Forum Mettâ Index du Forum Forum Mettâ
Bouddhisme originel
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Désir de ....parler.
Aller à la page 1, 2  Suivante
 
Ce forum est verrouillé; vous ne pouvez pas poster, ni répondre, ni éditer les sujets.   Ce sujet est verrouillé; vous ne pouvez pas éditer les messages ou faire de réponses.    Forum Mettâ Index du Forum -> Parole & écoute
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Axiste



Inscrit le: 21 Mar 2011
Messages: 85

MessagePosté le: Jeu 12 Juil, 2012 12:04    Sujet du message: Désir de ....parler. Répondre en citant

Ne pas se complaire ds les désirs sensuels : ce serait un extrême...
Mais ça ne veut pas dire annihiler le désir: de toutes les façons nous sommes des êtres sensuels, annihiler le désir serait nous annihiler nous mêmes. Mais par contre, modérer, prendre du recul et voir le désir pour ce qu'il est, ça oui, ça permet de comprendre nos mécanismes de fonctionnement et donc d'accéder à une liberté (toujours relative, mais disons que ça permet de prendre de la hauteur, d'élargir un peu notre champ de conscience, de le densifier…si l'on peut dire ainsi…)
Dans notre société, le désir est dit "libéré" et donc ce message n'est pas capté positivement au prime abord, il est reçu comme une atteinte à la liberté acquise, d'où les débats souvent à propos du désir: ce que les textes pointent peut-être, c'est la complaisance, l'excès qui est source de souffrance, qui mène à une insatisfaction insatiable…
Je peux très bien m'acheter un parfum et en jouir, mais il ne faut pas que cela devienne une obsession: ce parfum n'est pas moi, il ne me donne aucune identité, il m'offre juste son bonheur, passager, et je le remercie d'exister ! Par contre, il est comme une fleur qui s'évanouit dans le vent: éphémère, passager, succinct, et c'est une grâce à croiser…une rencontre qui est comme un point, pas un mode de fonctionnement, pas un vêtement…juste une rencontre qui peut-être très très belle.
D'ailleurs le Bouddha ne dit pas que le désir est bien ou mal, il l'analyse en terme de conséquences: qu'est-ce qu'il amène, voilà la question qu'il nous pose…
Donc, pas de moralisation, il n'y a pas de bien ni de mal là dedans, chaque désir est parfait pourvu que l'on en reste pas prisonnier: pour cela, juste le voir comme il est…s'accrocher au désir c'est s'accrocher au passé: c'est vouloir renouveler une expérience qui jamais ne pourra être semblable ou réitérée.
Ca nous sort des schémas de fonctionnement obsessionnels où trop focalisés….c'est une liberté que l'on peut se donner. Et comme tout est relatif, le parfum lui même n'est pas nécessaire: il se prend au détour d'un chemin comme l'on croise une rose…on ne va pas la chercher, nos chemins se croisent en un point, et on peut la remercier…en fait, c'est peut-être très très simple… mais on en fait un commerce … Or le désir n'est pas à vendre, il est libre et ne nous appartient pas…le désir n'est pas quelque chose que l'on possède, c'est quelque chose qui nous possède: jusqu'où veut-on bien disparaître ? Il est régénérant quand il nous offre sa lumière sur la nouveauté, quand il élargit les vues. Mais il ne se retient pas…une fois sa lumière vue, elle ne s'éteint jamais. Ce qui meurt c'est la fleur, pas ce qu'elle pointe.
... qu'il s'agisse de la maison, des étoiles ou du désert, ce qui fait leur beauté est invisible!
Le Petit Prince

On n'en revient aussi à dire que les choses sont telles qu'elles sont: pas de jugements possibles à propos du désir, c'est quelque chose qui s'expérimente ou pas, selon notre état du moment. Alors, on en revient aux états mentaux et aux intentions, tout se tient, tout est lié…

Souvent, j'ai l'impression qu'il n'y a que l'intention qu'il faille bien observer et que tout le reste en découle.

