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La production conditionnée

 
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sapphy



Inscrit le: 28 Mar 2007
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MessagePosté le: Ven 13 Avr, 2007 23:46    Sujet du message: La production conditionnée Répondre en citant

Sutta des douzes Nidana

Citation:
"Ô Tathagata, quelle est donc l'origine de dukkha ?

De l'ignorance proviennent les sankhara (choses et états conditionnés), des sankhara provient la conscience, de la conscience proviennent les noms et formes (namarupa), des noms et formes proviennent les six domaines des sens, des six domaines des sens provient le contact, du contact surgit la sensation, de la sensation surgit le désir, du désir sort l'attachement, de l'attachement vient le devenir, du devenir vient la naissance, de la naissance viennent vieillesse et mort, chagrin et désespoir. Telle est l'origine de l'emprise de l'enchaînement des causes et des effets.



Bonjour,

J'ai beaucoup de mal pour donner une définition exacte des premiers termes de la production conditionnée: pourriez-vous me dire ce que signifie "sankhara" et "noms et formes" dans le contexte de ce Sutta?



Citation:


"De même que deux bottes de roseau inclinées l'une contre l'autre se tiennent debout, de même aussi la conscience provient des nom et corps, les nom et corps proviennent de la conscience." (Samyutta Nikaya)



"Si, ô Ananda, la conscience n'avait les nom et corps comme point d'appui, est-ce que, dans la suite, naissance, vieillesse et mort, origine et développement du dukkha, viendraient à se manifester ?
"Il n'en serait rien, Bhante"
"Donc, ô Ananda, voici la cause, le fondement, origine, la base de la conscience : ce sont les nom et corps." (Digha Nikaya)



"Que faut-il pour qu'existent nom et corps ? D'où viennent les nom et corps ?
"Il faut qu'il y ait conscience pour qu'il y ait nom et corps, c'est de la conscience qu'elles proviennent"
"Et que faut-il pour que la conscience existe ? D'où vient la conscience ?"
"Il faut qu'il y ait nom et corps pour qu'il y ait conscience, car elle provient des noms et corps."
"Et alors, ô bhikkhus, Vipassi pensa, réciproquement, la conscience dépend des nom et corps; la série ne va pas au delà". (Digha Nikaya)




A la lumière des extraits ci-dessus, voici comment je comprends l'extrait du Sutta des douzes Nidana que j'ai cité en premier:

Je comprends que l'ignorance est une condition nécessaire à l'apparition des sankhara. Les sankhara sont une condition nécessaire à l'apparition de la conscience. La conscience est une condition nécessaire à l'apparition des noms et formes... etc.
Ainsi l'enchaînement des douze Nidana suivrait moins une logique chronologique ou causale, qu'une logique d'interdépendance: par exemple l'apparition de la conscience se ferait en dépendance de la présence de l'ignorance et des sankhara, et ceci parce que ces Nidana sont intimement liés l'un à l'autre et non pas parce que l'un est la cause de l'autre ou parce que l'autre suit l'un.

Si on parle en langage mathématique, cela donnerait:
Quand il y a 1, 2 apparait. 2 n'apparait pas à cause de 1 ou parce qu'il suit chronologiquement 1 mais 2 apparait parce qu'il est lié à 1.
Est-ce que c'est avec cette logique que doit se comprendre l'enchaînement des douzes Nidana?


Merci pour votre attention


Dernière édition par sapphy le Dim 15 Avr, 2007 11:02; édité 1 fois
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tirru...



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MessagePosté le: Sam 14 Avr, 2007 0:17    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Sapphy,

Il va faloir creuser encore :)

Voici quelques pistes, des précieuses notes prises par notre ami Pieru :


Citation:
Les 5 agrégats d'attachement

Les cinq agrégats sont intimement liés à la co-production conditionnée, ils sont un autre aspect d'une même construction:
-La co-production conditionnée est le processus de construction de la vue fausse du "moi";
-Les cinq agrégats d'attachement sont les matériaux de construction de la vue fausse du "moi".

"Nama"/"rupa" à pour origine la traduction "nom/forme", qui s'est transformé avec le temps et les interprétations en : "esprit /matière".
De même "sakkaya" avait pour traduction à l'origine "l'ensemble" puis est devenu "le corps individuel".

