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Sabbasava Sutta ...

 
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cgigi2
Modérateur


Inscrit le: 02 Mar 2007
Messages: 793

MessagePosté le: Ven 11 Déc, 2009 23:26    Sujet du message: Sabbasava Sutta ... Répondre en citant

Sabbāsava Sutta

Le Bouddha liste les contaminations qui embourbent l'esprit dans l'ignorance. Ce sont toutes des schémas mentaux et comportementaux que les gens ordinaires utilisent en permanence. Leur abandon est nécessaire pour parvenir à la sagesse, et la réalisation de la libération.

Courtoisie de Christian Maës
Voir ce sutta dans son contexte original



Evaṃ me sutaṃ.

En ce temps-là le Bhagavā séjournait près de Sāvatthi, dans le parc d'Anāthapiṇḍika du bois Jéta.

En cette occasion le Bhagavā s'adressa aux bhikkhus :
– Bhikkhus !
– Oui, Seigneur, lui répondirent les bhikkhus.
Le Bhagavā leur dit :
– Je vais vous enseigner, bhikkhus, comment empêcher toutes les contaminations. Ecoutez et faites bien attention, je vais parler.
– Bien, Seigneur, répondirent les bhikkhus.

Et le Bhagavā leur dit ceci :
– C'est à celui qui sait, bhikkhus, à celui qui voit, que j'enseigne l'élimination des contaminations, non à celui qui ne sait pas et ne voit pas. Que sait-il donc, bhikkhus, que voit-il donc, qui lui permette d'éliminer les contaminations ? La considération juste et la considération fausse.1 Quand on considère faussement, bhikkhus, des contaminations non encore apparues apparaissent et les contaminations déjà apparues augmentent. Quand on considère correctement, les contaminations non encore apparues n'apparaissent pas et les contaminations apparues disparaissent. Il y a, bhikkhus, des contaminations qu'il faut éliminer par la vision, des contaminations qu'il faut éliminer par le contrôle, des contaminations qu'il faut éliminer par un bon usage, des contaminations qu'il faut éliminer par une acceptation patiente, des contaminations qu'il faut éliminer par la prudence, des contaminations qu'il faut éliminer en rejetant et des contaminations qu'il faut éliminer en développant.

– Quelles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer par la vision ? Ici, bhikkhus, un être ordinaire, ignorant, qui ne peut voir les Purs, qui ne peut connaître la réalité pure et qui n’est pas éduqué à la réalité pure, qui ne peut voir les Grands Hommes, qui ne peut connaître la réalité des Grands Hommes et qui n’est pas éduqué à la réalité des Grands Hommes, ne sait pas avec sagacité quelles réalités prendre en considération ni quelles réalités ne pas prendre en considération. Comme il ne le sait pas, il prend en considération des réalités qu'il ne devrait pas prendre en considération, et il ne prend pas en considération les réalités qu'il devrait prendre en considération.

– Quelles sont donc, bhikkhus, les réalités qu'il prend en considération alors qu'il ne le devrait pas ? Ce sont celles dont la prise en considération permet à la contamination sensorielle2 non encore apparue d'apparaître, à la contamination sensorielle apparue d'augmenter, à la contamination existentielle non encore apparue d'apparaître, à la contamination existentielle apparue d'augmenter, à la contamination par l'aveuglement non encore apparue d'apparaître et à la contamination par l'aveuglement apparue d'augmenter. Telles sont les réalités qu'il prend en considération alors qu'il ne le devrait pas.

– Et quelles sont, bhikkhus, les réalités qu'il ne prend pas en considération alors qu'il le devrait ? Ce sont celles dont la prise en considération amène la contamination sensorielle non encore apparue à ne pas apparaître, la contamination sensorielle apparue à disparaître, la contamination existentielle non encore apparue à ne pas apparaître, la contamination existentielle apparue à disparaître, la contamination par l'aveuglement non encore apparue à ne pas apparaître et la contamination par l'aveuglement apparue à disparaître. Telles sont les réalités qu'il ne prend pas en considération alors qu'il le devrait.

– Comme il prend en considération des réalités qu'il ne devrait pas prendre en considération et qu'il ne prend pas en considération les réalités qu'il devrait prendre en considération, les contaminations non encore apparues apparaissent et les contaminations apparues augmentent. Ainsi prend-il à tort en considération les questions suivantes : “Ai-je existé dans le passé ? N'ai-je pas existé dans le passé ? Qu'étais-je dans le passé ? Comment étais-je dans le passé ? Par quelle succession d'étapes suis-je passé ? Existerai-je dans l'avenir ? N'existerai-je pas dans l'avenir ? Que serai-je dans l'avenir ? Comment serai-je dans l'avenir ? Par quelles étapes passerai-je dans l'avenir ?” Ou bien il s'interroge sur le présent : “Existè-je ? N'existè-je pas ?3 Que suis-je ? Comment suis-je ? D'où vient cet être ? Où va-t-il ?”