Il me vient à l'esprit la première noble vérité: la naissance est souffrance… contact, désir, (mécanismes de conditionnement à l'oeuvre que nous ne conscientisons pas mais que nous subissons bien souvent)…les textes ne nous amènent-ils pas à aller voir ce qu'il y a derrière ces choses ?
Souvent, pour cela, l'abandon et le renoncement sont très utiles: pour voir les mécanismes à l'oeuvre, se dépouiller et rencontrer la simplicité est très efficace…dans le presque rien, on peut voir ces mouvements se jouer et se déjouer, leur insubstantialité, leur éphémérité, leur temporalité, leur coup de pinceau dans le vide…ce ne sont que des états passagers…qui nous traversent. en fait, ce n'est pas nous…parce que nous ne sommes juste pas là. Nous nous saisissons de ces états pour être, or nous ne sommes pas…ce qui reste c'est peut-être un regard que nous pouvons porter sur tout ça…et encore…c'est peut être juste une grande humilité et un silence d'attitude…parce que peut-être qu'il n'y a pas vraiment de choses à dire ou à écrire…il y a juste des choses à traverser, à noter, à tenter de comprendre…et tenter de comprendre, c'est peut-être même très prétentieux…accepter serait peut -être plus juste…accueillir…juste ça.
Alors est-ce que ça veut dire qu'il faille tout accepter ?
Je ne crois pas non plus…
C'est peut-être plus juste d'être authentique et d'accepter ses ignorances et ses moments de clarté, avons nous le choix ?…c'est la confrontation qui peut donner la lumière…
Le monde, lui, est violent car il met en contact des forces qui n'ont pas la même densité: certaines, très lourdes, peuvent bien tout écraser…en apparence. Il restera toujours ce qui est plus léger, des énergies en mouvement, des énergies qui ne se voient pas mais qui nous donnent la vie.
Si ces énergies deviennent plus fines, plus intenses, plus justes, plus conscientes, peut-être que le monde peut devenir moins violent…?
Nous avons notre part de responsabilité là dedans…?
Peut-être que nous sommes à même de transformer ces énergies, de recevoir celles qui nous élèvent, celle qui nous offrent une plus grande harmonie, un plus grand bonheur…nous avons un impact sur l'état du monde…et pour cela nous devons prêter une grande attention à nos pensées…c'est peut-être par là qu'il faut commencer… c'est peut-être le point de départ de tout le reste…???????????????
Désir de parler….de questionner…:)
J'aime bien écrire dans un forum parce qu'on ne s'adresse à personne en particulier, peut-être un peu beaucoup à soi même et à tous à la fois…c'est comme un caillou dans l'eau: ça fait des ondes là où ça tombe…je cible sans cibler …je ne sais jamais qui est derrière les mots et c'est peut-être plus juste ainsi…en tous les cas, ça a une certaine gratuité…c'est un mouvement qui s'élève juste comme ça…je fais confiance au monde pour gérer ses ondulations …chaque mot est comme un abandon quelque part…un lâcher prise sur les choses….un lancer de cailloux qui interpelle…des rythmes entrecroisés…peut-être qu'il y a un certain plaisir à faire ça…certainement.
Quelquepart, nous sommes ces énergies…nous sommes en étincelles avec elles….et ça fait comme des points lumineux…
Et quelquefois aussi je me dis que tout se résorbera dans le silence…d'ailleurs, pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ? Et seul le silence me répond…
Merci d'avoir suivi le fil de mes pensées.
J'ai conscience que le chemin qu'elles prennent est parfois très courbé….escarpé, pas rectiligne…mais les liens entre les mots sont bien là…même si pas toujours très visibles…j'espère qu'ils le sont suffisamment pour faire sens...

Bonne journée et plein de Mettâ pour Mettâ.


