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Forum Mettâ Bouddhisme originel
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Jeh
Inscrit le: 21 Mai 2008 Messages: 5
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Posté le: Mar 27 Mai, 2008 20:38 Sujet du message: De l'art de la notation en Vipassana. |
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Bonjour à tous et à toutes.
Dans la méditation vipassana, il s'agit d'être attentif au 5 agrégats. Pour cela il faut "noter" les différentes sensations, émotions perçues par le corps et par le mental.
Pour ma part j'utilise le mouvement de mon abdomen lors de ma respiration comme "objet" de base car j'ai du mal à rester concentré en observant le contact de l'air avec mes narines.
Mais j'ai une question,
Dans le discours sur l'attention, si je me souviens bien il est dit de noter profondément "j'inspire" lorsqu'on inspire, "j'expire" lorsqu'on expire et ainsi de suite...
La méthode de méditation Mahasi suggère de faire une note mental de tout, exemple pour le mouvement de l'abdomen: lorsqu'il se lève on note "lever", lorsqu'il se baisse on note "descente",...
De même lorsqu'on pense à autre chose on note "vagabondager", lorsqu'on fait des plans , "planifier", etc...
Dans le livre "Méditer au quotidien" du Vénérable Hénépola Gunaratana, on de se dit pas dans sa tête ces fameuses note, mais il faut juste observer les sensations attentivement.
Pour ma part je trouve que faire des notes mentales à la méthode Mahasi me permet de rester plus attentif aux sensations que si je ne le fais pas. Mon esprit ce perd alors plus facilement.
Pour expliquer plus facilement, lors d'une méditation en marche: si je fais la méthode Mahasi je vois bien les différentes phases du mouvement, le début, le milieu, la fin. Si je fais la méthode "classique", je ne vois pas les différentes phases mais je sens plus la sensation du toucher, du contact...
Je vous demande donc votre avis.
Faites-vous les notes mental de la méthode Mahasi?
Faites-vous plutôt la méthode "classique" de tout observer sans faire de note?
Sans vous orienter, j'ai cru comprendre que la méthode Mahasi était très efficace et très rapide (ce n'est pas ce que je recherche, je veux juste bien faire les choses).
Merci d'avance. |
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Jeh
Inscrit le: 21 Mai 2008 Messages: 5
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Pieru Web

Inscrit le: 17 Jan 2007 Messages: 256 Localisation: France sud
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Posté le: Mer 28 Mai, 2008 13:26 Sujet du message: |
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Bonjour Jeh,
Au départ il est nécessaire d'utiliser la "note" pour connaitre ce qui se présente.
Mais au fur et à mesure de l'établissement de l'attention, cette note mentale doit disparaitre pour juste "connaitre" ce qui se passe, car elle devient gênante dans le sens ou elle est entre nous et le phénomène.
L'attention s'oriente naturellement vers le phénomène qui prédomine, et comme tu le remarques la respiration est un objet stable, comme l'est la sensation d'assise.
Ce sont les objets physiques qui sont à mon sens préférable comme base, car le mental est facilement volatile.
Amicalement. _________________ "Qui connait la nature connait le Dhamma". |
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Jeh
Inscrit le: 21 Mai 2008 Messages: 5
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Posté le: Mer 28 Mai, 2008 13:37 Sujet du message: |
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Merci Pieru pour cette explication claire et précise.
Je vais donc continuer d'observer ces notes.
Normalement je fais une retraite de 10 jours au centre Dhama Mahi (méthode S.N. Goenka) en juin. je pourrais voir par moi-même comment vipassana est enseigné et parler de mes problèmes avec un instructeur.