– Ces considérations ineptes suscitent l'une des six croyances suivantes : croire fermement qu'on a un moi-autonome, croire fermement qu'on n'a pas de moi-autonome, croire fermement qu'on perçoit un moi-autonome au moyen d'un moi-autonome, croire fermement qu'on perçoit l'absence de moi-autonome au moyen d'un moi-autonome, croire fermement qu'on perçoit un moi-autonome au moyen de l'absence d'un moi-autonome,4 ou croire ce qui suit : “Ce moi-autonome qui est mien, qui parle et qui ressent, fait dans telle ou telle situation l'expérience de l'effet des bons et mauvais kammas ; ce moi-autonome qui est mien est éternel, stable, permanent et de nature immuable, il est semblable aux choses éternelles5 et restera ainsi”. Voilà ce qu'on appelle croyance, piège des croyances, danger des croyances, fausseté des croyances, incertitude des croyances, chaîne des croyances.

Quand il est prisonnier de la chaîne des croyances, l'être ordinaire et ignorant ne se libère pas de la naissance, du vieillissement, de la mort, du chagrin, des lamentations, de la douleur, de l'insatisfaction et du désespoir, il ne se libère pas du malheur, je l'affirme.

– En revanche, bhikkhus, le disciple pur6 et instruit, qui voit les Purs, qui connaît la réalité pure, qui est éduqué dans la réalité pure, qui voit les Grands Hommes, qui connaît la réalité des Grands Hommes et qui est éduqué dans la réalité des Grands Hommes, sait quelles réalités prendre en considération et quelles réalités ne pas prendre en considération. Quelles sont, bhikkhus, les réalités à ne pas prendre en considération qu'il ne prend pas en considération ? Ce sont celles dont la prise en considération permettrait à la contamination sensorielle, à la contamination existentielle et à la contamination par l'aveuglement non encore apparues d'apparaître et à ces mêmes contaminations, apparues, d'augmenter. Telles sont les réalités à ne pas prendre en considération qu'il ne prend pas en considération.

– Et quelles sont, bhikkhus, les réalités à prendre en considération qu'il prend en considération ? Ce sont celles dont la prise en considération amène la contamination sensorielle, la contamination existentielle et la contamination par l'aveuglement non encore apparues à ne pas apparaître et les mêmes contaminations, apparues, à disparaître. Telles sont les réalités à prendre en considération qu'il prend en considération.

– Comme il ne prend pas en considération les réalités à ne pas prendre en considération et qu'il prend en considération les réalités à prendre en considération, les contaminations non encore apparues n'apparaissent pas et les contaminations apparues disparaissent. Il considère correctement : “Ceci est le malheur”, il considère correctement : “Ceci est la source du malheur”, il considère correctement : “Ceci est l'arrêt du malheur”, et il considère correctement : “Ceci est le chemin qui mène à l'arrêt du malheur”.7 Cette considération correcte élimine trois chaînes : la croyance à la personne, l'hésitation, la méprise relative aux observances et aux rites.8
– Telles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer par la vision.

– Et quelles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer par le contrôle ? Ici, bhikkhus, c’est avec un discernement judicieux que le moine maintient un contrôle vigilant sur la faculté oculaire. S’il ne maintenait pas ce contrôle sur la faculté oculaire, des contaminations perturbantes et brûlantes pourraient se produire. Mais comme il maintient ce contrôle vigilant sur la faculté oculaire, ces contaminations ne se produisent pas. De même, c’est avec un discernement judicieux qu’il maintient un contrôle vigilant sur la faculté auriculaire... sur la faculté nasale... sur la faculté linguale... sur la faculté corporelle... sur la faculté de connaître. – Telles sont les contaminations qu'il faut éliminer par le contrôle.

– Et quelles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer par un bon usage ? Ici, bhikkhus, c'est avec un discernement judicieux que le moine utilise le vêtement uniquement pour se protéger du froid, de la chaleur et du contact des taons, des mouches, du vent, de la fournaise et des reptiles, seulement pour cacher les parties impudiques. Il mange la nourriture avec un discernement judicieux, non pour jouer, pour se stimuler, s'embellir ou resplendir, mais seulement pour soutenir son corps et l'entretenir, pour arrêter l'aggression (de la faim) et persévérer dans la vie sainte : “J'éliminerai ainsi l'ancien ressenti (la faim), j'éviterai un nouveau ressenti (l'indigestion) et mon mode de vie sera irréprochable et confortable”. Il utilise le logement avec un discernement judicieux, seulement pour se protéger du froid, de la chaleur, du contact des taons, des mouches, du vent, de la fournaise et des reptiles, seulement pour écarter le danger de la température et jouir de la retraite. Il utilise l'équipement des médicaments contre la maladie avec un discernement judicieux, seulement pour chasser les ressentis morbides et pour guérir. S'il ne faisait pas un bon usage de tout cela, des contaminations perturbantes et brûlantes pourraient se produire.9 Mais comme il en fait bon usage, ces contaminations ne se produisent pas.
– Telles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer par un bon usage.

– Et quelles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer par une acceptation patiente ? Ici, bhikkhus, c'est avec un discernement judicieux que le moine endure le froid et le chaud, la faim et la soif, le contact des taons, des mouches, du vent, de la brûlure et des reptiles, les paroles blessantes ou déplaisantes, il est capable de supporter des douleurs oppressantes, cruelles, aiguës, déplaisantes ou même mortifères.10 S'il n'endurait pas tout cela patiemment, des contaminations perturbantes et brûlantes pourraient se produire. Mais comme il l'accepte, ces contaminations ne se produisent pas.
– Telles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer par une acceptation patiente.