Dernière édition par Axiste le Jeu 12 Juil, 2012 13:27; édité 2 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
manwe



Inscrit le: 03 Déc 2009
Messages: 107
Localisation: Marseille

MessagePosté le: Jeu 12 Juil, 2012 12:08    Sujet du message: Répondre en citant

merci Smile

amicalement
manwe
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
cgigi2
Modérateur


Inscrit le: 02 Mar 2007
Messages: 793

MessagePosté le: Ven 13 Juil, 2012 6:31    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime bien ce que tu écris Axiste, mais c'est assez étrange car lorsque l'on a prit l'habitude de regarder ses désirs défiler, ils ne se trouve plus de places à leurs éclosions, le désir apparaît et il disparaît presque simultanément, ce qui fait qu'au bout du compte les communications sembles êtres coupées, on finit par trouver ça con, ça peut donner une impression d'isolement mais ce n'est qu'une impression, le Dhamma est incroyable, il est d'une minutie époustouflante, il s'ajuste en total réciprocité avec la conscience de l'individu, et vice versa, ça m'étonne, j'ai quand même écris, Laughing
avec metta
gigi

_________________
Que tous soient en liaison
Avec les Bouddhas des Trois Temps
Passés, Présents et Futurs,
Ici et Maintenant.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Axiste



Inscrit le: 21 Mar 2011
Messages: 85

MessagePosté le: Ven 13 Juil, 2012 18:23    Sujet du message: Répondre en citant

Bah…tous ces mots ...
Je me dis que ce sont encore mes élans poétiques qui expirent là…
Je crois que je suis comme le cygne: je chante en mourant doucement :)
Merci tous les deux pour vos réponses...
Smile

Avec upekkha
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
cgigi2
Modérateur


Inscrit le: 02 Mar 2007
Messages: 793

MessagePosté le: Ven 13 Juil, 2012 22:00    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Je crois que je suis comme le cygne: je chante en mourant doucement


Comme le cygne le Dhamma nous chante des signes :)




Paritta Sutta en français



Traduction française par Vipassanasangha









MANGALA SUTTA



Discours sur les signes propices au bonheur







Yam mangalam dvadâsahi,

cintayimsu sadevakâ;

sotthânam nâdhigacchanti,

atthattimsañca mangalam.



Les dieux et les hommes ont spéculé sur la signification des signes propices au bonheur pendant 12 ans, et ils n’ont pas pu se mettre d’accord sur leur réelle signification.







Desitam deva-devena,

sabba-papa-vinâsanam;

sabba-loka-hitatthâya,

mangalam tam bhanâma he.



Ainsi, le discours sur les 38 signes propices au bonheur qui peuvent éliminer tous les péchés et maux, fut exposé par le Bouddha pour le bénéfice et le bien-être du monde entier. Récitons le discours sur les signes présageant le bonheur.







Evam me sutam: ekam samayam bhagavâ sâvatthiyam viharati jetavane anâthapindikassa ârâme. Atha kho aññâtara devatâ, abhikkantâya rattiyâ abhikkanta-vannâ, kevalakappam jetavanam obhâsetvâ, yena bhagavâ tenupasankami, upasan-kamitvâ bhagavantam abhivâdetvâ ekamantam atthâsi. ekamantam thitâ kho sâ devatâ bhagavantam gâthâya ajjhâbhasi.



Ainsi ai-je entendu : Une fois le Saint demeurait près de Savatthi, au bosquet de Jeta dans le monastère d’Anathapindika, quand à minuit une Déité, d’une splendeur éblouissante, illuminant entièrement le bosquet de Jeta, vint voir le Saint. Après lui avoir rendu hommage, elle se tint très respectueusement à un endroit approprié et adressa au Bouddha ces vers :







Bahû devâ manussâ ca,

mangalâni acintayum;

âkankhamânâ sotthânam,

brûhi mangalam-uttamam.



De nombreux dieux et hommes se demandent quels sont les signes présageant le bonheur. Pouvez-vous, s’il vous plaît, leur dire quels sont ces signes.







Asevanâ ca bâlânam,

panditânañca sevanâ;

pûjâ ca pûjaneyyânam,

etam mangalam-uttamam.



Ne pas s’associer aux mauvaises personnes, mais s’associer aux sages et honorer ceux qui sont dignes d’honneur. Ceci est un signe présageant le bonheur.







Patirûpa desavâso ca,

pubbe ca katapuññatâ;

attasammâ panidhi ca,

etam mangalam-uttamam.



