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Forum Mettâ Bouddhisme originel
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cgigi2 Modérateur
Inscrit le: 02 Mar 2007 Messages: 793
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Posté le: Jeu 16 Aoû, 2007 5:35 Sujet du message: Le contact des sens, .... |
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Le contact des sens,
la fontaine de sagesse
par
Vénérable Ajahn Chah
En fait le Bouddha nous a engagé à expérimenter toutes ces choses. Lokaviduu : contemplez ce monde et connaissez-le clairement. Si nous ne connaissons pas véritablement le monde, alors nous ne pourrons aller nulle part.
Nous recherchons la paix dans des endroits paisibles où il n’y aurait ni objets visuels, ni sons, ni odeurs, ni goûts, pensant que vivre tranquillement de cette manière est le moyen de découvrir le contentement, qu’ici réside la paix. Mais en réalité si nous vivons paisiblement dans des endroits où rien ne se passe, la sagesse peut-elle apparaître ? Serions-nous conscient de quoi que ce soit ? Réfléchissez à cela. Si notre oeil ne voyait aucun objet visuel, que se passerait-il ? Si notre nez n’avait aucune expérience des odeurs, que se passerait-il ? Si la langue n’avait aucun contact avec les goûts, que se passerait-il ? Et si le corps n’expérimentait aucune sensation, que se passerait-il ? Cette situation équivaudrait à être sourd et aveugle, comme si le nez et la langue étaient tombés et comme si l’on était totalement insensible et paralysé. Existerait-il quoi que ce soit dans ces conditions ? Et pourtant la plupart des gens ont tendance à penser que s’ils découvraient un environnement où rien ne se passe ils pourraient être en paix. J’ai effectivement moi-même pensé de cette façon à une époque. Lorsque j’étais jeune moine, juste au début de ma pratique, je m’installais en méditation assise et les sons me dérangeaient. Je ne pouvais parvenir au calme et me demandais ce que je pourrais faire pour pacifier le mental. Aussi je pris de la cire d’abeille et en fis des boules pour remplir mes oreilles afin de ne plus rien entendre. Tout ce qui me parvenait n’était qu’un bourdonnement. Je pensais que ce serait la paix ; mais pas du tout, car toute cette agitation mentale, cette confusion ne surgit pas au niveau de l’oreille. Elle surgit dans l’esprit, et c’est là qu’il faut rechercher la paix. Pour exprimer ceci d’une autre façon : quel que soit l’endroit où vous allez il se peut que vous n’ayiez aucune envie de faire quoi que ce soit car cela interfère avec votre pratique. Vous ne voulez pas balayer le sol ni effectuer aucun travail, vous désirez simplement rester tranquille et découvrir la paix de cette façon. Le maître vous dit d’aider aux tâches quotidiennes mais vous n’y mettez pas votre coeur car vous pensez que cela n’a qu’un intérêt extérieur, secondaire.
J’ai souvent parlé de l’exemple d’un de mes disciples qui était vraiment impatient de “lâcher prise” et de trouver la paix. Lorsque j’enseignais sur le sujet du “lâcher prise” il comprenait bien que cela serait véritablement la paix que d’effectuer ce lâcher prise. Dès le début de son séjour ici il ne voulut rien faire du tout. Même lorsque le vent arracha la moitié du toit de son kuu.ti (hutte) il ne s’en préoccupa pas. Il dit que ce n’était qu’une chose extérieure. Aussi ne fit-il rien pour le réparer. Lorsque le soleil ou la pluie arrivait d’un côté il se déplacait de l’autre côté. Cela ne le concernait pas. Son seul travail était de pacifier son esprit. Ce problème de toit n’était qu’une interférence dans laquelle il ne désirait pas s’impliquer. C’est ainsi qu’il voyait les choses.
Un jour que je passais devant sa hutte je vis le toit effondré, très étonné. « Oh ! À qui appartient ce kuu.ti ? ». Quelqu’un me dit qui logeait là et je pensai : « Tiens, c’est étrange ! ». Aussi j’eus un entretien avec l’occupant du lieu et lui expliquai plusieurs choses, entre autres les devoirs envers son habitation. Un logement nous est indispensable et nous devons nous en occuper. Le “lâcher prise” n’a rien à faire ici, cela ne signifie pas fuir nos responsabilités. Se comporter ainsi est totalement stupide.
