Forum Mettâ

[eric]

j'aurais voulu avoir des avis sur certains aspects qu'engendrent la pratique méditative ayant comme support le souffle ou l'abdomen.
Voila, je pratique l'attention sur le souffle depuis quelques semaines, cette pratique me calme et m'aide a être vigilant, notamment par rapport a ma conduite, mais il ya quelques éléments qui me contrarient:
- l'apparition de ceci, plus j'en fait et plus les bénéfices apparaîtront; [i]ca vous est déja arrivé?
- je vis en ce moment en collectivité, j'ai noté autour de moi qu'en général les discussions étaient quelques peu futiles, (la parole juste est-ce de ne pas y participer?) j'ai l'impression que ma pratique me met dans une bulle de sérénité, pas tellement naturelle (est-ce les symptomes de samatha?)et ca medonne l'impression d'être en marge par rapport au reste; je comprend pourquoi la solitude est pas plus mal pour cela, qu'en pensez vous?
- l'attention au souffle (samatha), n'est elle pas en contradiction avec satipatthana?, quand j'essaye d'être attentif a l'abdomen j'ai l'impression d'être tendu et de ne pas respirer normalement, par contre en pratiquant quelque seances d'attention au souffle j'ai l'impression de mieux y arriver pourtant , pour dire simplement abdomen = vipassana et souffle = samatha ??
qy'en pensez vous ? (désolé ca fait peut être beaucoup à la fois)
merci d'avance pour vos réponses.

[bica]

En fait, tu fais une confusion entre samatha et vipassana : le fait d'être attentif aux mouvements de l'abdomen n'est que l'objet primaire dans vipassana car tous les phénomènes doivent être observés et pas simplement l'abdomen
On ne peut pas différencier les deux comme tu le fais.

Tu devrais aller faire un tour sur le site du vénérable dhamma sami il y a un texte qui explique très bien la différence entre les deux :

Citation =

"Il y a essentiellement deux catégories d'entraînements que nous pouvons suivre. Il y a de entraînements qui entrent dans la catégorie de ce que nous appelons samatha et des entraînements qui entrent dans la catégorie de ce que nous appelons vipassaná.
samatha est un terme pali qui signifie tranquille, paisible. Tout ce qui est tranquille et paisible est samatha. Par exemple, d'un lac dont la surface de l'eau n'est pas ridée par le vent, on peut dire qu'il a la caractéristique de samatha. Lorsque l'esprit est relativement calme, relativement posé, il est à ce moment-là samatha. Tout ce qui est paisible, apaisé, calme, est samatha "

"samatha et vipassaná
samath consiste à porter son attention sur une idée, sur une conception. Nous allons par exemple porter notre attention sur une forme géométrique, un cercle bleu. Nous allons fixer notre attention sur ce cercle bleu et revenir de manière incessante, inlassablement sur la vision de ce cercle bleu. Il s'agit là d'un exercice d'attention qui s'inscrit dans la continuité, un peu comme si finalement, le cercle bleu existait par lui-même, était quelque chose de continu.
samatha est une démarche qui s'inscrit dans la continuité des phénomènes et qui ne perçoit pas la réalité des phénomènes mais seulement cette continuité. Cela est un exercice qui ne peut en aucun cas amener au développement de la sagesse.
satipa††hána, c'est totalement différent : Il s'agit simplement de porter son attention à ce qui apparaît à la conscience au moment où ça apparaît à la conscience, tel quel, tel que c'est. C'est-à-dire, porter son attention uniquement sur la réalité. Dans le fait de se concentrer sur un cercle bleu, nous portons notre attention sur la couleur bleue, nous contemplons la couleur bleue, nous nous concentrons sur le bleu. Nous pouvons nous aider pour cela au début, en prononçant le mot "bleu" mentalement ou à haute voix.
Dans le satipa††hána, ce qui nous intéresse, c'est seulement le fait de voir, la conscience visuelle, la vue, la vision, pas le cercle bleu, ni le bleu, ni la couleur bleue. Si nous portons notre attention sur de longues périodes de temps toujours sur un cercle bleu, nous n'arriverons pas à être conscient de cette faculté de voir. Nous resterons dans l'observation et dans l'attention à la couleur bleue. Il est impossible de développer la présence d'esprit, le satipa††hána, en portant son attention sur un phénomène continu, ou plutôt d'apparence continue.
Puis, il y a ce que le moine Gotama, celui qui est parvenu à l'état d'éveil complet, a découvert, qui est vipassaná. vipassaná est une chose qui n'entre pas du tout dans un domaine de comparaison avec samatha. On ne peut les comparer, samatha, c'est simplement le développement et la pratique de la tranquillité, de la sérénité. vipassaná n'est pas un développement, ni une pratique, ni une méditation. C'est juste un fait, c'est juste une activité du mental, une activité consciente dont la particularité est de connaître la réalité. vipassaná n'est donc pas une chose qui fasse l'objet d'une méditation, d'un exercice, d'une investigation ou d'une réflexion. C'est une chose qui peut se développer, mais pour cela, il faut faire autre chose."

C'est ici que ça se passe :

http://www.dhammadana.org/dhamma/samatha.htm

http://www.dhammadana.org/vipassana/qu_est_ce.htm
_________________
"Même si il n'y a pas d'au delà, et même si les actions bonnes ou mauvaises n'ont pas d'effet, dans cette vie même, ici et maintenant, je suis libre de toute hostilité, de toute affliction et de toute anxiété, et je suis heureux" Le Bouddha

[eric]

merci, en fait j'ai déja lu ce passage, je me suis peut-être mal expliqué mais
en reformulant autrement , est-ce que l'attention au souffle peut être utiliser également comme élément primaire d'attention pour le développement de vipassana?
si la réponse est oui en ce qui me concerne j'ai plus l'impression de développer par cette objet les symptômes de samatha, tranquilité du mental inébranlable... et je trouve cette état un peu artificiel, même si ca permet d'être plus calme et moins impulsif, le problème est que dès que la pratique est suspendu les choses se manifestent de nouveau.

[bica]

effectivement j'avais mal compris.

Selon la méthode Mahasi Sayadaw on suit les mouvements de l'abdomen et non la respiration car en fait ce n'est pas l'abdomen lui même qui doit être observé mais ses mouvements et ce que l'on ressent comme par exemple : pression, raideur, lourdeur ect.. on fini par distinguer nettement tout ce qui se passe et plus on observe plus on peut distinguer de choses.
La respiration c'est un peu trop vague comme objet primaire d'observation.
Certaines personnes plutôt que de suivre les mouvements de l'abdomen observe le souffle au porte des narines . Mais on peut si on préfère observer le thorax qui se soulève et s'abaisse. Ensuite lorsque l'on a choisi l'objet primaire il faut garder le même.
Il faut observer c'est cela l'essentiel . Sans doute 'n'observes tu pas assez et sans doute te laisses tu bercer par ta respiration au lieu de noter mentalement ce qui se passe et Observer encore et toujours
_________________
"Même si il n'y a pas d'au delà, et même si les actions bonnes ou mauvaises n'ont pas d'effet, dans cette vie même, ici et maintenant, je suis libre de toute hostilité, de toute affliction et de toute anxiété, et je suis heureux" Le Bouddha