Vivre dans un lieu convenable, avoir fait de bonnes actions dans le passé et s’établir dans la bonne voie. Ceci est un signe présageant le bonheur.







Bâhusaccañca sippañca,

vinayo ca susikkhito;

subhâsitâ ca yâ vâcâ,

etam mangalam-uttamam.



Une grande connaissance et une habileté dans le travail, une bonne discipline et de bonnes paroles. Ceci est un signe présageant le bonheur.







Mâtâpitu-upatthânam,

puttadârassa sangaho;

anâkulâ ca kammantâ,

etam mangalam-uttamam.



Prendre soin de ses père et mère, de sa femme et de ses enfants, avoir des activités irréprochables. Ceci est un signe présageant le bonheur.







Dânañca dhammacariyâ ca,

ñâtakânañca sangaho;

anavajjâni kammâni,

etam mangalam-uttamam.



La générosité et une vie droite, prendre soin de sa famille et accomplir des actions sans faute. Ceci est un signe présageant le bonheur.







Âratî viratî pâpâ,

majjapânâ ca samyamo;

appamâdo ca dhammesu,

etam mangalam-uttamam.



S’abstenir de faire du mal, de boire et de prendre des intoxicants et être diligent dans la droiture. Ceci est un signe présageant le bonheur.







Gâravo ca nivâto ca,

santutthî ca kataññutâ;

kâlena dhammassavanam,

etam mangalam-uttamam.



Respect, humilité, contentement et gratitude, écouter le Dhamma au bon moment. Ceci est un signe présageant le bonheur.







Khantî ca sovacassatâ,

samanânañca dassanam;

kâlena dhamma-sâkacchâ,

etam mangalam-uttamam.



Patience, obéissance, rencontrer des moines, parler du Dhamma au moment opportun. Ceci est un signe présageant le bonheur.







Tapo ca brahmacariyañca,

ariya-saccâna dassanam

nibbâna-sacchikiriyâ ca

etam mangalam-uttamam.



Effectuer des pratiques ascétiques, être chaste, comprendre les nobles vérités et réaliser Nibbana. Ceci est un signe présageant le bonheur.







Phutthassa lokadhammehi,

cittam yassa na kampati;

asokam virajam khemam,

etam mangalam-uttamam.



Quand, touché par les vicissitudes de la vie, si l’esprit demeure inébranlable, sans tristesse, pur et serein. Ceci est un signe présageant le bonheur.







Etâdisâni katvâna,

sabbattha maparâjitâ;

sabbattha sotthim gacchanti;

tam tesam mangalam-uttamam.



Ceux qui accomplissent de tels actes favorables sont les vainqueurs de tous les ennemis et gagnent le bonheur partout. Ceci est un signe présageant le bonheur.




Mangala suttam nitthitam.



Ici se termine le Mangala sutta.


avec metta
gigi

_________________
Que tous soient en liaison
Avec les Bouddhas des Trois Temps
Passés, Présents et Futurs,
Ici et Maintenant.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Axiste



Inscrit le: 21 Mar 2011
Messages: 85

MessagePosté le: Ven 13 Juil, 2012 23:34    Sujet du message: Répondre en citant

Alors je vote pour le bonheur mais surtout pour l'équilibre… la stabilité de l'esprit…mais je crois que c'est inclus dedans...

Merci Gigi pour ce chant du Dhamma.
Smile



Voilà, quelques rayons de soleil pour la journée:)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Axiste



Inscrit le: 21 Mar 2011
Messages: 85

MessagePosté le: Sam 14 Juil, 2012 23:48    Sujet du message: Répondre en citant

Il n'y a plus grand monde par ici...n'est-ce pas ?

Je continue mon investigation...

J'essaie de repérer où les choses vont et viennent...pour les mettre à distance parce que je les ai vues, comprises, acceptées...ça devrait permettre d'être plus juste...ce qui serait une sorte de bonheur en soi.