– Et quelles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer par la prudence ? Ici, bhikkhus, c'est avec un discernement judicieux que le moine évite les éléphants dangereux, les chevaux fous, les taureaux furieux, les chiens enragés, les serpents, les souches, les épineux, les fosses, les talus, les décharges et les bourbiers. Avec un discernement judicieux il évite de prendre un siège dans un endroit à éviter, de chercher sa nourriture dans des lieux mal famés ou de frayer avec de mauvais amis, quand ce siège, cette fréquentation ou ces mauvais amis pourraient inciter ses sages compagnons dans la vie sainte à le plaindre.11 S'il n'évitait pas tout cela, des contaminations perturbantes et brûlantes pourraient se produire. Mais comme il l'évite, ces contaminations ne se produisent pas.
– Telles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer par la prudence.

– Et quelles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer en rejetant ? Ici, bhikkhus, c'est avec un discernement judicieux que le moine n'accepte pas les pensées de désir : quand une telle pensée apparaît, il la rejette, la repousse, l'élimine et l'anéantit. Il n'accepte pas les pensées d'aversion : quand une telle pensée apparaît, il la rejette, la repousse, l'élimine et l'anéantit. Il n'accepte pas les pensées malveillantes : quand une telle pensée apparaît, il la rejette, la repousse, l'élimine et l'anéantit. Il n'accepte pas que des agents mentaux mauvais et pernicieux apparaissent de façon répétée : quand de tels agents se manifestent, il les rejete, les repousse, les élimine et les anéantit. S'il ne les rejetait pas, des contaminations perturbantes et brûlantes pourraient se produire. Mais comme il les rejette, ces contaminations ne se produisent pas.
– Telles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer en rejetant.

– Et quelles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer en développant ? Ici, bhikkhus, c'est avec un discernement judicieux que le moine développe le facteur-d'éveil vigilance qui s'appuie sur l'isolement, s'appuie sur le détachement, s'appuie sur l'arrêt et tend au renoncement. Avec un discernement judicieux il développe les facteurs-d'éveil examen-des-agents... vigueur... ravissement... tranquillité... concentration... regard-neutre, qui s'appuient sur l'isolement, s'appuient sur le détachement, s'appuient sur l'arrêt et tendent au renoncement.12 S'il ne développait pas ces facteurs, des contaminations perturbantes et brûlantes pourraient se produire. Mais comme il les développe, ces contaminations ne se produisent pas.
– Telles sont, bhikkhus, les contaminations qu'il faut éliminer en développant.

– Et, bhikkhus, quand il a éliminé par la vision les contaminations qu'il faut éliminer par la vision, éliminé par le contrôle les contaminations qu'il faut éliminer par le contrôle, éliminé par un bon usage les contaminations qu'il faut éliminer par un bon usage, éliminé par une acceptation patiente les contaminations qu'il faut éliminer par une acceptation patiente, éliminé par la prudence les contaminations qu'il faut éliminer par la prudence, éliminé par le rejet les contaminations qu'il faut éliminer en rejetant, éliminé par le développement les contaminations qu'il faut éliminer en développant, le moine est réputé avoir empêché toutes les contaminations, coupé toute soif, défait toutes les chaînes et mis fin au malheur grâce à la parfaite compréhension-destruction de l'appréciation (de soi).

Ainsi parla le Bhagavā.

Les bhikkhus furent satisfaits des paroles du Bhagavā et ils s'en réjouirent.






Notes

1. considération fausse : quand on prend pour permanent, heureux, autonome ou beau ce qui est temporaire, malheureux, dépendant et laid. Considération correcte dans le cas contraire, quand on reconnaît toutes choses dans leur vérité.

2. contamination sensorielle :synonyme d'attachement aux plaisirs sensoriels. La contamination existentielle désigne le désir-attachement aux existences dans les sphères extrasensorielles et illimitées, ainsi que le plaisir pris aux absorptions contemplatives quand celui-ci s'accompagne d'une croyance nihiliste ou éternaliste (dans ce cas la contamination existentielle englobe la contamination par les croyances). La contamination par l'aveuglement n'est rien d'autre que la méconnaissance des 4 vérités. Ces trois contaminations s'opposent aux trois formes de délivrance, la délivrance-sans-envie, la délivrance-sans-signe et la délivrance-vacuité

3. N'existè-je pas : Il s'interroge sur l'existence d'un moi-autonome dans les cinq ensembles (khandhas).

4. moi-autonome : En identifiant le moi-autonome avec la perception. Quand on perçoit les autres ensembles, un moi-autonome identifié avec la perception perçoit un moi-autonome reconnu dans les autres ensembles, ou son absence si on n'y perçoit aucun moi-autonome. Et si l'on ne perçoit pas la perception comme un moi-autonome, on arrive à l'une des deux croyances suivantes.

5. choses éternelles :Le soleil, la lune, l'océan, la terre et les montagnes que le monde croit immuables.

6. disciple pur : Ici, le disciple est réputé pur dans la mesure où il s'exerce à la supravoyance en évitant toute erreur, toute souillure mineure.