"Ceci est mien, ceci est moi, ceci est mon Soi."
Ceci est la vue fausse du moi. Elle correspond respectivement à :
"ceci est mien" : les 5 agrégats
"ceci est moi" : Sakkaya
"ceci est mon Soi" : Atman
Ceci est associé à tois états d'esprit :
Appropriation, identification, conceptualisation.
C'est le processus de fabrication et de maintien du "moi" , de notre croyance en un moi ayant une substance propre.
Cette phrase correspond aussi aux impuretés mentales suivantes:
Désir/soif (tanha), orgueil, opinion erronée (ditthi).

Les cinq agrégats d'attachement : Panca khanda upâdâna
(Upâdâna = attachement.)
Processus double : rassemblement et association, le multiple devient "un".
On utilise la parabole du char. Le "char" est un nom donné a un ensemble d'objets mais aucun d'entres eux ne peut être nommés indivuduellement "char". "Char" est l'étiquette qui réunie la forme.
Skanda (sanskrit) = tas, amoncellement, ensemble.
Panca khanda upâdâna peut être traduit également comme = 5 ensemble saisis.
Quels sont ils?
Rupa (forme), vedâna (sensation/ressenti), sanna (représentation mentale), sankhâra (construction mentale), vinnâna (actes de conscience).

Vedanâ: Ressenti.
C'est un processus psychique, face à un phénomène nous réagissons par : j'aime, je n'aime pas, ni j'aime ni je n'aime pas (adukkhamasukha; indifférence illusoire car nous sommes dans le samsâra). Ce peut être un phénomène corporel ou mental. Vedanâ est le fruit du kamma, c'est la réaction ou le résultat (on se construit soi-même, on apprécie les choses ainsi). La douleur physique n'est pas vedanâ, le ressenti psychique face à la douleur physique est vedanâ (colère, aversion, peur, ...).

Sanna : représentation mentale. C'est la connaissance qui associe, la connaissance collective et conventionnelle qui nous permet de reconnaître et de dénommer comme tel. C'est la mémoire réactive qui sait distinguer, créer une notion et une durée.
Toutes les activités psychiques (jhana) sont sanna.

Sanna et vinnanâ agissent de concert. (même racine commune, en sanskrit : jna)

Vinnanâ : Actes de conscience discriminante. C'est la connaissance qui divise, discrimine, fait la distinction entre un sujet et un objet. Processus mental, psychologique, variable et impermanent.

Sankhâra : constructions mentales. Composition qui compose, qui crée par assemblage. Sankharâ provoque le kamma (cetana= la volition, l'intention fait partie de sankharâ), c'est le réservoir, ce par rapport à quoi on va enclencher une (ré)action, il y a reproduction des actes karmiques, ce sont des réactions délibérées, individuelles par rapport à l'idée que l'on se fait de soi-même (réflexes conditionnés). On trouve les trois poisons dans sankhara.

cetana= volition, intention. Cetana lance le processus de reproduction des constructions mentales, des tendances qui augmentent par accumulations, des réflexes qui s'auto-alimentent. Cetana participe au rassemblement des énergies, mobilise la force pour se projetter, faire des plans.
Si citta-... (pensée d'éveil) permet de développer la sagesse, cetana perpétue le samsâra.

Rupâ: forme. Rupa individualise l'objet de la description. Rupa, au départ est cette délimitation, qui pose les limites, donne la forme.
Nama/rupa : formes, marques, signes, indications par lesquelles sont décritent les phénomènes mentaux et physiques.

Les cinq agrégats ne sont pas indissociables, ils apparaissent ensemble.
On trouve des notions qui évoluent dans le temps. Parfois les agrégats échangent certains de leurs attributs...!
Il est difficile de distinguer qui fait quoi.
Dans les suttâ, l'importance n'est pas forcément donné à tous les agrégats
en même temps. Panna (prajna) est associé à vinnanâ et sanna (exercer vinnanâ, développer prajna) .
Le Dhamma cerne un problème, en fait le tour, l'envisage sous divers angles, mais il est impossible de le mettre à plat, d'en faire des schémas mathémathiques.
Les 5 agrégats d'attachement permettent (entre autres) de réaliser qu'il y a une pensée mais qu'il n'y a pas de penseur (la pensée est uniquement due au conditionnement), et de mettre fin à la fausse opinion du "moi".

