Chaosophe
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Posté le: Ven 25 Juin, 2010 15:40 Sujet du message: Hommes/femmes : mode d'emploi ! |
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Une partie du Canon (SN 37) aborde les sujets des femmes, et en partie aussi celui des hommes. Le Bouddha affirme par exemple que, lorsqu'une femme n'est ni belle, ni riche, ni vertueuse, ni féconde, et qu'elle est "léthargique", « elle est extrêmement désagréable à un homme »; tandis que lorsqu'elle est belle, riche, vertueuse, féconde, « intelligente et diligente », elle lui est extrêmement agréable. Il en va de même pour l'homme vis-à-vis de la femme.
Citation: | « Il y a 5 types de souffrances propres aux femmes (mâtugâmassa âveṇikâni dukkhâni), que les femmes éprouvent mais non les hommes » :
1. « Même lorsqu’elle est jeune, une femme s’en va vivre avec la famille de son mari et est séparée de ses parents »
2. « Une femme est sujette à menstruation »
3. « Une femme devient enceinte »
4. « Une femme donne naissance »
5. « Une femme est faite pour servir l’homme ». |
Difficile de savoir si l'idée que la femme "est faite pour servir l'homme" est ici misogyne, ou si elle dénonce au contraire l'injustice sociale de la condition féminine.
Une femme renait dans une mauvaise destination « lorsque le matin [elle] demeure à la maison avec son cœur obsédé par le flux (âsava) de l'orgueil ; le midi… obsédé par l’envie ; le soir… obsédé par la passion (râga) sensuelle ».
« Il y a 5 pouvoirs d’une femme » : le pouvoir de la beauté, de la richesse, des parents, des fils, de la vertu.
Citation: | « Lorsqu’une femme possède ces 5 pouvoirs, elle demeure à la maison ayant triomphé sur son mari (sâmikaṃ pasayha agâraṃ ajjhâvasati) [...] Elle demeure avec son mari sous son contrôle [...] Elle demeure confiante à la maison ». |
On voit ici que le Bouddha envisage une certaine supériorité (morale et sociale) de la femme sur l'homme !
Si une femme possède l'un de ces pouvoirs mais pas un autre, « elle est déficiente à cet égard", et les hommes « la chassent ; ils ne l’accueillent pas dans la famille » ; tandis que si elle en possède plusieurs "alors elle est complète à cet égard", et ils l’accueillent et ne l’excluent pas, même lorsqu'elle n'a que la vertu pour seul "pouvoir" :
Citation: | « c'est grâce [uniquement] au pouvoir de la vertu qu’avec la rupture du corps, après la mort, une femme renait dans une bonne destination, un monde céleste ». |
Lorsqu’un homme possède "le pouvoir de l'autorité", "il demeure avec une femme sous son contrôle [...]. Lorsqu’une femme a été vaincue par le pouvoir de l’autorité", aucun des autres pouvoirs "ne peut la sauver", ni aucun des 4 autres pouvoirs.
Citation: | « Il y a 5 situations qui sont difficiles à obtenir pour une femme qui n’a pas accompli de mérite », et « qui sont faciles à obtenir pour une femme qui a accompli du mérite » :
1. « Elle peut souhaiter : "Puissè-je être née au sein d’une famille convenable !" »
2. « Etant née dans une famille convenable, puissè-je me marrier au sein d’une famille convenable !""
3. Y étant née et mariée, "puissè-je demeurer à la maison sans rivale (asapattî) !" ». (La polygamie n'était pas d'usage à l'époque)
4. Y étant née, mariée et sans rivale, « "Puissè-je porter un fils !" »
5. Y étant née, mariée, sans rivale et féconde, « "Puissè-je demeurer avec mon mari sous mon contrôle !" » |
Donc accomplir du mérite permet à une femme de garder son mari sous son contrôle.
Citation: | « Croissant dans 5 régions de croissance" : en confiance, vertu, apprentissage, générosité et sagesse -- "une noble disciple femme croît avec une noble croissance, et elle acquiert l’essence, acquiert le meilleur, de cette existence corporelle »
« Lorsqu’elle croît ici en confiance et vertu,
En sagesse, en générosité, et en apprentissage,
La vertueuse femme disciple laïque
Acquiert ici même l’essence pour elle-même ». |
En définitive, il semble que les conditions féminines et masculines ne soient jamais égales, sans pourtant qu'il y a une infériorité de nature d'un genre par rapport à l'autre : c'est en fonction du kamma que l'un des deux domine l'autre. Car le rapport homme/femme est ici envisagé comme lutte et domination, où l'un peut "triompher" de, ou être vaincu par l'autre. Si l'homme possède un "pouvoir d'autorité" (résultat du kamma ?), qui lui permet de vaincre et contrôler la femme, celle-ci peut le combattre et le vaincre en retour : si elle accomplit du mérite, elle renait dans une condition supérieure, où elle règne en maitresse de maison confiante. - Reste pourtant que le Bouddha suggère que la condition féminine comporte une difficulté particulière : la femme est soumise à des souffrances qui lui sont "propres" ou "particulières", que l'homme ne peut expérimenter. Il souligne en outre que la femme ne peut vaincre le pouvoir d'autorité, alors qu'il n'affirme pas que les pouvoirs féminins soient invincibles. Il semble donc que le Bouddha ait eu conscience de la difficulté d'être femme, mais qu'il ait envisagé une condition féminine supérieure, où le beau sexe, faisant preuve de vertu, domine le sexe fort.
Enfin, le rapport homme/femme n'apparait conflictuel qu'au plan de l'existence laïque, ou durant le parcours de la Voie. Car si le Bouddha déconseille fortement au moine la fréquentation des femmes, ces recommandations sont inutiles à l'être noble (l'arahant), qui a définitivement mis fin à la passion sensuelle. |
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