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Réponse au moine Sasana, sur la nécessité de la soif !!

 
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Auteur Message
Chaosophe



Inscrit le: 13 Avr 2008
Messages: 125

MessagePosté le: Mar 20 Juil, 2010 17:14    Sujet du message: Réponse au moine Sasana, sur la nécessité de la soif !! Répondre en citant

Je poste ici ma réponse au Vénérable moine Sasana, relative au rôle du désir sur la voie.



Bonjour Vénérable et merci pour votre réponse. C'est un plaisir de vous voir de nouveau sur ce site. J’espère que nos divergences de vues ne seront pas un obstacle à la communication.

Citation:
votre compréhension du AN 4.159 (le fameux qui a lancé tout ce charivari) me semble totalement inappropriée.

Je rappelle, à ceux qui n'ont pas suivi la longue discussion précédente, que ce texte dit que c'est par la soif que l'on met fin à la soif. Dans tout ce qui suit, je me contente de confirmer l'affirmation du Vénérable moine Thanissaro, selon laquelle :
Citation:
« Le Noble Octuple Sentier [...] est manifestement enraciné dans une forme habile de désir » !!! (http://www.accesstoinsight.org/tipitaka/an/an10/an10.058.than.html).

C'est tout ce qui m'importe. Je veux seulement prouver que le désir, le souhait ou la volonté (tanha et chanda) sont indispensablement nécessaires à l'Eveil, et non pas des ennemis à abattre !


Citation:
… Il doit nous falloir du désir pour arriver à ce stade où il n'y a plus de désir. Faux ! Notez le traitement totalement différent dans le discours de Ananda qui explique alors comment le moine parvient à gérér ce paradoxe. Lisez ! c'est écrit noir sur blanc. Notez au passage qu'il ne mentionne en aucun cas l'idée que cette avidité puisse être utilisée ou devenir un instrument de la voie ».


Lorsqu’Ananda affirme que la soif est abandonnée au moyen de la soif, la seule explication qu’il donne est que le disciple, voyant un Eveillé, désire ou souhaite obtenir l’Eveil. Cela signifie que l'on met fin à la soif par la soif de libération.
Citation:
'I hope that I, too, will — through the ending of the fermentations — enter & remain in the fermentation-free awareness-release & discernment-release, having known & realized them for myself in the here & now.' Then, at a later time, he abandons craving, having relied on craving.


Vous dites :
Citation:
il faut donc comprendre que l'orgueil devient la voie, qu'il y a un orgueil « sain » et un orgueil « malsain. »
.
Je n’ai jamais employé ces termes. Mais Ananda explique qu’on abandonne l’orgueil au moyen de l’orgueil, lorsque, voyant un Eveillé, on se dit « pourquoi pas moi ? ». Autrement dit, on veut obtenir cet état pour soi-même, ce qui est de l’orgueil. L'orgueil est généralement malsain ; mais l'orgueil qui met fin à l'orgueil malsain peut être considéré comme sain, n'est-ce pas ? Sinon, en quoi serait-il malsain ?!!


Lorsqu’Ananda dit à un brahmane que le but de la voie est « l’abandon de chanda », obtenu par la culture de chanda, le brahmane trouve cela paradoxal : il ne comprend pas qu’on puisse « abandonner chanda au moyen de chanda lui-même » (SN 51 : 15). Ananda lui répond que, lorsqu’on souhaite obtenir l’Eveil, on l'atteint, et alors « le souhait approprié (tajja) s’est apaisé ». Remarquez qu'il ne dit pas "exterminé" ou "annihilé" !! Le commentaire précise que le chanda qui faut abandonner doit être compris comme tanha : ce qui confirme que ces 2 termes sont bel et bien synonymes ! D’ailleurs, ce texte est clairement relié à AN 4.159, où tanha remplace chanda. Il rappelle également ce sutta :
Citation:
« En dépendance du désir (chanda) de renoncement, ici apparaît la passion du renoncement… la recherche du renoncement », et finalement l’Eveil (SN 14 : 12).




Citation:
Vous confondez deux termes pâlis qui n'ont strictement rien à voir : « taṇhā » et « chanda. »

J’ai pourtant établi leur synonymie !! Je rappelle en effet que le Canon déclare que « tous les dhamma sont enracinés dans chanda » et que « chanda est la racine de dukkha ». Qu’en pensez vous ?!! Votre silence sur ce point est très éloquent... Tous les agrégats sont enracinés dans chanda (MN 109), donc y compris tous les facteurs d’Eveil. Les agrégats sont fondés sur chanda, car le « souhait » d’agir est ce qui soutient l’existence (commentaire à AN 10 : 58 ).
Chanda et tanha sont synonymes ; or chanda est un facteur d’Eveil ; donc on peut remplacer le formule « c'est en dépendance de tanha que tanha est abandonné » par la formule : « c'est en dépendance de chanda que chanda est abandonné ». D’ailleurs le commentaire dit que le chanda qui doit être abandonné doit être compris comme soif.


Citation:
« [Tanha] signifie l'avidité et rien d'autre ».