Si nous croyons que la paix réside là où il n’y a plus de sensations, comment la sagesse pourrait-elle surgir ? Existerait-il des actions causales et des conditions résultantes ? Aurions-nous quelque chose à partir de quoi pratiquer ? Si nous ne supportons pas les sons et que nous nous asseyons dans un lieu bruyant alors nous ne pouvons être paisible. Nous estimons que ce n’est pas un endroit convenable. Partout où il y a des objets visuels nous pensons que nous ne pouvons être paisible. Si c’est le cas, pour trouver la paix il nous faudrait avoir perdu nos sens, être aveugle et sourd. J’ai considéré tout cela ...
C’est étrange. La souffrance surgit à cause des yeux, des oreilles, du nez, de la langue, du corps et de l’esprit. Aussi devrions-nous être aveugle ? Si nous ne pouvions rien voir du tout peut-être cela serait-il mieux. Nous n’aurions aucune illusion si nous étions aveugle et sourd, n’est-ce pas ?
Mais en y réfléchissant, tout ceci est faux. Car si c’était le cas tous les aveugles et les sourds seraient parvenus à l’Éveil. Ils seraient tous parfaits si les illusions surgissaient par l’intermédiaire des yeux et des oreilles.
En réalité les bases des sens de l’oeil, de l’oreille, du nez, de la langue, du corps et de l’esprit sont tous des éléments pouvant faciliter l’apparition de la sagesse si nous les connaissons pour ce qu’ils sont. Dans le cas contraire nous sommes obligés de les nier, déclarant que nous ne voulons pas les voir, les entendre, etc. , car tout cela nous dérange. Si nous supprimons les conditions causales, que pourrons-nous contempler ? La cause et l’effet pourraient-elles exister ? Ceci est une façon erronée de penser.
Mais la plupart d’entre nous ont peur du contact. Ou alors nous recherchons le contact mais nous n’en tirons aucune sagesse, au lieu de cela nous plongeons dans le désir pour les objets des sens, et nous nous y perdons. C’est ainsi. Les bases sensorielles peuvent nous conduire au laxisme et à la convoitise ou à la connaissance et la sagesse. Elles possèdent à la fois un caractère dangereux et un aspect bénéfique en fonction du degré de sagesse de chacun. (…)
En fait le Bouddha nous a engagé à expérimenter toutes ces choses. Lokaviduu [*] : contemplez ce monde et connaissez-le clairement. Si nous ne connaissons pas véritablement le monde, alors nous ne pourrons aller nulle part.
Note
[*] L’un des neuf épithètes du Bouddha que l’on trouve dans les textes récités par les moines. Il signifie “le connaisseur du monde”
Source : http://dhammasukha.free.fr/
avec metta
gigi _________________ Que tous soient en liaison
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Laurent

Inscrit le: 07 Jan 2007 Messages: 43
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viriya Web

Inscrit le: 27 Juil 2006 Messages: 601 Localisation: idf
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Posté le: Sam 18 Aoû, 2007 16:42 Sujet du message: |
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juste une petite diversion pour pimenter le sujet....
Citation: | .. En réalité les bases des sens de l’oeil, de l’oreille, du nez, de la langue, du corps et de l’esprit sont tous des éléments pouvant faciliter l’apparition de la sagesse si nous les connaissons pour ce qu’ils sont. Dans le cas contraire nous sommes obligés de les nier, déclarant que nous ne voulons pas les voir, les entendre, etc. , car tout cela nous dérange. Si nous supprimons les conditions causales, que pourrons-nous contempler ? La cause et l’effet pourraient-elles exister ? Ceci est une façon erronée de penser.
