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La “vigilance” du tireur d’élite

 
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cgigi2
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MessagePosté le: Lun 14 Déc, 2009 6:31    Sujet du message: La “vigilance” du tireur d’élite Répondre en citant

La “vigilance” du tireur d’élite

La “vigilance” du tireur d’élite
Mercredi 29 avril 2009
La vigilance en elle-même est-elle saine?

Lors d’une rencontre inspirante organisée par l’Institut Mind and Life qui s’est récemment déroulée entre le Dalaï Lama et un groupe de scientifiques et d’éminents spécialistes, à Dharamsala, en Inde, le professeur Rupert Gethin, un érudit réputé de la tradition du bouddhisme Theravada, a défendu le point de vue selon lequel la vigilance telle qu’elle est définie dans les textes pali est en elle-même, par définition, une aptitude saine et positive.

Il donna l’exemple de Philippe Petit, le célèbre funambule français qui en 1974 fit pendant quarante-cinq minutes l’aller et retour, sur un câble métallique tendu entre les deux tours jumelles du World Trade Center de New York, à 380 mètres au-dessus du sol.

Il dansait, faisait parfois des sauts – ses pieds ne touchaient plus la corde – ; à certains moments même, il s’allongeait sur le câble. Il exécutait toutes ces figures en arborant un sourire extatique. Il était de toute évidence dans un état de grâce. Les témoins de cette extraordinaire prouesse en parlent encore avec des larmes dans les yeux. Rupert Gethin estime que cet incroyable acrobate a dû maintenir un état de vigilance constant, fondamentalement sain et positif, ce genre d’état qui contribue à atteindre l’Eveil.

Nous avons argumenté que cette prouesse dépendait de la motivation de l’acrobate. Bien qu’il ait déclaré que son exploit était une pure démonstration de beauté offerte au monde, il aurait pu avoir été motivé par des objectifs moins nobles. On peut, par exemple, imaginer le cas d’un autre acrobate voulant ainsi marcher sur une corde raide dans le but de se venger et d’assassiner quelqu’un se trouvant à l’autre bout du filon d’acier. Rupert Gethin a alors estimé que si tel était le cas, le funambule en question serait incapable de maintenir une pure vigilance et chuterait inévitablement.

Un cas de figure encore plus clair consisterait à envisager un sniper guettant la victime qu’il a l’intention de tuer : il maintient certes une concentration centrée sur un objet défini, demeure sans faillir, calme et posé, dans le moment présent ; il est capable de maintenir son attention pendant un long moment et de la ramener sur sa cible dès qu’elle s’en égare. S’il veut réaliser son sinistre but, il doit éliminer toute distraction et tout relâchement, attitudes mentales qui sont les deux obstacles majeurs au maintien de l’attention.

Dans ce cas, il manque donc la dimension éthique qui permet de qualifier l’attention de « saine » et de facteur contribuant à l’Eveil. L’attention pure, aussi affinée soit-elle, n’est jamais qu’un instrument que l’on peut utiliser pour atteindre l’Eveil, mais qui peut tout aussi bien être la cause d’immenses souffrances.

L’Abhidharma-kosha définit la vigilance correcte comme étant « consciente de la vertu. » Outre le fait de porter l’attention (pali manasikara ; sanskrit manaskara, tibétain yid la byed pa en tibétain) sur un objet déterminé et de la maintenir (pali sati, skt, smriti, tib. dran pa) sur ledit objet, la pleine conscience doit inclure une continuité dans la dimension éthique de la vigilance, ainsi qu’une compréhension claire et dénuée de toute erreur de la nature de l’état mental présent (pali sampajanna, skt samprajnana, tib. shes bzhin).
Cette composante éthique bien intégrée, qui consiste à être intimement concerné par la qualité de nos pensées et de nos actes (pali appamadena, skt apramada, tib. bag yod) permets de veiller constamment et sans faillir à ce que l’esprit ne tombe pas sous la coupe de pensées malsaines qui mènent à des actes négatifs.