J’ai montré – textes canoniques à l’appui – que tanha n’est pas un affect particulier, tel que l’avidité, mais la condition générale pour ressentir des affects, quels qu’ils soient. Je mets au défi quiconque de réfuter ce point !!! J’ai aussi montré que l’avidité (râga), aspiration (esanâ), la recherche (pariyesanâ) et le désir (kâma) peuvent être sains ! C'est le cas du « désir du Dhamma » (dhamma-râga, AN IV. 423 ; V. 345), et de « l’amour du Dhamma » (dhamma-kâma, AN V. 24, 27, 90, 201 ; Sn 92). Alors que d’habitude, râga est une cause de dukkha, un des « trois poisons » (akusala-mûla) !!! Et l’on ne peut m’objecter que je confonds la convoitise et le désir d'Eveil, car j’ai déjà précisé qu'ils sont la forme, respectivement, malhabile et habile, de tanha.
D'une manière générale, vos définitions des termes chanda et tanha ne s'appuient sur aucun texte (sauf une vague référence à la PTS).

Citation:
[Tanha] est TOUJOURS malhabile et est rangé à ce titre dans les classifications comme facteur mental malhabile »

Pourriez-vous me citer un texte ancien (n’appartenant pas à l’Abhidhamma) qui justifie ces déclarations ? Car pour ce qui est des textes paracanoniques, ils affirment que
Citation:
« il y a deux types de taṇhā : habile (kusala) et malhabile (akusala) » (Nettippakaraṇa).


Citation:
« Le souhait est un facteur mental classé À LA FOIS dans la catégorie des facteurs habiles (souvent appelés sains) et dans la catégorie des facteurs malhabiles ».

En effet, je l’ai déjà montré. Et comme chanda et tanha sont synonymes, la soif peut être habile !!

Voici l'essentiel, ce que tout le monde passe sous silence :
Le Bouddha dit clairement que le disciple est comme un assoiffé, et le Nibbâna comme une eau rafraichissante (SN 12 : 68 ). N'est-ce pas par soif que l'on boit de l'eau et se rafraichit ? N'est-ce donc pas par soif que l'on atteint l'Eveil ? Si la soif n’est pas un facteur d’Eveil, comment justifier le fait que la voie, l’Eveil ou Nibbâna sont constamment comparés à un bain, à une eau rafraichissante, au fait de se désaltérer ?! Comment comprendre que l’Eveillé soit décrit comme un être « désaltéré » (nibbuto), et le disciple comparé à « la vache, dit Buddhagosa, qui a soif d’eau fraîche et qui boit l’eau fraîche et délectable qui atténue sa fatigue » ? Buddhagosa déclare que la soif pousse à accomplir des actes habiles ou sains, qui détruisent les souillures et mènent aux bonnes destinées. Certes, Nibbâna est défini comme « l’extinction de la soif », extinction comparée à celle d’un feu ; mais pour la physique de l’époque, un feu éteint n’est pas annihilé, mais libéré, et il n’est pas classé comme inexistant. Donc avec l’Eveil, la soif N’EST PAS purement annihilée. Ce qui est détruit, à la limite, ce n'est qu'un certain type de soif. Je rappelle en effet que seul UN certain type de soif est cause de dukkha – à savoir : « la soif qui est cause des devenirs ultérieurs -- accompagnée par la passion et la jouissance, se régalant parfois ici et parfois là » (SN LVI.11).

Une solution à toute cette difficulté serait de dire que la convoitise (tanha) doit se transformer en souhait (chanda), ou être remplacée par lui. En tout cas, il me semble impossible de soutenir qu’aucun facteur conatif n’est nécessaire à l’Eveil. D’ailleurs, même un être déjà éveillé cultive encore l’effort, l’énergie, la confiance, la vénération – qui sont autant de facteurs conatifs !!

J’ai conscience de l'extrême danger qu’il y aurait, pour tous les êtres, à répandre une fausse conception du Dhamma. Sur ce sujet, nous avons le choix soit de croire que l’Enseignement prône l’annihilation totale du désir (le bouddhisme serait un pur nihilisme castrateur) ; soit de croire que l’Enseignement prône l’abandon de la forme inférieure du « désir » et la culture de sa forme supérieure. Votre interprétation nihiliste est très répandue, mais je préfère me passer de toute interprétation, et tenir compte des remarques des plus grands commentateurs, tels que Buddhagosa, Thanissaro Bikkhu, Lilian Silburn ou Morrison – qui sont tous de mon avis.
Si le bouddhisme était un pur nihilisme qui prône la destruction complète de tout désir, alors il ne se distinguerait en rien du christianisme, qui veut annihiler les passions pour atteindre un arrière-monde, un monde idéal produit par l’imagination d’être malades et fatigués de la vie. Le Bouddha était-il réellement aussi naïf ? Pourquoi, dans ce cas, aurait-il condamné l’ascétisme rigoriste de son temps, si proche du christianisme par ses tendances castratrices ??? En ce sens, le Bouddha condamne l'annihilation de la soif, c'est-à-dire la volonté soucieuse et tendue de lui mettre fin dans l'espoir d'un avenir meilleur.
Bref, qu’est-ce qui distingue, selon vous, le bouddhisme d’un nihilisme pur ?
Si l'on ignore le rôle du désir sur la voie, et qu'on tient compte seulement des textes qui parlent de sa destruction, on risque de condamner le désir, ce qui est une attitude nihiliste, en tout cas un extrême rejeté par le Bouddha.
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