instant de lucidité (Sati) apparaissant et disparaissant aussi vite à cause de Moha, puis Lobha ou Dosa reprendre à nouveau, puis à nouveau Sati qui réalise cela.... Ils se succèdent à une vitesse folle qu'on croirait que c'est continue.
5/ plus on progresse, on essaiera d'observer la cause, la graine, la racine menant à cet état de Lobha, Dosa...
Cela demande un entrainement progressif ou intensif suivant votre degré d'urgence. Mais n'attendez pas de participer à une retraire de méditation pour commencer, faites le dès cet instant, à tout moment.
En répétant le plus souvent possible ces observations, petit à petit, Sati s'installera plus souvent, et la compréhension- Panna- va naître. Et on enlèvera couche par couche de Lobha, Dosa.
Donc, il faudrait bien identifier le mode de manifestation de ces racines du mal. Lobha se manifeste par une attirance vers soi l'objet ou le sujet convoité. Ce n'est pas uniquement matériel mais aussi immatériel comme le pouvoir, la renommée, l'honneur, l'orgueil...
Tandis que Dosa se manifeste par une répulsion, un écrasement de l'objet ou le sujet détesté ou suivant l'angle de vue, Dosa est appelé : colère, haine, jalousie, pleurs, tristesse, peur... Et la cause de Dosa est à chercher dans l'insatisfaction de Lobha.
Dès qu'on est conscient de l'apparition de Lobha ou Dosa, on a Sati avec soi, et rien que le fait d'être conscient de leur présence va faire vaciller les racines du mal. Et si on maintient la pratique, arriver à un certain stade, on aura accumulé assez de forces (ou de mérites) pour les déraciner complétement.
Ce n'est pas aussi idyllique, souvent on est conscient de Lobha, Dosa mais on passe outre, on le fait quand même. Et ça, c'est le fonctionnement de Moha qui voile, empêche de voir les conséquences de ses actes. Dans ce cas, on réalise l'utilité de l'antidote à Moha qui est la mémorisation des préceptes Sila pour rappeler que c'est honteux, c'est désavoué par les sages si on commet cet acte...
______________________________________
Mais on accomplira beaucoup plus de progrès si l'observation est puissante. C'est à dire si l'esprit, le mental est stabilisé, souple. Autrement dit si la concentration est développée. En fait dans la pratique, il s'agit de veiller à l'équilibre de 5 facultés de contrôle : Foi-Sâddha en équilibre avec Compréhension-Panna- ; Effort-Viriya- en équilibre avec Concentration-Samadhi et le tout sous la vigilance de Attention-Sati. Le Samadhi (pratique assise) fournira l'énergie nécessaire pour nourrir l'Attention-Sati, si c'est trop plein il faudra le compenser dans l'effort-Viriya (pratique de la marche).
______________________________________
Je pense que cette Voie est la Voie du retour à la Réalité. C'est à dire voir clairement les phénomènes qui influencent, conditionnent notre vie.
Toute la pratique est de permettre de voir clairement les souillures mentales, ainsi que les états nobles (le Mal et le Bien). En les voyant clairement, avec compréhension de leur caractéristiques d'impermanence, de souffrance, de non-soi, on les considère comme ils sont.
Alors le détachement et le non-attachement vont s'opérer. C'est à cette condition que le Nibbana apparaitra.
Ne pas faire de mal, Accomplir ce qui est bien ,
Purifier son coeur et son esprit,
Tel est l'enseignement des Bouddhas.
Tout ceci se déroule en soi même , et donc cultivez l'habitude de regarder d'abord en soi, ne cherchez pas la faute chez les autres ou à justifier tel acte, mais cherchez à comprendre pourquoi ? son origine ? la cause ?
Puisse la fin de Dukkha soit à notre portée.
_________________ avec metta
viriya |
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tirru...

Inscrit le: 02 Aoû 2006 Messages: 424
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Posté le: Sam 06 Jan, 2007 18:50 Sujet du message: |
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Merci pour cette exposé théorique complet Viriya.
Pour ma part, je crois que les attachements méritent d'être traités avec le plus grand soin.