Il est vrai qu’un méditant qui demeure dans une pure présence éveillée et une parfaite compréhension de la nature de l’esprit, libre de fabrications mentales, ne saurait appuyer sur la gâchette pour tuer quelqu’un. Ce pur éveil est un état de sagesse associé à la compréhension de la nature fondamental de l’esprit, qui est entièrement libre d’ignorance et de toxines mentales, et empreint d’un altruisme et d’une compassion spontanés et inconditionnels. Cet état résulte de l’atteinte de la liberté intérieure et ne doit pas être confondu avec l’attention pure.

On peut certes accepter l’idée que quelqu’un qui demeure dans un état de présence éveillée, claire, limpide, vaste, ouverte et libre de constructions mentales--de réminiscences du passé, d’anticipations de l’avenir et de distractions dans le présent--ne saurait commettre un acte négatif. Toutefois, un tel état méditatif est naturellement associé à une sagesse et à un altruisme et une compassion spontanés et inconditionnels, donc à une dimension éthique, qui n’est pas nécessairement présente dans l’attention pure.

http://www.matthieuricard.org/index.php/blog/a_snipers_mindfulness/

avec metta
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viriya
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MessagePosté le: Ven 18 Déc, 2009 12:07    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis d'accord avec l'analyse de Mathieu Ricard.

A mon avis, il y a un problème d'interprétation de "vigilance".

"le professeur Rupert Gethin, un érudit réputé de la tradition du bouddhisme Theravada, a défendu le point de vue selon lequel la vigilance telle qu’elle est définie dans les textes pali est en elle-même, par définition, une aptitude saine et positive."


là c'est ok, selon cette phrase, à priori le professeur parle de sati.
mais son exemple n'est pas correct

"Il donna l’exemple de Philippe Petit, le célèbre funambule français qui en 1974 fit pendant quarante-cinq minutes l’aller et retour, sur un câble métallique tendu entre les deux tours jumelles du World Trade Center de New York, à 380 mètres au-dessus du sol.

Il dansait, faisait parfois des sauts – ses pieds ne touchaient plus la corde – ; à certains moments même, il s’allongeait sur le câble. Il exécutait toutes ces figures en arborant un sourire extatique. Il était de toute évidence dans un état de grâce. Les témoins de cette extraordinaire prouesse en parlent encore avec des larmes dans les yeux."


et donc l'interprétation à cet état n'est pas correcte:

" Rupert Gethin estime que cet incroyable acrobate a dû maintenir un état de vigilance constant, fondamentalement sain et positif, ce genre d’état qui contribue à atteindre l’Eveil. "

A mon avis, dans ces prouesses, la plupart du temps entre en jeu "ekagatta" la capacité de se concentrer.

Un yogi ayant réussi le développement des pouvoirs , peut très bien le faire, en marchant dans les airs, traversant un mur , diffusant du feu de ses mains,... Et ceci grâce à la concentration, à l'entrainement après avoir atteint le 4ème jhana.

C'est dommage que le professeur n'a pas dit quel est le mot d'origine en pali ou sanscrit pour désigner "vigilance".
Cependant même Mathieu Ricard n'a pas dit à quel terme ça se réfère quand il évoque "attention saine" , "conscience de la vertu" : ekagatta? sati ? sampajanna ? manasikara ? ... ?

Dans ce cas, il manque donc la dimension éthique qui permet de qualifier l’attention de « saine » et de facteur contribuant à l’Eveil. L’attention pure, aussi affinée soit-elle, n’est jamais qu’un instrument que l’on peut utiliser pour atteindre l’Eveil, mais qui peut tout aussi bien être la cause d’immenses souffrances.

L’Abhidharma-kosha définit la vigilance correcte comme étant « consciente de la vertu. » Outre le fait de porter l’attention (pali manasikara ; sanskrit manaskara, tibétain yid la byed pa en tibétain) sur un objet déterminé et de la maintenir (pali sati, skt, smriti, tib. dran pa) sur ledit objet, la pleine conscience doit inclure une continuité dans la dimension éthique de la vigilance, ainsi qu’une compréhension claire et dénuée de toute erreur de la nature de l’état mental présent (pali sampajanna, skt samprajnana, tib. shes bzhin).