Notes prises lors d'un cours donné par Mr Trotignon à l'UBE.
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cgigi2
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MessagePosté le: Sam 14 Avr, 2007 6:55    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
de la conscience proviennent les noms et formes (namarupa),


de quels noms parles-ont ?

avec metta
gigi


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sapphy



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MessagePosté le: Sam 14 Avr, 2007 13:28    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup pour ta réponse tirru. Very Happy Elle clarifie de nombreux points.

Je vais donc tenter de réexpliquer avec mes propres mots ce que je comprends du sutta des douzes Nidana:

Lorsqu'il y a l'ignorance, il y a également les sankhara, qui sont les constructions mentales: c'est à dire une manière de fonctionner qui fait que l'on conceptualise les choses, que l'on fait des regroupements arbitraires de plusieurs objets pour en faire un unique objet permanent.

A ces constructions mentales est reliée la conscience: la présence des constructions mentales implique que l'on distingue ce regroupement arbitraire que l'on fait par rapport au reste des choses. Cette présence des constructions mentales implique donc qu'il y est une conscience qui voit les différentes choses.

Rupa serait donc ce qui délimite l'objet. Rupa se différencierait de Sankhara en ce que Sankhara est le fait de fonctionner à l'aide de regroupements, d'assemblages de choses et rupa est le fait de délimiter un assemblage particulier.
Nama serait donc la marque, le nom que l'on donne à ce regroupement particulier, le signe à partir du quel on peut identifier le regroupement ainsi crée.

Les domaines des sens seraient ce qui permet de porter à la concience rupa et nama via le contact.

A partir du moment où l'on a une vue fausse d'un moi, tous les Nidana sont présents et sont en interdépendance les uns avec les autres.

Ce qui se comprend clairement, s'énonce clairement: on voit donc bien que ma compréhension a encore besoin de vos lumières! Laughing Wink

Merci Very Happy
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sapphy



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MessagePosté le: Sam 14 Avr, 2007 19:42    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Coproduction conditionnée

La Coproduction conditionnée (pratîtyasamutpada en sanskrit, prononcer « prətī :tyə səmŭtpα :də », paticcasamuppāda en pāḷi) est le concept bouddhique de conditionnalité, de dépendance, de réciprocité.

D’après Christian Maès, une traduction plus correcte en français, devrait être : « coproduction conditionnelle », mais le terme « coproduction conditionnée » reste majoritairement utilisé. Ce terme signifie littéralement « l’origine d’une action ».

L’essentiel du concept réside dans la notion d’interdépendance. Ainsi, dans le bouddhisme, tous les phénomènes sont composés et inter-dépendants, que ce soient les objets physiques, les sensations, les perceptions, la pensée, la conscience. D’après le Bouddha, ces cinq « aliments » conditionnent le maintien de « l’existence des êtres vivants ». La coproduction conditionnée est valable pour toute chose, mais est souvent présentée pour expliquer l’origine de dukkha.

La coproduction conditionnée est un concept très étendu dans la littérature bouddhique, que ce soit au sein du Canon bouddhique ou dans les écritures et commentaires des différentes écoles, comme par exemple dans le Lalitavistara, texte du bouddhisme mahâyâna décrivant la vie du Bouddha et, notamment, sa découverte de la vérité de la conditionnalité au moment de son atteinte de l’éveil.

Dans les textes originaux, la formulation courte est la suivante :

« Imasmim sati, idam hoti [bhavati] ; imassuppâdâ, idam uppajjati. Imasmim asati, idam na hoti ; imassâ nirodha, idam nirujjhati. » Elle est généralement traduite ainsi en français :

« Quand ceci est, cela est ; Ceci apparaissant, cela apparait. Quand ceci n’est pas, cela n’est pas ; Ceci cessant, cela cesse. »

Cependant, d’après Dominique Trotignon (de l’Université Bouddhique Européenne), cette traduction pose problème, dans la mesure où, dans les textes originaux, ce ne sont pas les mêmes formulations qui sont utilisées pour les verbes dans les deux parties de la phrase. De plus, elle ne met pas en avant l’idée, répandue dans le bouddhisme ancien, de conditions multiples face à celle, plutôt présente dans les interprétations ultérieures, de cause (renvoyant l’idée de cause principale et de chronologie).

