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V i v r e a v e c u n C o b r a ...

 
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Auteur Message
cgigi2
Modérateur


Inscrit le: 02 Mar 2007
Messages: 793

MessagePosté le: Dim 02 Nov, 2008 7:12    Sujet du message: V i v r e a v e c u n C o b r a ... Répondre en citant

V i v r e a v e c u n C o b r a

Vénérable Ajahn Chah


Traduit par Jeanne Schut

Ceci est un bref entretien donné par Ajahn Chah, en guise d'ultimes instructions, à une
Anglaise d'un certain âge qui venait de méditer deux mois sous sa direction, entre fin
1978 et début 1979.
Puissent ces paroles vous aider à comprendre les enseignements que vous avez
étudiés ici, à Wat Pah Pong. Disons, très simplement, qu'il s'agit de la pratique qui libère
de la souffrance dans le cycle des naissances et des morts. Pour cela, vous devez garder
une chose constamment à l'esprit : tous les mouvements du mental — ceux qui vous font
plaisir comme ceux qui vous perturbent — sont aussi dangereux qu'un cobra.
Le cobra est un serpent extrêmement venimeux dont la morsure est fatale. Il en est
de même de nos états d'âme : ceux qui nous sont agréables sont venimeux et ceux qui
nous sont désagréables sont également venimeux. Ils sont une entrave à la liberté de
notre esprit et font obstacle à notre compréhension de la Vérité telle qu'elle a été
enseignée par le Bouddha.
Il est donc nécessaire d'essayer de maintenir la plus grande vigilance, de jour
comme de nuit. Que vous soyez assis, debout ou allongée, que vous soyez en train de
parler ou de faire quoi que ce soit, vous devez être totalement présente et consciente.
Quand cette vigilance sera constante, vous verrez qu'elle engendre une compréhension
claire des choses et que ces deux conditions réunies — vigilance et compréhension —
engendrent à leur tour la sagesse. Ainsi vigilance, compréhension et sagesse s'associent
pour nous permettre d'être éveillés de jour comme de nuit.
Ces enseignements que le Bouddha nous a transmis ne doivent pas rester lettre
morte ni être seulement compris sur un plan intellectuel. Par la pratique, ils peuvent être
éveillés et prendre vie en vous. Où que nous allions, quoi que nous fassions, ces
enseignements devraient nous accompagner. Je veux dire par là que toutes nos actions
et nos paroles devraient naître de cette source de sagesse. Il est dit que quiconque
possède la vigilance et la claire compréhension des choses, associées ainsi à la sagesse,
est proche du Bouddha.
Quand vous rentrerez chez vous, prenez l'habitude de tout ramener à l'observation
vigilante des mouvements du mental. Observez avec cette vigilance, ayez une
compréhension claire des choses, et développez cette sagesse. Lorsque ces trois
conditions seront réunies, vous constaterez un lâcher-prise du mental. Vous serez
consciente du mouvement constant d'apparition et de disparition de tous les
phénomènes.
Vous verrez clairement que tout ce qui apparaît et disparaît n'est qu'activité
mentale. Quand un phénomène mental apparaît, il finit par disparaître et il est suivi d'un
autre phénomène qui évoluera de même. Dans la Voie du Dhamma, nous appelons ces
apparitions et disparitions « naissances et morts » — et puis c'est tout, tout est là !
Quand la souffrance est apparue, elle disparaît et quand elle a disparu, elle réapparaît1. Il
n'y a que cette souffrance qui vient et qui s'en va. Quand vous arriverez à le voir, vous
serez capable d'être constamment consciente de l'apparition et de la disparition des
phénomènes mentaux et physiques. Quand cette conscience sera établie en permanence,
vous constaterez qu'il n'y a rien d'autre que cela. Tout n'est que naissance et mort. Ce
1 Dans ce contexte, le mot « souffrance » fait référence à l'insatisfaction implicite liée à toute existence et pas
seulement au contraire du mot « bonheur ».
2
n'est pas comme s'il y avait la moindre continuité entre les phénomènes. Il y a
simplement ces apparitions et ces disparitions, ni plus ni moins.
Cette façon de considérer les choses va donner le jour à un sentiment de
détachement par rapport aux choses de ce monde. Cela se produit quand nous
constatons que rien ne vaut vraiment la peine d'être désiré; il n'y a qu'apparitions et
disparitions, une naissance suivie d'une mort. C'est alors que l'esprit arrive au lâcherprise,