Merci ++ |
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Chaosophe
Inscrit le: 13 Avr 2008 Messages: 125
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Posté le: Jeu 29 Mai, 2008 16:45 Sujet du message: |
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Excusez-moi mais... quelle différence fait-on ici entre une note mentale, et l'acte de connaitre un phénomène ? Il me semblait que la note mentale (et ce n'est pas un terme du Bouddha !) est l'acte minimal d'attention impliqué dans toute cognition d'un objet. J'ai peur qu'à distinguer les deux, certains se soient mis à prononcer mentalement les mots "vagadondager", etc. dans leur tête (et remplacer ce terme par "vagabonder" ne change rien à l'affaire). |
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cgigi2 Modérateur
Inscrit le: 02 Mar 2007 Messages: 793
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Posté le: Jeu 29 Mai, 2008 17:33 Sujet du message: |
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Chaosophe dit:
Citation: | Excusez-moi mais... quelle différence fait-on ici entre une note mentale, et l'acte de connaitre un phénomène ? Il me semblait que la note mentale (et ce n'est pas un terme du Bouddha !) est l'acte minimal d'attention impliqué dans toute cognition d'un objet. J'ai peur qu'à distinguer les deux, certains se soient mis à prononcer mentalement les mots "vagadondager", etc. dans leur tête (et remplacer ce terme par "vagabonder" ne change rien à l'affaire). |
gigi dit:
Le fait de noter est utile pour mieux distinguer l'objet, ils y a des personnes que ça peut aider, mais avec le temps, l'attention naturelle se porte d'elle-même vers l'objet
avec metta
gigi
 _________________ Que tous soient en liaison
Avec les Bouddhas des Trois Temps
Passés, Présents et Futurs,
Ici et Maintenant. |
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Chaosophe
Inscrit le: 13 Avr 2008 Messages: 125
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Posté le: Jeu 29 Mai, 2008 18:48 Sujet du message: |
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Etrange, car je m'en étais tenu à la définition de la note mentale donnée sur le site dhammadana.org, qui me paraissait pourtant honnête et fidèle à la méthode Mahasi : "l'acte minime consistant à appliquer son attention sur un objet" (http://www.dhammadana.org/dhamma/pratique/liberation.htm). Je ne retrouve plus cette page du site, où il dit qu'il ne s'agit pas de prononcer verbalement, oralement ou intérieurement, les mots "manger", "marcher", etc., mais qu'il ne s'agit que d'instructions désignant l'acte de connaitre le fait de marcher ou de manger. Ainsi, j'apprends avec étonnement que ce que l'on appelle ici au contraire note mentale consistera à verbaliser. Je ne comprends d'ailleurs pas très bien le lien avec les textes canoniques qui enjoignent à ne plus nommer les phénomènes, à ne plus leur donner d'étiquette, à faire cesser la pensée intérieure. Mais je comprends bien que la note mentale dont il s'agit sur ce forum n'est qu'un outil provisoire ; seulement, est-il quelqu'un pour penser qu'à l'époque du Bouddha, les moines nommaient mentalement les objets qui leurs apparaissaient ? Est-ce, pense-t-on, la voie qui a mené le Bouddha à l'Eveil ? Nommer un phénomène, n'est-ce pas la meilleure façon de le rater, de passer à côté, de ne pas y etre attentif ? Comment demeurer dans le seul présent, lorsque le fait de nommer mentalement un phénomène implique notamment la mémoire ?!
Je continuerai mon enquête, car il me semble bien avoir lu souvent qu'il ne s'agissait à aucun moment, dans l'entrainement vipassana, de nommer les phénomènes. |
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Chaosophe
Inscrit le: 13 Avr 2008 Messages: 125
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Posté le: Jeu 29 Mai, 2008 18:58 Sujet du message: |
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Trouvé sur le site dhammadana.org :
"Dans le contexte de vipassaná, "noter" a le sens d'"observer", et non celui de "se dire le mot". C'est "Nommer" qui signifie dire le mot mentalement. Noter un phénomène signifie précisément : porter son attention dessus dès qu'il est perçu, tel qu'il est perçu et durant le temps qu'il est perçu. Si le yogí qui débute a du mal à noter les phénomènes, il peut, les deux ou trois premiers jours de son entraînement, nommer mentalement les phénomènes qu'il note. Cependant, il devra rapidement abandonner ce procédé, qui constitue une gêne importante pour tout yogí qui progresse dans le processus du satipatthána. Lorsqu'on parle de noter "entendre, entendre", "douleur, douleur", etc., c'est seulement une façon d'indiquer qu'il convient de porter son attention sur ce qui est entendu le temps que cela est entendu, sur la douleur le temps qu'elle est ressentie, etc. En aucun cas, il n'est question de se répéter mentalement le mot "entendre" ou "douleur", etc."
