Si je dis que cela

[Gigi]

Si je dis que cela est pure c'est que je considère l'impureté
Si je dis que cela est impur c'est que je considère la pureté
Considérez l'un et vous considérez l'autre,
Ne rien considérer du tout vaut mieux

avec metta
gigi

[viriya]

Si je dis que cela est pure c'est que je considère l'impureté
Si je dis que cela est impur c'est que je considère la pureté
Considérez l'un et vous considérez l'autre,
Ne rien considérer du tout vaut mieux

Bonjour gigi,

intéressant ce que tu écris,
ça resssemble à ces vers du livre 1 du Tao Te King (Livre de la la Voie et de la Vertue)

Chap 2:
Dans le monde, lorsque tous les hommes ont su apprécier la beauté (morale), alors la laideur (du vice) a paru. Lorsque tous les hommes ont su apprécier le bien, alors la mal a paru. C'est pourquoi l'être et le non-être naissent l'un de l'autre.
Le difficile et le facile se produisent mutuellement.
Le long et le court se donnent mutuellement leur forme.
Le haut et le bas montrent mutuellement leur inégalité.
Les tons et la voix s'accordent mutuellement.
L'antériorité et la postériorité sont la conséquence l'une de l'autre.
De là vient que le saint homme fait son occupation du non-agir.
Il fait consister ses instructions dans le silence.
Alors tous les êtres se mettent en mouvement, et il ne leur refuse rien.
Il les produit et ne se les approprie pas.
Il les perfectionne et ne compte pas sur eux.
Ses mérites étant accomplis, il ne s'y attache pas.
Il ne s'attache pas à ses mérites ; c'est pourquoi ils ne le quittent point.

Chap 3:
En n'exaltant pas les sages, on empêche le peuple de se disputer.
En ne prisant pas les biens d'une acquisition difficile, on empêche le peuple de se livrer au vol.
En ne regardant point des objets propres à exciter des désirs, on empêche que le cœur du peuple ne se trouble1.
C'est pourquoi, lorsque le saint homme gouverne, il vide son cœur, il remplit son ventre (son intérieur), il affaiblit sa volonté, et il fortifie ses os.
Il s'étudie constamment à rendre le peuple ignorant et exempt de désirs.
Il fait en sorte que ceux qui ont du savoir n'osent pas agir.
Il pratique le non-agir, et alors il n'y a rien qui ne soit bien gouverné.

traducion Stanislas Julien
http://taoteking.free.fr/interieur.php3?chapitre=1

Ces vers mélangent les concepts, la réalité conventionnelle et la réalité ultime. On fait la distinction du saint homme qui dirige les hommes ordinaires ! En quelque sorte il y a un "sage" (le saint homme) qui manipule les autres ! Alors que les contraires sont un fait dans ce monde conditionnel et dual. Les nier ou ne pas les considérer sont source de confusion, d'illusion.

Le bouddhisme est la Voie de la Sagesse libératrice et de la Compassion. Voie qui implique 8 éléments dont les 2 premiers concernent Panna - la Sagesse : la Compréhension juste et le Discernement juste,
puis Sila (3 éléments) : l'Ethique dans la vie,
et enfin Samadhi (3 éléments) : l'entrainement pour cultiver un esprit serein, calme en toutes circonstances.

Il n'est pas question de "rendre le peuple ignorant" mais d'encourager le peuple à cultiver ces 8 éléments. On part du constat que le mal être est ancré dans l'intérieur de chaque être. La source du mal vient de l'avidité, de l'attachement à cause de son ignorance des principes de la vie.

Le discernement de la réalité ultime concerne les états mentaux malsains (akusala) à abandonner, à éviter et les états mentaux sains (kusala) à entretenir, à développer.
Quand on arrive à discerner clairement ces états, puis à constater les relations causales de ces états avec les résultats (loi de cause à effet) alors la sagesse s'élève pour se libérer de ces états malsains et s'orienter vers les états sains qui est la condition pour se libérer des carcans du samsara.

S'abstenir de faire le mal
Cultiver le bien
Purifier son coeur et son esprit
Tel est l'enseignement des Bouddhas

Le mal et le bien ici concernent les états mentaux de la réalité ultime au sein de son propre esprit.
Alors que le mal, le bien au niveau conventionnel établi par l'homme pour juger les autres sont source de souffrance. Par exemple, dans cette communauté, tuer un mouton pour le sacrifice est un acte de bien, puis le cuisiner et partager cette viande avec son voisin est un acte de bien. Ce qui n'est pas le cas pour un bouddhiste pratiquant.

Donc

Si je dis que cela est pure c'est que je considère l'impureté
Si je dis que cela est impur c'est que je considère la pureté
Considérez l'un et vous considérez l'autre,
Ne rien considérer du tout vaut mieux

A mon avis, d'abord savoir ce que c'est la pureté (kusala), et l'impureté (akusala) ultimement puis les voir à la lumière des relations causales, de la coproduction conditionnée, c'est à dire le processus dynamique des dhammas.
On développe alors le détachement, le non attachement à la pureté ou l'impureté. Ce non attachement est né du discernement - panna - qui est en fait tous les deux une pureté de l'esprit !.

metta
viriya

[Gigi]

Bonjour viriya,

A mon avis, d'abord savoir ce que c'est la pureté (kusala), et l'impureté (akusala) ultimement puis les voir à la lumière des relations causales, de la coproduction conditionnée, c'est à dire le processus dynamique des dhammas.
On développe alors le détachement, le non attachement à la pureté ou l'impureté. Ce non attachement est né du discernement - panna - qui est en fait tous les deux une pureté de l'esprit !.

gigi dit:
C'est pas mal cela que j'examine c'est temps-ci, mais le simple fait de ne porter aucun jugement à quelques situations que ce soit permet ce discernement, le processus opère par lui-même lorsqu'on lâche prise profondément, la conscience s'oriente tout naturellement vers sa vrai nature, silencieuse et paisible sans plus, le silence de l'esprit est très instructif
avec metta
gigi