Une traduction plus fidèle aux textes originaux pourrait donc être :

« Ceci étant, cela devient ; ceci apparaissant, cela naît [croît, est construit]. Ceci n’étant pas, cela ne devient pas ; ceci cessant, cela cesse de naître [croître, de se construire]. »

Une formulation plus longue est assez rapidement apparue dans l’histoire du bouddhisme. Elle introduit plusieurs modifications par rapport aux textes anciens, notamment un enchaînement causal, puis - dans le mahayana - une dimension matérielle.

La coproduction conditionnée est ainsi présentée comme un ensemble de douze liens, ou maillons, les douze nidānas, formant une suite cyclique, dont certaines écoles bouddhiques considèrent qu’elle est sans cesse parcourue par les êtres humains dans le samsara.

Dans cet exposé, ces conditions participent à l’origine du dukkha. Dans le Mahā-tanhāsankhaya-sutta, il est ainsi précisé, à la fin de l’exposé de la loi de coproduction conditionnée : « telle est l’apparition de tout ce monceau de dukkha ».

Ces maillons sont (les termes précédés d’un « s. » sont notés en sanskrit, précédés d’un « p. », en pāḷi) :

1.L’aveuglement, l’ignorance (s. avidyā, p. avijjā) ; 2.Les créations (formations, constructions) mentales (s. samskāra, p. sankhāra) ; 3.La conscience discriminante (s. vijñāna, p. vinnāna) ; 4.Le nom et la forme, les phénomènes physiques et mentaux (s., p. nāma-rūpa) ; 5.Les six « sphères » sensorielles (s. sadāyatana, p. salāyatana) ; 6.Le contact (s. sparśa, p. phassa) ; 7.a sensation (s., p. vedanā) ; 8. soif (s. tṛṣna, p. tanhā) ; 9.attachement, l’appropriation (s., p. upādāna). 10.xistence, le devenir (s., p. bhava). 11. La naissance (s., p. jāti). 12. La vieillesse et la mort : (s., p. jarā-maraṇa).

Cette formulation a une tendance à présenter la coproduction conditionnée comme une suite chronologique, un enchainement causal. Or, cette interprétation n’est pas présente en tant que telle dans les textes les plus anciens. On ignore l’époque où s’est fixée cette formulation en douze éléments, car seuls huit sont constamment présents dès l’origine : l’ignorance, les constructions mentales, la conscience discriminante, le contact, le sentiment, la « soif », l’attachement et l’existence. Les quatre éléments tardifs sont donc : le nom et la forme, les sphères sensorielles, la naissance et enfin la vieillesse et la mort.

Du point de vue chronologique, on peut distinguer les conditions appartenant au passé (l’ignorance et les constructions mentales), au présent (les huits restantes, que ce soit comme conséquence du passé ou conditions de l’avenir). Du point de vue « causal », on peut différencier les souillures (ignorance, soif, attachement), les actes (constructions mentales, existence) et les fruits (conscience discriminante, nom et forme, sens, contact, sentiments, naissance, vieillesse et mort).

D’après Dominique Trotignon, ces deux lectures induisent une interprétation matérielle des quatre conditions supplémentaires. Il ajoute que la conscience devient alors :

« envisagée, non plus comme un "acte de conscience discriminante", mais comme un "support de renaissance" - interprétation devenue elle aussi "classique", aussi bien chez Buddhaghosa que dans l’école Sarvâstivâda. » Cette formulation est sans doute apparue de par la nécessité d’enseigner la loi de coproduction conditionnée, le langage ne permettant pas de se passer d’une chronologie. Cependant, de nombreux commentaires mettent en garde contre le fait d’interpréter la coproduction conditionnée de cette unique façon. Ainsi, Buddhaghosa donne-t-il un long avertissement au lecteur, dans le 17e chapitre de son Visuddhimagga, dès le Ve siècle de l’ère chrétienne, l’incitant à considérer la coproduction conditionnée ainsi :

« La réunion des causes, énoncées une par une, provoque la manifestation des effets [...] Cette réunion, qui produit un effet commun lorsqu’aucun des facteurs ne manque, est conditionnelle parce qu’elle amène face à face les facteurs au complet. Cette réunion s’appelle coproduction parce qu’elle produit des facteurs simultanés qui n’existent pas indépendamment les uns des autres. »


Source: Wikipedia
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sati



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MessagePosté le: Dim 15 Avr, 2007 14:37    Sujet du message: conscience et sankhara Répondre en citant

Sankhara, c’est toutes les actions volitionnelles. Pour reprendre ton langage mathématique :

« Quand il y a 1, 2 apparait. 2 n'apparait pas à cause de 1 ou parce qu'il suit chronologiquement 1 mais 2 apparait parce qu'il est lié à 1. »

C’est vrai ; mais 2 (sankhara) n’apparaît, lié à 1, que si 1 est « ignorant ». La conscience « voyante du réel » ne génère pas de sankhara. Ayant « tout », que pourrait-elle bien vouloir ?