Ce texte en elle même est bon.

Cependant ce problème d'occulter la source du terme qu'on réfère est aussi un défaut de beaucoup et aussi une source de multiples interprétations.

D'après mon interprétation, le Satipatthana conseille d'être :
- atapi (énergique - effort correct),
- sampajanna (claire compréhension dans l'instant présent - awareness - vigilance ? ).
- sati (attentif - mindfullness - pleine conscience ? )

D'autre part, il faut aussi :

- Manasikara qui est un cetasika - facteur mental concomittant - qui agit comme un gouvernail pour diriger notre attention, nos pensées vers un objet. Si notre vision n'est pas tâché de souillures alors on peut dire qu'on a "yoniso manasikara" - attention appropriée. Dans le cas contraire, on a "ayoniso manasikara" - attention inappropriée. Cette faculté devient "appropriée" si on s'entraine à maintenir nos pensées le plus souvent en accord avec le Dhamma. Comme signalait le Bouddha dans "Deux manières de penser", "ce qu'on y pense souvent, l'esprit sera incliné, coulera dans ce sens". C'est une condition primordiale pour déraciner les asava (fermentations, souillures latentes) comme c'est signalé dans le Sabbasava Sutta.

- cultiver le Dhamma vicara - instrospection du Dhamma qui permettra de susciter Panna (la sagesse).


meilleurs souhaits Wink
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cgigi2
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MessagePosté le: Ven 18 Déc, 2009 13:18    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
"yoniso manasikara"
il est beau ce mot, c'est bizard on dirait du Japonais, Smile

J e viens de trouver ce texte sur les souillures, intéressant ....


2
Les souillures (lobha, dosa, et moha : voir lexique) ne sont pas seulement les
manifestations grossières de l’attachement, de l’aversion et de la confusion, ce sont
aussi leurs amis et leurs parents, même les plus éloignés !! Voyez si vous avez déjà
rencontré des pensées de ce genre :
« Ces lumières ne devraient pas être allumées pendant la journée ! » « Son
comportement est tellement irritant. » « Il n’aurait pas dû faire ça. » « Je pourrais le
faire beaucoup plus vite. » « Je suis nul comme méditant ; je ne peux même pas
rester concentré une minute. » « Hier ma méditation était tellement bien ; aujourd’hui
je suis complètement dispersé. » « Wouaou, ça c’était une assise géniale ;
maintenant il faut que je reste vraiment présent comme ça je garderai cette
sensation. » « Je dois rester dans la salle de méditation, sinon les autres vont penser
que je suis paresseux. » « Il me faut une portion de plus de patates aujourd’hui parce
que c’est bon pour la santé. » « Beurk ! Il y a des oignons dans la salade ! » « Ah
non, pas encore des bananes ! » « Il est tellement égoïste, tellement irréfléchi. »
« Pourquoi est-ce que ça m’arrive à moi ? » « Qui est responsable du nettoyage des
toilettes ? » « Pourquoi ce méditant doit-il marcher là ? » « Ils ne devraient pas faire
autant de bruit ! » « Il y a trop de monde ici ; je ne peux pas méditer. » « Quelqu’un
est assis sur mon siège ! » « Elle est si jolie ! » « Il marche avec tant de grâce. »
Toutes les pensées de ce genre sont motivées par les souillures ! Ne les sousestimez
pas !
Avez-vous déjà dit à quelqu’un que vous n’étiez pas en colère même si vous n’avez
vraiment pas aimé ce qu’il a fait ? Est-ce que parfois vous parlez en mal de votre
patron, d’un membre de la famille, ou même d’un bon ami ? Est-ce que parfois vous
racontez des blagues salaces ? Y a-t-il des moments où vous flattez les gens pour
obtenir des faveurs ? Est-ce que vous levez automatiquement la voix lorsque
quelqu’un n’est pas d’accord avec vous ?
Toutes les paroles de ce genre sont motivées par les souillures ! Faites-y attention !

http://www.vimalakirti.org/IMG/pdf_Ne_sous-estimet_pas_.doc-_TRANSLATION.pdf

avec metta
gigi

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