7. l'arrêt du malheur : Lors de la pratique de la supravoyance, on prend en considération les cinq ensembles qui constituent le malheur, ainsi que le désir initial ou soif, tan°hâ, qui en est la source. Quand on coupe la source, le malheur s'arrête, et l'on voit simultanément la mécanique de l'arrêt : l'octuple chemin.

8. croyance à la personne, l'hésitation, la méprise relative aux observances et aux rites : Croyance à la personne, sakkâyaditthi : on s'identifie au physique, ou on se situe dans le physique, ou on croit émaner du physique comme l'odeur sortant de la fleur, ou on croit être possesseur du physique. Et les 4 mêmes idées pour chacun des 4 autres ensembles, ressenti, perception, composants mentaux, état de conscience. Soit 20 possibilités.

9. des contaminations perturbantes et brûlantes pourraient se produire : Contamination sensorielle quand il désire obtenir ce qu'il n'a pas ou se délecte de ce qu'il a. Contamination existentielle quand il souhaite retrouver la chose dans une bonne destinée ultérieure. Contamination par les croyances quand il croit que c'est lui qui obtient ou n'obtient pas la chose, ou que cette chose est sienne. Et l'ignorance associée aux trois contaminations précédentes constitue la contamination par l'aveuglement.

10. il est capable de supporter des douleurs oppressantes, cruelles, aiguës, déplaisantes ou même mortifères : Il ne tremble pas sous l'effet du froid mais continue imperturbablement à considérer l'objet de sa pratique. Dans le cas de la prudence, contamination sensorielle s'il aspire à ne pas souffrir quand un animal furieux le piétine, contamination existentielle quand il aspire à une future existence où l'on ne trouve pas une telle souffrance, contamination par les croyances quand il pense : “L'animal me piétine”, et l'aveuglement qui accompagne ces 3 contaminations constitue la contamination par l'aveuglement.

11. inciter ses sages compagnons dans la vie sainte à le plaindre : Parce qu'il a commis ou risque de commettre de mauvaises actions.

12. il développe les facteurs-d'éveil : Ces facteurs-d'éveil, ou facteurs-de-réalisation, bojjhaṅga, sont dits mondains quand ils mènent au chemin d'entrée dans le courant, et supramondains pour les 3 autres chemins. Ils sont tous présents à l'instant du chemin, et c'est grâce à leur conjonction que le disciple pur s'éveille du cauchemar des souillures, qu'il pénètre les 4 vérités pures et voit directement le dénouement.


Traduit directement de la langue Pāḷi par Christian Maës.

http://www.tipitaka.fr/tipitaka/sutta/majjhima/mn2.html

avec metta
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MessagePosté le: Lun 11 Jan, 2010 10:56    Sujet du message: Répondre en citant

Une autre version de cet important sutta qu’il serait intéressant de l’étudier attentivement.
Source : http://www.canonpali.org/tipitaka/suttapitaka/majjhima/mn002.html
_______________________________



J'ai entendu qu'à une occasion le Béni du Ciel demeurait à Savatthi, in le Bosquet de Jeta, le monastère d'Anathapindika. Là il s'adressa aux moines: "Moines!"

"Oui, seigneur," répondirent les moines.

Le Béni du Ciel dit,"Moines, la fin des fermentations est pour qui sait et voit, je vous le dis, pas pour qui ne sait pas et ne voit pas.
Pour celui qui sait quoi et voit quoi? L'attention appropriée et l'attention inappropriée.
Lorsque un moine vaque de façon inappropriée, des fermentations non [encore] survenues surgissent, et les fermentations déjà survenues augmentent.
Lorsque un moine vaque de façon appropriée, des fermentations non [encore] survenues ne surgissent pas, et les fermentations déjà survenues sont abandonnées.


Il y a :
    1. des fermentations qu'il faut abandonner en les voyant,
    2. celles qu'il faut abandonner en se modérant,
    3. celles qu'il faut abandonner par utilisation,
    4. celles qu'il faut abandonner en les tolérant,
    5. celles qu'il faut abandonner en les évitant,
    6. celles qu'il faut abandonner en les détruisant,
    7. et celles qu'il faut abandonner en les développant."

[1] Et que sont les fermentations qu'il faut abandonner en les voyant? Il y a le cas où une personne ordinaire non-instruite -- qui n'a aucun égard pour nobles personnes, n'est pas bien versée ou disciplinée dans leur Dhamma; qui n'a aucun égard pour des hommes intègres, n'est pas bien versée ou disciplinée dans leur Dhamma -- ne discerne pas quelles idées sont appropriées pour l'attention ou quelles idées sont inappropriées pour l'attention. Ceci étant, elle ne s'occupe pas d'idées appropriées pour l'attention et vaque [plutôt] aux idées inappropriées pour l'attention.

"Et que sont les idées inappropriées pour l'attention auxquelles elle vaque? Toute idée telle que, lorsqu'elle s'en occupe, la fermentation non-[encore] survenue de sensualité surgisse en elle, et la fermentation [déjà] survenue de sensualité augmente; la fermentation non-[encore] survenue de devenir surgisse en elle, et la fermentation [déjà] survenue de devenir augmente; la fermentation non-[encore] survenue d'ignorance surgisse en elle, et la fermentation [déjà] survenue d'ignorance augmente. Ce sont les idées inappropriées pour l'attention auxquelles elle vaque.