Mais la plupart d’entre nous ont peur du contact. Ou alors nous recherchons le contact mais nous n’en tirons aucune sagesse, au lieu de cela nous plongeons dans le désir pour les objets des sens, et nous nous y perdons. C’est ainsi. Les bases sensorielles peuvent nous conduire au laxisme et à la convoitise ou à la connaissance et la sagesse. Elles possèdent à la fois un caractère dangereux et un aspect bénéfique en fonction du degré de sagesse de chacun. (…)
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d'accord avec ci dessus,
mais
Citation: | En fait le Bouddha nous a engagé à expérimenter toutes ces choses. Lokaviduu [*] : contemplez ce monde et connaissez-le clairement. Si nous ne connaissons pas véritablement le monde, alors nous ne pourrons aller nulle part. |
répéter deux fois au début et à la fin, pour moi ce paragraphe est un peu ambigu. Je ne connais pas le texte original mais la première phrase en relation avec la deuxième phrase "Lokavidu" pourrait être interprétée comme une invitation à aller "chercher" pour expérimenter toutes les sensations depuis les plaisirs sensuels jusqu'aux mortifications suivant l'exemple du Boddhisatta dans sa quête de la Réalité, avec prétexte de pouvoir "connaitre clairement le monde" !
Or le Bouddha nous a engagé à voir les choses telles qu'elles sont, à surveiller et contrôler nos sens, à partir du point où nous sommes, et surtout pas à aller chercher pour les expérimenter ! La Voie médiane ou le Noble Octuple Sentier nous engage à abandonner les extrêmes.
Le mondain continue toujours de "Courir à l'extérieur et s'arrêter à l'intérieur".
Alors que pour parvenir au supra mondain, il faudrait plutôt "s'arrêter à l'extérieur et Avancer à l'intérieur".
"Lokavidu" : une des 9 qualités spirituelles parfaites d'un SammaSambuddha, signifie "Parfait Connaisseur des mondes".
Ce sont les 3 mondes :
1/ Kama Loka - monde sensuel,
2/ Rupa Loka - monde de la forme sublime (qui correspond au 4 premiers Jhanas),
3/ Arupa Loka - monde du sans forme (qui correspond 4 derniers Jhana).
On qualifie le Bouddha de "Lokavidu" parce que durant tout le temps inimaginables pour parfaire les 10 paramis en vue de devenir un SammaSambuddha, il a vécu, allé et venu un nombre incalculable de fois dans ces 3 mondes, il connait parfaitement les êtres qui vivent dans ces 3 mondes, d'où ces êtres apparaissent et quand ils disparaissent, vers où sont ils allés, les causes et les résultats des actions des êtres dans ces 3 mondes... _________________ avec metta
viriya |
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cgigi2 Modérateur
Inscrit le: 02 Mar 2007 Messages: 793
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Posté le: Sam 18 Aoû, 2007 17:43 Sujet du message: |
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Citation: | En fait le Bouddha nous a engagé à expérimenter toutes ces choses. Lokaviduu [*] : contemplez ce monde et connaissez-le clairement. Si nous ne connaissons pas véritablement le monde, alors nous ne pourrons aller nulle part. |
Viriya dit:
Citation: | répéter deux fois au début et à la fin, pour moi ce paragraphe est un peu ambigu. Je ne connais pas le texte original mais la première phrase en relation avec la deuxième phrase "Lokavidu" pourrait être interprétée comme une invitation à aller "chercher" pour expérimenter toutes les sensations depuis les plaisirs sensuels jusqu'aux mortifications suivant l'exemple du Boddhisatta dans sa quête de la Réalité, avec prétexte de pouvoir "connaitre clairement le monde" ! |
gigi dit:
Ce qui peut peut-être porte à confusion dans ce paragraphe, c'est le mot expérimenter, alors que le Bouddah a dit contempler le monde , ont peut tout contempler sans pour autant l'expérimenter, je ne vais quand même pas tuer quelqu'un juste pour en connaître l'expérience, par contre je peux contempler ce sujet, y porter attention en l'analysant pour mieux le comprendre, ainsi en le comprenant je ne juge pas et ne condamne pas, c'est plus comme ça que je comprends ce paragraphe,
Et si l'ont pouvaient calculer et voir toutes les expériences vécues de nos kammas, ont a probablement expérimenter des choses qui seraient peut-être dificiles à avaler,
avec metta
gigi
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