Je suis comme une fourmi sur un ballon...je ne sais pas trop sur quoi j'avance.
Mais devant mes pattes, il y a le sol...et au dessus de ma tête, le ciel...ça devrait suffire pour créer un certain équilibre....:)

J'ai apprécié ces deux suttas, enfin, ils font bien sens...

http://www.canonpali.org/tipitaka/suttapitaka/majjhima/mn140.html

et le Sakkapanha sutta ici:

http://bica-vipassana.blogspot.fr/2007/07/tlcharger-livres-textes-suttas.html...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Flocon



Inscrit le: 11 Mai 2011
Messages: 42

MessagePosté le: Dim 15 Juil, 2012 7:36    Sujet du message: Répondre en citant

Je lis tous les messages du forum.
Pardon de ne pas avoir répondu à votre long texte, qui est très intéressant et très beau.
ll me semble qu'il témoigne d'une sensibilité douloureuse au monde et d'une certaine soif de justice impossible à satisfaire : ce sont des choses que je connais bien, donc je vous souhaite de tout coeur beaucoup de courage : la pratique bouddhiste devrait vous aider, peut-être en effectuant un choix précis en faveur d'un courant, d'une méthode et en l'appliquant? La lecture des sutras, même si elle satisfait intellectuellement, ne suffit pas à obtenir un résultat concret.

Ce n'est qu'une suggestion -et vous le faites peut-être déjà, d'ailleurs. Smile
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Axiste



Inscrit le: 21 Mar 2011
Messages: 85

MessagePosté le: Dim 15 Juil, 2012 11:06    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Flocon.
Oui, mais ce sont des cycles je crois… En tous les cas, ces soifs là ne sont pas continues...

J'ai conscience que je suis en chantier perpétuel…il m'arrive encore parfois de lâcher des soupapes qui me déstabilisent totalement un moment et en général là où je les attends le moins (oui, surtout là d'ailleurs)….mais c'est pas si fréquent…mais aussi, ça ne me dérange plus: parce que tout ce que je vis procure à terme un véritable relâchement des tensions profondes…c'est quelque chose de très palpable, il y a beaucoup de choses qui ne m'attrapent plus…je ne m'y enlise plus, je les reconnais juste.

Bon, d'accord…c'est un équilibre jusqu'à la prochaine collision avec la contraction suivante qui prend un visage encore inconnu (hum, pire qu'un accouchement parce que c'est du long terme: quelquefois je me dis que c'est un truc sans fond!)
Bref c'est un véritable voyage…mais en fait, c'est lui mon chemin. C'est ce qui fait que la sérénité est possible aussi, cela contribue à ma foi, à ma confiance…
En fait, je ne demande rien d'autre que de regarder ça…mais alors rien du tout. Parce que c'est très libérateur.

Quant à la soif de justice… peut-être davantage envers moi même: être plus juste avec ce que je suis, respecter mon centre…et oui, la pratique…nous sommes bien d'accord.
Quant à choisir un courant, je ne choisis pas je crois : je prends ce qui se présente à moi et d'ailleurs la vie m'offre beaucoup, elle est très généreuse…c'est mieux ainsi. Parce que si je commençais à vouloir choisir, je tomberai dans mon impasse: celle qui veut tout englober et ne rien rejeter, ce qui au final m'amènerai à ne rien faire du tout. Alors, j'accueille ce qui se présente et c'est beaucoup mieux comme ça…enfin je le vis mieux ainsi maintenant, vraiment.

La lecture des suttas résulte peut-être d'une démarche intellectuelle, mais la frontière est poreuse entre l'intellect et le vécu direct : il y a une communication possible entre les deux, c'est comme des phénomènes de résonance un peu...où le décalage temporel importe peu.
Enfin, je crois que ça se passe un peu comme ça:)

Merci pour votre réponse très généreuse et pour vos conseils :)

Meilleures pensées
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Flocon



Inscrit le: 11 Mai 2011
Messages: 42

MessagePosté le: Mar 17 Juil, 2012 10:52    Sujet du message: Répondre en citant

Je vois très bien ce que vous voulez dire.

Oui, je crois que c'est sans fond, en tout cas d'un point de vue bouddhiste. Il existe une porte de sortie, mais pas de fond à dukkha -ce qui me paraît une description plutôt juste des choses.