Amitiés bienveillantes.
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sebastien billard



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MessagePosté le: Mar 17 Avr, 2007 20:22    Sujet du message: Répondre en citant

Sankhara a un sens encore plus large, il designe les choses composées, conditionnées (on emploie aussi sankhata).

Rupa, ce sont les phénomènes physiques. Il n'expérimentent rien.

Nama, ce sont les phénomènes mentaux. Pas seulement les concepts et les noms. Parmi les 5 agrégats, un est rupa (la forme) et les 4 autres sont nama (conscience, sensations, perceptions, volitions ou facteurs mentaux).
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Sébastien
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sapphy



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MessagePosté le: Mer 18 Avr, 2007 11:04    Sujet du message: Re: conscience et sankhara Répondre en citant

sati a écrit:
La conscience « voyante du réel » ne génère pas de sankhara. Ayant « tout », que pourrait-elle bien vouloir ?



Bonjour Sati,

Il ne me semble pas qu'il existe quelque chose de général qu'on puisse appeler conscience: seuls apparaissent des éléments de conscience lorsque les conditions de leur apparition sont réunies (un objet et un organe des sens).
Il me semble également que la seule fonction d'un élément de conscience est de connaître l'objet...
Dès qu'il y a un élément de conscience, cela veut dire que l'on perçoit les choses via des constructions mentales, non?

Au sujet de la coproductionnée conditionnée, j'ai trouvé un article de Dominique Trotignon paru dans les cahiers bouddhiques de l'UBE que je trouve très clair:
http://www.bouddhisme-universite.org/actualites/Cahiers-2.htm

Voici un extrait:
Citation:
« La réunion des causes, énoncées une par une, provoque la manifestation des effets (...) Cette réunion, qui produit un effet commun lorsqu'aucun des facteurs ne manque, est « conditionnelle » parce qu'elle amène 'face à face' les facteurs au complet. Cette réunion s'appelle « co-production » parce qu'elle produit des facteurs simultanés qui n'existent pas indépendamment les uns des autres. »
Une plus juste traduction, en français, devrait donc être : « co-production conditionnelle ». C'est d'ailleurs la traduction que propose Christian Maès dans son édition récente du Visuddhimagga (Fayard, collection « Trésors du bouddhisme »).


L'approche développée par Dominique Trotignon dans cet article au sujet de la coproduction conditionnée dans le bouddhisme ancien me semble très juste. Elle est en tout cas, celle que je comprends le mieux intellectuellement.
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sati



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MessagePosté le: Jeu 19 Avr, 2007 21:53    Sujet du message: conscience Répondre en citant

Bonsoir Saphy

Il existe 4 réalités absolues dont une seule n’est pas conditionnée : la conscience (tu peux inclure sensations et perceptions pour retrouver les 5 agrégats), la matière, les sankharas et nibbana. Il existe bien « quelque chose de général » qu’on peut appeler conscience et ce quelque chose, comme tu le remarque, est conditionné.

Cette conscience peut effectivement percevoir sans construction mentale, car c’est elle qui, un jour, perçoit l’inconditionné : nibbana.

Quant à Dominique Trotignon, que je connais bien, tu peux le lire et le relire. Son intelligence est toute empreinte du pur esprit théravadin. Il est une valeur sûre.

Merci pour l'attention de ta lecture.

Amitiés bienveillantes
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sebastien billard



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MessagePosté le: Jeu 19 Avr, 2007 22:26    Sujet du message: Répondre en citant

A lire sur ce sujet :
http://www.dhammadana.org/dhamma/4_paramattha.htm
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Sébastien
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sapphy



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MessagePosté le: Ven 20 Avr, 2007 16:38    Sujet du message: Répondre en citant

Un grand merci à vous tous! Very Happy

Ce topic dans son ensemble, et particulièrement les dernières réponses de Sati et Sébastien, m'ont permis d'avancer dans la compréhension du Dhamma.