"Et que sont les idées appropriées pour l'attention dont elle ne s'occupe pas? Toute idée telle que, lorsqu'elle s'en occupe, la fermentation non-[encore] survenue de sensualité ne surgisse pas en elle, et la fermentation [déjà] survenue de sensualité soit abandonnée; la fermentation non-[encore] survenue de devenir ne surgisse pas en elle, et la fermentation [déjà] survenue de devenir soit abandonnée; la fermentation non-[encore] survenue d'ignorance ne surgisse pas en elle, et la fermentation [déjà] survenue d'ignorance soit abandonnée. Ce sont les idées appropriées pour l'attention dont elle ne s'occupe pas. Parce qu'elle s'occupe d'idées inappropriées pour l'attention et parce qu'elle ne s'occupe pas d'idées appropriées pour l'attention, les deux fermentations non [encore] survenues surgissent en elle, et des fermentations déjà survenues augmentent.

"C'est ainsi qu' elle vaque de façon inappropriée: 'Etais-je dans le passé? Serais-ce que je n'existais pas dans le passé? Qu'étais-je dans le passé? Qu'étais-je dans le passé? Ayant été quoi, qu'étais-je dans le passé? Serai-je dans le futur? Serais-ce que je ne serais pas dans le futur? Que serai-je dans le futur? Comment serai-je dans le futur? Ayant été quoi, que serai-je dans le futur?' Ou bien elle est intérieurement perplexe au sujet du présent immédiat: 'Suis-je? Serait-ce que je ne suis pas? Que suis-je? Comment suis-je? D'où vient cet être? Où va-t-il?'[1]

"Comme il vaque de façon inappropriée de cette façon, l'une de six sortes de vues surgit en elle:
    1. La vue J'ai un Moi surgit en elle comme étant vraie et établie,
    2. ou la vue Je n'ai pas de moi ...
    3. ou la vue C'est précisément grâce au Moi que je me perçois moi-même...
    4. ou la vue C'est précisément grâce au Moi que je perçois le non-Soi ...
    5. ou la vue C'est précisément grâce au non-Soi que je me perçois moi-même surgit en elle comme étant vraie et établie,
    6. ou bien elle a des vues comme suit: C'est précisément ce Soi qui est le mien – le connaisseur qui est sensible ici et là au mûrissement des bonnes et des mauvaises actions -- qui est mien ce Soi qui est constant, durable pour toujours, éternel, non sujet au changement, et demeurera tel qu'il est pour l'éternité.

C'est ce qu'on appelle un fourré de vues, un désert de vues, une contorsion de vues, un grouillement de vues, des menottes de vues. Liée par des menottes de vues, la personne ordinaire non-instruite n'est pas libérée de la naissance, de la vieillesse, et de la mort, du chagrin, des plaintes, de la douleur, de l'angoisse, et du désespoir. Elle n'est pas libérée, je vous le dis, de la souffrance et du stress.

"Le disciple bien-enseigné des nobles personnes -- qui a des égards pour les nobles personnes, est bien versé et discipliné dans leur Dhamma; qui a des égards pour des hommes intègres, est bien versé et discipliné dans leur Dhamma -- discerne quelles idées sont appropriées pour l'attention et quelles idées sont inappropriées pour l'attention. Ceci étant, il ne s'occupe pas d'idées inappropriées pour l'attention et vaque [plutôt] aux idées appropriées pour l'attention.

"Et que sont les idées inappropriées pour l'attention dont il ne s'occupe pas? Toute idée telle que, lorsque il s'en occupe, la fermentation non-[encore] survenue de sensualité surgit en lui, et la fermentation [déjà] survenue de sensualité augmente; la fermentation non-[encore] survenue de devenir surgit en lui, et la fermentation [déjà] survenue de devenir augmente; la fermentation non-[encore] survenue d'ignorance surgit en lui, et la fermentation [déjà] survenue d'ignorance augmente. Ce sont les idées inappropriées pour l'attention dont il ne s'occupe pas.

"Et que sont les idées appropriées pour l'attention dont il s'occupe effectivement? Toute idée telle que, lorsque il s'en occupe, la fermentation non-[encore] survenue de sensualité ne surgisse pas en lui, et la fermentation [déjà] survenue de sensualité soit abandonnée; la fermentation non-[encore] survenue de devenir ne surgisse pas en lui, et la fermentation [déjà] survenue de devenir soit abandonnée; la fermentation non-[encore] survenue d'ignorance ne surgisse pas en lui, et la fermentation [déjà] survenue d'ignorance soit abandonnée. Ce sont les idées appropriées pour l'attention dont il s'occupe effectivement. Parce qu'il s'occupe d'idées inappropriées pour l'attention et parce qu'il s'occupe d'idées appropriées pour l'attention, des fermentations non [encore] survenues ne surgissent pas en lui, et des fermentations déjà survenues sont abandonnées.

"Il pense de façon appropriée, Ceci est le stress... Ceci est l'origine du stress... Ceci est la la cessation du stress... Ceci est le chemin qui mène à la la cessation du stress. Comme il vaque de façon appropriée de cette façon, trois chaînes sont abandonnées en elle: les vues d'identité, les doutes, et le fait de s'agripper aux préceptes et aux pratiques. C'est ce qu'on appelle les fermentations qu'il faut abandonner en les voyant."