En parlant de "choisir", je voulais juste dire qu'il est parfois utile pour avancer (du moins dans mon expérience) de se concentrer sur telle ou telle pratique en particulier, ce qui peut amener à sélectionner une école, par pur pragmatisme. Mais c'est différent pour chacun.

Bonne continuation, et merci de vos pensées. Smile
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Axiste



Inscrit le: 21 Mar 2011
Messages: 85

MessagePosté le: Mar 17 Juil, 2012 19:27    Sujet du message: Répondre en citant

J'essaie de ne pas trop m'attacher aux mots non plus je crois…
Par eux, je construis beaucoup de tableaux sur les choses...
Alors c'est peut-être assez proche des choses parfois, ça semble s'en rapprocher, c'est certainement ce qui nous pousse à écrire parfois…et alors ce sont des textes que l'on peut trouver vivants…ça semble avoir une vibration quelque part…pourtant, nous ne faisons que transposer des choses avec des mots n'est-ce pas ?
Il y a toujours un gap sur les choses…qui en définitive sont souvent plus simples telles qu'elles sont…
Merci pour votre regard aussi, reçu comme un présent !

Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
thanatos
Web


Inscrit le: 06 Aoû 2006
Messages: 138

MessagePosté le: Mar 17 Juil, 2012 20:49    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Axiste,

comme Gigi, je trouve ta perception du désir assez étrange et peu "bouddhique" Wink

Le désir (tanha) est bel et bien présenté par le Bouddha comme la cause de la souffrance et l'annihilation de ce désir est présenté comme la fin de la souffrance. Tu cites la première Noble Vérité qui dit que la naissance est souffrance, mais la deuxième Noble Vérité précise que l'origine de cette souffrance est la soif, le désir de ré-existence, qui conditionne la naissance.
Citation:
« C'est cette « soif » (tanhā) qui produit la re-existence et le re-devenir (ponobhavikā), qui est liée à une avidité passionnée (nandirāgasahagatā) et qui trouve sans cesse une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là (tatratatrābhinandini), à savoir la soif des plaisirs des sens (kāma-tanhā), la soif de l'existence et du devenir (bhava-tanhā) et la soif de la non-existence (vibhava-tanhā

Et la troisième Noble Vérité indique clairement que la fin de la souffrance passe par la fin de son origine, le désir.
Citation:
C'est la cessation complète de cette « soif » (tanhā), la délaisser, y renoncer, s'en libérer, s'en détacher.

Il est donc bien question d'annihiler le désir passionnel. Par contre, je crois qu'il est possible de distinguer des "désirs" plus nobles que je qualifierait plutôt de "volontés": volonté d'atteindre l'éveil, volonté de se libérer de la souffrance, etc. Mais au final, même ces désirs nobles, volontaires, disparaissent eux aussi lorsque nibbana est réalisé.

Chaque désir n'est donc pas parfait, et il n'est pas question, pour le bouddhisme, de juste modérer ses désirs comme tu le penses, mais bien de les faire disparaître complètement. Cependant, la première étape du processus peut effectivement être de les modérer dans un premier temps afin de "prendre du recul et voir le désir pour ce qu'il est" comme tu l'écris.

Et qu'est-ce exactement que le désir? Contrairement à ce que tu indiques, je ne crois pas que l'analyse du bouddhisme se limite au désir obsessionnel. Pour reprendre ton exemple du parfum, le simple fait de l'acheter trahit déjà plusieurs désirs (désir de plaire, désir de sentir une odeur agréable) même si ils ne sont pas obsessionnels. De plus, dire que "le parfum t'offre son bonheur" est également une perception erronée car le bonheur (ou plus exactement la satisfaction) ne vient pas du parfum, il vient de ton esprit. C'est ton esprit qui attribue un caractère agréable à cette odeur. Mais une autre personne pourrait très bien trouver l'odeur de ce même parfum désagréable, ce qui prouve bien que le caractère agréable ou désagréable n'est pas propre au parfum mais est subjectif.