Mon erreur venait du fait que je pensais que c'était une personne qui réalisait nibanna. Or lorsqu'on réalise nibanna, il n'y a plus de personne, il n'y a que des rupa, nama, des conditions qui lient (les sankhara) et nibanna. Ainsi un élément de conscience, un citta, peut connaître nibanna sans que des constructions mentales entrent en jeu.
Mais lorsque la personne se rémémore nibbana, grâce au citta qui l'a connu, alors cela ne peut se faire que via les constructions mentales.

On peut prendre l'image d'un objet matériel, par exemple un caillou:
Au plan ultime, un caillou n'est qu'un ensemble de protons et d'électrons en interaction selon les lois de la physique. En fait on ne peut pas le délimiter des autres objets physiques qui sont aussi des assemblages de protons et d'électrons en interaction: tous les objets sont donc en fait une unique masse d'électrons et de protons en interaction et ne se distinguent pas les uns des autres (d'ailleurs ces particules s'échangent constamment entre les objets).
On ne peut donc pas dire qu'il y ait un caillou ou d'autres objets, il n'y a que de la matière. Les qualités du caillou (taille, masse...) n'apparaissent pas à ce niveau. Les qualités que nous prêtons aux caillou n'existent pas vraiment: elles nous apparaissent parce que nous délimitons facticement cet objet par rapport aux autres...
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sati



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MessagePosté le: Ven 20 Avr, 2007 21:47    Sujet du message: nibbana Répondre en citant

"Mais lorsque la personne se rémémore nibbana, grâce au citta qui l'a connu, alors cela ne peut se faire que via les constructions mentales. "

Tes constatations m'enthousiasment au point de pousser l'investigation:

"C'est pourquoi quiconque parle de nibbana après l'avoir entr'aperçu, en donne un aperçu mémoriel, une construction qui dépend de ses aptitudes conceptuelles,

C'est pourquoi quiconque parle de nibbana sans l'avoir jamais vu, en donne une représentation mentale conforme à son imaginaire spirituel, et qui dépend aussi de ses aptitudes conceptuelles,

C'est pouquoi quiconque VOIT nibbana n'en parle pas. On ne peut pas traduire en pensée ou en mot ce qui est au-delà. On ne peut pas décrire la chaleur extérieure à quelqu'un qui est privé du sens tactile; Il va transposer la description avec un autre sens comme la vue, par exemple le rouge, mais il ne connaîtra jamais la chaleur.
Nibbana ne peut-être exprimé ni transposé, pour la bonne raison que tout acte mental le fait disparaître, et que toute représentation conceptuelle proposée, empêche son apparition dans l'esprit de celui qui est enseigné.

Même les termes: inconditionné, permanent, sans-soi peuvent être un obstacle dans l'esprit du disciple, par le concept qu'ils impriment là où seule une page blanche peut accueillir nibbana."

Amitiés.
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cgigi2
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MessagePosté le: Sam 21 Avr, 2007 4:55    Sujet du message: Répondre en citant

Sati dit:
Citation:
Nibbana ne peut-être exprimé ni transposé,



Citation:
où seule une page blanche peut accueillir nibbana."


gigi dit:

Nibbana ne peut être transposé sur rien
même pas sur une page blanche Wink

avec metta
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sati



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MessagePosté le: Sam 21 Avr, 2007 9:19    Sujet du message: transposer Répondre en citant

transposer, c'est parler d'une chose, d'une expérience sensorielle, avec une autre chose, une autre expéreince sensorielle, pour essayer d'approcher la première.

La page blanche, c'est le support: c'est ta conscience, pure, libérée inébranlablement de la pensée. Tant que tu es en vie, il n'y a qu'elle, atteignant ce degré qui peut acceuillir nibbana. Cool

Amitiés bienveillantes.
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cgigi2
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Messages: 793

MessagePosté le: Sam 21 Avr, 2007 17:06    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Sati, ne crois surtout pas que je cela est un jeu de mots de ma part,
Nibbana ne supporte aucun concept, et la page blanche bien que ce soit un bel exemple, demeure un concept, nibbana ne supporte même pas le concept de la conscience, tant que la conscience ne peut être nue, totalement dévêtue, ni nommée ni pensée, même sur la plus belle page blanche, aussi mince soit-elle, .......... Smile

avec metta
gigi


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