[2] Et que sont les fermentations qu'il faut abandonner en se modérant? Il y a le cas où un moine, en réfléchissant de façon appropriée, demeure modéré grâce à la modération de la faculté-oeil. Les fermentations, la contrariété, ou la fièvre qui surgiraient s'il devait demeurer immodéré grâce à la modération de la faculté-oeil ne surgissent pas pour lui quand il demeure modéré grâce à la modération de la faculté-oeil.

En réfléchissant de façon appropriée, il demeure modéré grâce à la modération de la faculté-oreille...

En réfléchissant de façon appropriée, il demeure modéré grâce à la modération de la faculté-nez...

En réfléchissant de façon appropriée, il demeure modéré grâce à la modération de la faculté-langue...

En réfléchissant de façon appropriée, il demeure modéré grâce à la modération de la faculté-corps...

En réfléchissant de façon appropriée, il demeure modéré grâce à la modération de la faculté-intellect. Les fermentations, la contrariété, ou la fièvre qui surgiraient s'il devait demeurer immodéré grâce à la modération de la faculté-intellect ne surgissent pas pour lui quand il demeure modéré grâce à la modération de la faculté-intellect. C'est ce qu'on appelle les fermentations qu'il faut abandonner en se modérant."


[3] Et que sont les fermentations qu'il faut abandonner par utilisation? Il y a le cas où un moine, en réfléchissant de façon appropriée, se sert de la robe simplement pour combattre le froid, pour combattre la chaleur, pour empêcher les mouches, les moustiques, le vent, le soleil, et les reptiles de le toucher; simplement pour recouvrir les parties du corps qui causent la honte.

"En réfléchissant de façon appropriée, il se sert de la nourriture d'aumônes, non pas pour se divertir, ni pour s'intoxiquer, ni pour prendre du poids, ni pour s'embellir; mais simplement pour sa survie et la continuité de ce corps, pour mettre fin à ses afflictions, pour le soutien de la vie sainte, en pensant, 'Ainsi détruirai-je les vieilles sensations [de la faim] et ne créerai pas de nouvelles sensations [en mangeant trop]. je me maintiendrai, serai sans blâme, et vivrai à l'aise.'

"En réfléchissant de façon appropriée, il se sert de l'habitation simplement pour combattre le froid, pour combattre la chaleur, pour empêcher les mouches, les moustiques, le vent, le soleil, et les reptiles de le toucher; simplement pour se protéger des intempéries et pour profiter de la réclusion.

"En réfléchissant de façon appropriée, il se sert des fournitures médicinales dont on se sert pour soigner les malades simplement pour combattre toute douleur de maladie qui ait surgi et pour une liberté maximale par rapport à la maladie.

"Les fermentations, la contrariété, ou la fièvre qui surgiraient s'il devait ne pas se servir de ces choses [de cette façon] ne surgissent pas pour lui quand il s'en sert [de cette façon]. C'est ce qu'on appelle les fermentations qu'il faut abandonner par utilisation."


[4] Et que sont les fermentations qu'il faut abandonner en tolérant? Il y a le cas où un moine, en réfléchissant de façon appropriée, supporte. Il tolère le froid, la chaleur, la faim, et la soif; le contact des mouches, des moustiques, du vent, du soleil, et des reptiles; les paroles désagréables, malvenues et les sensations corporelles qui, lorsqu'elles surgissent, sont pénibles, atroces, aiguës, perçantes, désagréables, déplaisantes, et menaçantes pour la vie. Les fermentations, la contrariété, ou la fièvre qui surgiraient s'il devait pas tolérer ces choses ne surgissent pas pour lui quand il les tolère . C'est ce qu'on appelle les fermentations qu'il faut abandonner en tolérant.


"[5] Et que sont les fermentations qu'il faut abandonner en évitant? Il y a le cas où un moine, en réfléchissant de façon appropriée, évite un éléphant sauvage, un cheval sauvage, un taureau sauvage, un chien sauvage, un serpent, une souche, un roncier, un ravin, une falaise, une fosse septique, un égout à ciel ouvert. En réfléchissant de façon appropriée, il évite de s'asseoir sur les sortes de sièges inappropriés, d'errer dans les sortes d'habitats inappropriés, et de s'associer avec la sorte de mauvais amis qui pourraient faire que ses amis bien informés dans la vie sainte puissent le soupçonner de mauvaise conduite. Les fermentations, la contrariété, ou la fièvre qui surgiraient s'il ne devait pas éviter ces choses ne surgissent pas pour lui quand il les évite. C'est ce qu'on appelle les fermentations qu'il faut abandonner en évitant.


"[6] Et que sont les fermentations qu'il faut abandonner en détruisant? Il y a le cas où un moine, en réfléchissant de façon appropriée, ne tolère pas une pensée de sensualité qui surgit. Il l'abandonne, la détruit, la chasse, et l'efface de son existence.

En réfléchissant de façon appropriée, il ne tolère pas une pensée de mauvaise volonté qui surgit ...

En réfléchissant de façon appropriée, il ne tolère pas une pensée de cruauté qui surgit...