L'idée de nommer les phénomènes est à mon sens si loin de la parole du Bouddha qu'il ne faudrait sans doute pas la répandre... |
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Pieru Web

Inscrit le: 17 Jan 2007 Messages: 256 Localisation: France sud
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Posté le: Jeu 29 Mai, 2008 19:25 Sujet du message: |
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Lorsque les textes -notamment de Mahasi Sayadaw- furent traduit du Birman vers l'Anglais et de l'Anglais vers le Français, c'est le terme "to note" qui fut utilisé, traduit par "noter". Noter mentalement bien entendu, mais qui a pu prêter à confusion, dans le sens ou cette note s'interpose si elle est trop "matérielle".
Pour reprendre l'image du moine Sasana sur ce propos : Lorsque l'on commence à apprendre le vélo, nous avons besoin des petites roues latérales à l'arrière qui stabilisent le cycle.
Quand nous savons rouler, les petites roues sont devenus gênantes, nous les ôtons, c'en est de même pour cette "note".
L'important est d'arriver à l'établissement de l'attention. Personnellement cette note me fut utile au départ. Il n'est pas évident de faire le ménage dans cette jungle mentale.
Autrement le mot qui convient le mieux et qu'utilisent les maitres de méditation est tout simplement le mot "observer".
Amicalement. _________________ "Qui connait la nature connait le Dhamma". |
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Jeh
Inscrit le: 21 Mai 2008 Messages: 5
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Posté le: Ven 30 Mai, 2008 0:12 Sujet du message: |
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Citation: | Trouvé sur le site dhammadana.org :
"Dans le contexte de vipassaná, "noter" a le sens d'"observer", et non celui de "se dire le mot". C'est "Nommer" qui signifie dire le mot mentalement. Noter un phénomène signifie précisément : porter son attention dessus dès qu'il est perçu, tel qu'il est perçu et durant le temps qu'il est perçu. Si le yogí qui débute a du mal à noter les phénomènes, il peut, les deux ou trois premiers jours de son entraînement, nommer mentalement les phénomènes qu'il note. Cependant, il devra rapidement abandonner ce procédé, qui constitue une gêne importante pour tout yogí qui progresse dans le processus du satipatthána. Lorsqu'on parle de noter "entendre, entendre", "douleur, douleur", etc., c'est seulement une façon d'indiquer qu'il convient de porter son attention sur ce qui est entendu le temps que cela est entendu, sur la douleur le temps qu'elle est ressentie, etc. En aucun cas, il n'est question de se répéter mentalement le mot "entendre" ou "douleur", etc."
L'idée de nommer les phénomènes est à mon sens si loin de la parole du Bouddha qu'il ne faudrait sans doute pas la répandre... |
Parfais , je n'avais pas lu ce passage je crois.
Citation: | Lorsque les textes -notamment de Mahasi Sayadaw- furent traduit du Birman vers l'Anglais et de l'Anglais vers le Français, c'est le terme "to note" qui fut utilisé, traduit par "noter". Noter mentalement bien entendu, mais qui a pu prêter à confusion, dans le sens ou cette note s'interpose si elle est trop "matérielle".
Pour reprendre l'image du moine Sasana sur ce propos : Lorsque l'on commence à apprendre le vélo, nous avons besoin des petites roues latérales à l'arrière qui stabilisent le cycle.
Quand nous savons rouler, les petites roues sont devenus gênantes, nous les ôtons, c'en est de même pour cette "note".
L'important est d'arriver à l'établissement de l'attention. Personnellement cette note me fut utile au départ. Il n'est pas évident de faire le ménage dans cette jungle mentale.Shocked
Autrement le mot qui convient le mieux et qu'utilisent les maitres de méditation est tout simplement le mot "observer".
Amicalement. |
Il est par contre vrai que le terme "noter" porte à confusion pour un débutant... "Observer" me semble aussi plus adéquat.
Merci ++ |
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