il laisse les choses aller selon leur propre nature. Dans notre esprit quelque chose
s'éveille puis s'éteint et nous en sommes conscients. Quand un élan de bonheur apparaît,
nous le sentons; quand l'insatisfaction apparaît, nous le sentons. La conscience du
bonheur signifie que nous ne nous identifions pas à ce sentiment comme s'il nous
appartenait. De même avec l'insatisfaction ou le malheur, nous ne nous identifions pas à
eux. Quand nous cessons de nous identifier aux sentiments qui nous agitent, quand nous
cessons de nous y accrocher, il ne reste que le cours naturel des choses.
Nous disons donc que toute activité mentale est comme le venin mortel du cobra.
Si nous ne lui faisons rien, le cobra passera son chemin. Aussi venimeux soit-il, il ne nous
fera aucun mal si nous n'en approchons pas; si nous ne nous saisissons pas de lui, il ne
nous mordra pas. Le cobra fera ce qu'il est naturel de faire pour un cobra. C'est aussi
simple que cela. Si on est malin, on le laissera en paix. De la même manière, vous ne
vous saisirez ni de ce qui est bon ni de ce qui n'est pas bon — on laissera simplement les
choses suivre leur cours naturel. Lâchez tous les phénomènes mentaux qui vous plaisent
ainsi que tous ceux qui vous déplaisent, de même que vous laisseriez passer le cobra
sans intervenir.
Telle est l'attitude que toute personne sensée doit avoir quand elle est confrontée à
ses différents états d'âme. Quand de bonnes choses se produisent, elle en prend
conscience et puis elle les laisse aller, car elle en comprend la nature éphémère. De
même, elle laissera aller les choses moins bonnes selon leur nature. Elle ne saisit rien
parce qu'elle ne désire rien : ni le mauvais ni le bon, et pas davantage la lourdeur que la
légèreté, le bonheur ou la souffrance. Quand le désir a ainsi pris fin, la paix s'installe
vraiment.
Quand cette paix profonde habite notre esprit, nous pouvons compter sur elle. Nous
disons que cette paix est née de la confusion et que la confusion a pris fin. Le Bouddha a
appelé l'Eveil ultime une « extinction », comme pour parler de la fin d'un incendie. On
éteint un feu là où il a pris, n'est-ce pas ? C'est là où il brûle que nous devons apporter la
fraîcheur de l'eau. Il en est de même pour l'Eveil : c'est dans le samsāra2 qu'on trouve le
nirvāna. L'Eveil et l'ignorance (samsāra) se trouvent au même endroit, tout comme le
chaud cohabite avec le froid. Il fait chaud là où il faisait froid et il fait froid là où il faisait
chaud. Quand la chaleur arrive, la fraîcheur disparaît et quand il fait frais, il n'y a plus de
chaleur. C'est dans ce sens qu'on a pu dire du nirvāna et du samsāra qu'ils sont
identiques.
On nous dit de mettre fin au samsāra et donc d'arrêter le cycle infernal de la
confusion. Mettre fin à la confusion, c'est éteindre l'incendie. Quand le feu extérieur est
éteint, la fraîcheur arrive. Quand l'incendie intérieur allumé par le désir sensoriel,
l'aversion et l'ignorance de la réalité des choses est éteint, il y a également une fraîcheur
qui s'installe.
Telle est la nature de l'Eveil. C'est l'extinction du feu, le rafraîchissement de ce qui
brûlait. C'est la paix. C'est la fin du samsāra, le cycle des naissances et des morts. Voilà
ce que l'on ressent quand on atteint l'Eveil : c'est la sortie du cercle infernal de
l'impermanence, la fin de l'avidité, de l'aversion et de l'ignorance. Pour en parler nous
utilisons le mot « bonheur » parce que, pour la plupart des gens, ce mot représente
l'idéal, mais en réalité cela va beaucoup plus loin, bien au-delà du bonheur et de la
souffrance. C'est la paix absolue.
2 Le samsāra, littéralement « errance perpétuelle », désigne l'océan de vie tourmenté par les vagues incessantes
de la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort.
3
En partant, donc, acceptez cet enseignement que je vous offre et étudiez-le bien.
Votre séjour ici n'a pas été facile et je n'ai pas souvent eu l'occasion de vous donner des
instructions mais vous avez su profiter de cette opportunité pour étudier le sens profond
de notre pratique de la méditation.
Puisse cette pratique vous apporter le bonheur. Puisse-t-elle vous aider à grandir
dans la Vérité. Puissiez-vous être libérée de la souffrance de la vie et de la mort.

http://forestsangha.org/t_French/F_Vivre_avec_un_Cobra.pdf

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