En réfléchissant de façon appropriée, il ne tolère pas que surgissent des qualités mentales mauvaises et malavisées. Il les abandonne, les détruit, les chasse et les efface de son existence. Les fermentations, la contrariété, ou la fièvre qui surgiraient s'il devait ne pas détruire ces choses ne surgissent pas pour lui quand il les détruit. C'est ce qu'on appelle les fermentations qu'il faut abandonner en détruisant.

"[7] Et que sont les fermentations qu'il faut abandonner en les développant? Il y a le cas où un moine, en réfléchissant de façon appropriée, développe l'attention en tant que facteur d'Eveil reposant sur la réclusion... le dépassionnement... la cessation, ce qui résulte en un lâcher-prise. Il développe l'analyse des qualités en tant que facteur d'Eveil...la persistance en tant que facteur d'Eveil...le ravissement en tant que facteur d'Eveil...la sérénité en tant que facteur d'Eveil...la concentration en tant que facteur d'Eveil...l'équanimité en tant que facteur d'Eveil reposant sur la réclusion... le dépassionnement... la cessation, ce qui résulte en un lâcher-prise. Les fermentations, la contrariété, ou la fièvre qui surgiraient s'il devait ne pas développer ces qualités ne surgissent pas pour lui quand il les développe. C'est ce qu'on appelle les fermentations qu'il faut abandonner en les développant.

"Lorsque les fermentations d'un moine qui devraient être abandonnées en les voyant ont été abandonnées en les voyant, que ses fermentations qui devraient être abandonnées en se modérant ont été abandonnées en se modérant, que ses fermentations qui devraient être abandonnées en utilisant ont été abandonnées en utilisant, que ses fermentations qui devraient être abandonnées en tolérant ont été abandonnées en tolérant, que ses fermentations qui devraient être abandonnées en évitant ont été abandonnées en évitant, que ses fermentations qui devraient être abandonnées en détruisant ont été abandonnées en détruisant, et que ses fermentations qui devraient être abandonnées en les développant ont été abandonnées en les développant, alors on l'appelle un moine qui demeure modéré grâce à la modération de toutes les fermentations. Il a retranché la soif insatiable, rejeté les chaînes, et -- grâce à la correcte pénétration de l'orgueil -- a mis fin à la souffrance et au stress."

C'est ce que dit le Béni du Ciel. Gratifiés, les moines se réjouirent des paroles du Béni du Ciel.

Source : http://www.canonpali.org/tipitaka/suttapitaka/majjhima/mn002.html
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MessagePosté le: Mer 13 Jan, 2010 9:21    Sujet du message: Répondre en citant

Ce sutta est vraiment important. Déjà son titre annonce la couleur: sabbāsava= Toutes les āsava (= fermentations ou contaminations ou écoulements toxiques ou souillures latentes) Il donne les différentes facettes que les āsava peuvent se manifester et la façon la plus adaptée pour réagir afin de les déraciner, ou les défavoriser. Dans ce sutta, le Bouddha a listé 7 façons.

Leurs manifestations ou non dépendent principalement à notre façon de considérer les choses, c’est à dire du facteur mental manasikara (considération, attention vers..).

C’est en considérant d’une façon appropriée («yoniso manasikara») qu’on maintient, développe les facteurs favorables à la Voie, et empêche, évite l’apparition des facteurs défavorables non apparus ou détruit les facteurs défavorables déjà apparus. (ce sont les 4 grands efforts qui deviendront plus tard l'Effort Juste dans l'Octuple Noble Voie).

āsava : ce sont nos habitudes, tendances malsaines et saines accumulées depuis on ne sait pas quand... à cause de l’ignorance, de l’appropriation des 5 agrégats, de l’attachement à un moi…

Ils sont traduits soit par "écoulements toxiques" , ou par "fermentations", ou par « contaminations »

Dans le Nibbedika pariyaya sutta (le Dhamma pénétrant), le Bouddha a listé 3 sortes de āsava et pour les « éradiquer », il faudrait avoir clairement dans l’esprit les aspects suivant : la cause, la diversité de leur manifestation, le résultat, la cessation et la voie de la cessation.
http://www.canonpali.org/tipitaka/suttapitaka/anguttara/an06-063.html


    "Il y a ces trois sortes de āsava : l' āsava de la sensualité (kāma-āsava) , l' āsava du devenir (bhava-āsava), l' âsava de l'ignorance (avijjā-āsava).

    "Et quelle est la cause par laquelle les āsava entrent en jeu? L'ignorance est la cause par laquelle les āsava entrent en jeu.

    "Et quelle est la diversité dans les āsava ? Il y a les āsava qui conduisent en enfer, celles qui conduisent à la matrice animale, celles qui conduisent au domaine des ombres affamées, celles qui conduisent au monde des humains, celles qui conduisent au monde des devas. C'est ce qu'on appelle la diversité dans les āsava.

    "Et qu'est-ce que le résultat des āsava ? Qui est plongé dans l'ignorance produit un état d'existence correspondant, du côté du mérite ou du démérite. C'est ce qu'on appelle le résultat des āsava.

    "Et qu'est-ce que la cessation des āsava? C'est à partir de la cessation de l'ignorance qu'il y a la cessation des āsava; et c'est précisément ce noble octuple sentier -- vues correctes, résolution correcte, parole correcte, action correcte, moyens de vie corrects, efforts corrects, attention correcte, concentration correcte -- qui est la voie qui conduit à la cessation des āsava.