Il est très difficile de les reconnaitre, tant ils s'insinuent à tout les niveaux, sans que nous ayons la capacité de les reconnaitre en tant que tels.
Les identifier et les nommer sous la loupe de Sati -l'attention-, est déjà un bon pas. Encore faudrait-il pouvoir leur accorder assez d'espace et d'écoute pour qu'ils puissent nous livrer leur (notre?) mécanisme intime.
Tout travail d'introspection qu'entreprennent les yogis consiste à ouvrir un espace d'écoute attentive sur son monde intérieur et d'y jeter la lumière de l'attention, pour que petit à petit tous ces phênomènes inconscients (attachement, aversion , peur etc..) se montrent à la conscience.
Il ne s'agit pas de forcer les choses, comme par exemple en notant mentalement et froidement les phénomènes, je crois qu'il s'agit d'un espace offert à la compréhension, un don sincère. C'est comme montrer à un enfant apeuré une attitude d'écoute et de bienveillance qui vise à le rassurer, afin qu'il se lache, se libére.
Toutes ces tensions, attachements, désirs et autres aversions ont beaucoup de choses à dire. Apprenons à les écouter avec amour et bienveillance.
Avec Mettâ
Dernière édition par tirru... le Ven 12 Jan, 2007 19:35; édité 2 fois |
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viriya Web

Inscrit le: 27 Juil 2006 Messages: 601 Localisation: idf
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Posté le: Lun 08 Jan, 2007 20:11 Sujet du message: |
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tirru... a écrit: | Pour ma part, je crois que les attachements méritent d'être traités avec le plus grand soin.
Il est très difficile de les reconnaitre, tant ils s'insinuent à tout les niveaux, sans que nous ayons la capacité de les reconnaitre en tant que tels.
Les identifier et les nommer sous la loupe de Sati -l'attention-, est déjà un bon pas. Encore faudrait-il pouvoir leur accorder assez d'espace et d'écoute pour qu'ils puissent nous livrer leur (notre?) mécanisme intime.
Tout travail d'introspection qu'entreprennent les yogis consiste à ouvrir un espace d'écoute attentive sur son monde intérieur et d'y jeter la lumière de l'attention, pour que petit à petit tous ces phênomènes inconscients (attachement, aversion , peur etc..) se montrent à la conscience.
Il ne s'agit pas de forcer les choses, comme par exemple en notant mentalement et froidement les phénomènes, je crois qu'il s'agit d'un espace offert à la compréhension, un don sincère. C'est comme montrer à un enfant apeuré une attitude d'écoute et de bienveillance qui vise à le rassurer, afin qu'il se lache, se libére.
Toutes ces tensions, attachements, désirs et autres aversions ont beaucoup de choses à dire. Apprenons à les écouter avec amour et bienveillance.
Avec Mettâ |
Oui, il n'est pas question de forçer, car ces attachements apparaissent d'eux mêmes à cause de nos habitudes qui sont conditionnées par lobha, dosa, et moha.
Or ce que nous pouvons faire est d'étudier ce que signifient lobha, dosa, moha, leur mode de fonctionnement. Ces états se manifestent en soi même un nombre incalculable de fois par jour. ça se ramasse à la pelle !
On ne perd rien en s'observant.
Mais on peut aussi observer les manifestations de ces états par d'excellents actrices/acteurs dans les films, des personnages dans les romans, dans le comportement de son entourage, de son voisinage. Et aussi constater l'influence, la répercution ou la contamination de ces souillures externes sur soi même (exemple: on pleure ou on se sent la colère en voyant une scène de colère contre les injustices dans les films, ...)
Dans le Kalama sutta, le Bouddha a expliqué aux Kalamas ce qui est malsain (causé par lobha, dosa, moha) et ce qui est sain (absence de lobha, dosa,moha). Mais il a bien questionné et vérifié si les Kalamas ont bien compris ce que c'est ces 3 racines du mal : lobha, dosa, moha.
Ces états malsains sont à observer avec compassion karuna, avec le coeur compatissant aux souffrances (même subtiles) causées par ces états malsains. C'est la compassion qui nous poussera à agir avec adéquation pour sortir de là. _________________ avec metta
viriya |
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