    "Ou, quand un disciple des nobles personnes discerne les āsava de cette manière, la cause par laquelle les āsava entrent en jeu de cette manière, la diversité des āsava de cette manière, le résultat des āsava de cette manière, la cessation des āsava de cette manière, et la voie de la pratique qui conduit à la cessation des āsava de cette manière, il discerne alors cette vie sainte pénétrante comme étant la cessation des āsava.



Dans l’Abhidhamma, un quatrième āsava est évoqué : ditthi-āsava (qui est compris dans bhava-asava dans les sutta). En résumé, on a :
    1° kāma-āsava : écoulements toxiques dans le désir sensuel
    2° bhava-āsava : écoulements toxiques dans la soif d’existence (dans les trois sphères : sphère sensuelle (kāma-bhava), sphère de la forme subtile (rūpa-bhava) et sphère du sans-forme (arūpa-bhava).
    3° ditthi-āsava : écoulements toxiques dans les vues erronées
    4° avijjā-āsava : écoulements toxiques dans l’ignorance.


Si on les compare avec les entraves à déraciner sur la Noble Octuple Voie, on verra que :
    1/ Sotapanna – l’entré dans le courant – a déraciné le ditthi-āsava – écoulement toxique dans les vues erronées, (kayaditthi - croyance erronée en un moi dans ce corps / le nihilisme vibhava tanha , doute concenant la Voie, le Kamma / attachement au rituel).

    2/ Sakadagami, celui qui revient dans ce monde une fois. Chez lui, les écoulements toxiques dans le désir sensuel – kāma-āsava - et en plus l'aversion sont affaiblis.

    3/ Anagami – le non-retour, il ne revient pas dans ce monde, mais renait dans la pure demeure de suddhāvāsa à partir de laquelle il sera libéré comme Arahat. Il a complètement éliminé l’aversion et le désir sensuel (kāma-āsava (ou kāma tanha) – et par là même le désir d’existence dans la sphère sensuelle, soit 1/3 de bhava-āsava )

    4/ Arahat – l’éveillé – a complètement déraciné :
    - la soif d’existence dans le monde de la forme subtile (rūpa-raga )et le monde du sans forme (arūpa-raga) – c’est à dire le bhava-āsava - écoulements toxiques dans les sphères de la forme subtile et du sans forme.
    - l’avijjā-āsava - ignorance.
    - Et aussi l'orgueil - mana - et l'agitation ou l’inquiétude – uddhacca.
L’état d’Arahat est ainsi appelé āsavakkhaya – état issu de la destruction de toutes les écoulements toxiques ou fermentations ou contaminations...

L’Arahat aquiert donc Āsavakkhaya Ñāna qui est la connaissance de la destruction de tous les écoulements toxiques du désir sensuel, de la soif d’existence dans les 3 sphères, des vues erronnées, de l’ignorance.

Le Bouddha a acquiert Āsavakkhaya Vijjã la Compréhension Parfaite de la destruction de tous les écoulements toxiques qui entraînent les êtres dans le samsara.


Meilleurs souhaits Wink

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Dernière édition par viriya le Mer 13 Jan, 2010 23:26; édité 2 fois
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Dukkhanirodha



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MessagePosté le: Mer 13 Jan, 2010 11:54    Sujet du message: Répondre en citant

très intéressant.

Ca vaudrait la peine que je rajoute ça en commentaire du sutta
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viriya
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MessagePosté le: Mer 13 Jan, 2010 23:24    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai mis à jour le texte concernant ditthi-asava classé par erreur comme faisant partie de avijja-asava. alors que c'est plutôt bhava-asava.

J'en profite pour enrichir un peu plus d'explication sur les asava déracinés dans les 4 stades de réalisation de la sainteté.


Meilleurs souhaits Wink
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MessagePosté le: Sam 17 Avr, 2010 23:59    Sujet du message: Répondre en citant

Virya dit:

Citation:
L’état d’Arahat est ainsi appelé āsavakkhaya – état issu de la destruction de toutes les écoulements toxiques ou fermentations ou contaminations...

L’Arahat aquiert donc Āsavakkhaya Ñāna qui est la connaissance de la destruction de tous les écoulements toxiques du désir sensuel, de la soif d’existence dans les 3 sphères, des vues erronnées, de l’ignorance.

Le Bouddha a acquiert Āsavakkhaya Vijjã la Compréhension Parfaite de la destruction de tous les écoulements toxiques qui entraînent les êtres dans le samsara.


Meilleurs souhaits Wink


gigi dit:
Ce serait génial d'arriver à la destruction de tous les écoulements toxiques, comme si tout d'un coup on se relève d'une grave maladie du nom de Samsara, guérit de tous les écoulements comme guérit d'un mauvais rhume, enfin respirer la Liberté sans entraves aucunes Smile
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christophe



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MessagePosté le: Dim 18 Avr, 2010 3:15    Sujet du message: sabbasava sutta Répondre en citant

gigi dit:
Ce serait génial d'arriver à la destruction de tous les écoulements toxiques.



effectivement, mais notre humble personne en décide autrement, mais a ce propos je te rejoint Gigi, cela serait génial, et si simple " d'apparence" ! Very Happy
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