Le désir est donc un phénomène qui trouve son origine dans l'esprit illusionné. Nos esprits conceptualisent les phénomènes sensoriels que nous percevons et leurs attribuent une réalité individuelle ainsi que des caractéristiques propres (agréable, désagréable, neutre) et essaient ensuite de fuir les phénomènes perçus comme désagréables tout en poursuivant les phénomènes perçus comme agréables... en oubliant que ce caractère agréable et désagréable ne provient pas du phénomène en lui-même mais de l'esprit. Ainsi, le parfum que tu sens et qui te rempli de bonheur n'est ni agréable ni désagréable, ni source de bonheur ni source de souffrance, il est, c'est tout. C'est toi qui ajoute ce caractère agréable qui te réjouit tant... et te pousse à répéter l'expérience, te liant ainsi par le désir au samsara. Lorsque l'esprit prend pleinement conscience de cela, le voile des illusions qui l'obscurcissait disparait enfin et les désirs s'éteignent d'eux-mêmes car l'esprit clair ne les produit plus.

avec Metta
_________________
buddham saranam gacchami dhammam saranam gacchami sangham saranam gacchami
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Axiste



Inscrit le: 21 Mar 2011
Messages: 85

MessagePosté le: Mar 17 Juil, 2012 23:30    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, c'est très éclairant

Alors si c'est étrange je vais tenter de détailler mes perceptions, pour peut-être parvenir à une meilleure compréhension.

Chaque désir est parfait ai-je écrit parce que c'est aussi une voie d'accès au détachement ( je dis bien que c'est une rencontre, un point, pas quelque chose à accrocher…et en vivant les désirs on comprend leur mécanismes: ex. en vieillissant on devient plus sage et on ne cherche plus son bonheur dans le désir des choses…enfin, pour une bonne part d'entre nous tout au moins) ou à la compréhension…(ça, ça concerne les rencontres qui nous élargissent les vues, style un livre ou un parfum ou une fleur ou autre chose…l'objet importe peu en fait parce qu'il n'est qu'un révélateur bien souvent…)

…parce que les objets sont comme des mots, un peu comme des signes: ils ont une fonction qu'ils remplissent et ils nous permettent de projeter du sens, tout comme les mots.
Comment serais-je arrivée à une compréhension de l'existence sans eux ? Nous en sommes là dans notre compréhension des choses, (et donc avec la capacité aussi d'être sur ce forum et à échanger des mots et des vues,) parce que depuis tout petits nous avons expérimenté toutes ces choses…j'éprouve donc une forme de gratitude pour les choses qui sont comme les mots qui pointent vers l'indicible…Si les choses n'étaient pas et si je ne les avais pas convoitées enfant, aurais-je seulement pu les nommer ? Et alors, aurais-je pu projeter les sons dans le monde pour communiquer et organiser ma pensée?

alors oui c'est pour ça que je relativise….mais je ne suis pas attachée aux objets, je constate juste qu'ils ont leur raison d'être…et qu'ils ne sont pas à renier. Pour que je me permette de les ignorer, il faudrait que je sois d'un autre monde…alors je vois ce qu'ils m'offrent et c'est une rencontre à chaque fois (il n'y a pas si longtemps, je ne leur accordais pas autant d' importance, je dirai même que j'étais dans l'excès inverse… j'essaie de mieux les considérer pour ce qu'ils offrent… ) C'est une forme de respect aussi pour ce qu'ils sont. D'ailleurs, ça permet d'être plus attentionnée…et de comprendre leur sens.


Cependant, je suis ok avec ça, complètement:

Citation:
Et qu'est-ce exactement que le désir? Contrairement à ce que tu indiques, je ne crois pas que l'analyse du bouddhisme se limite au désir obsessionnel. Pour reprendre ton exemple du parfum, le simple fait de l'acheter trahit déjà plusieurs désirs (désir de plaire, désir de sentir une odeur agréable) même si ils ne sont pas obsessionnels. De plus, dire que "le parfum t'offre son bonheur" est également une perception erronée car le bonheur (ou plus exactement la satisfaction) ne vient pas du parfum, il vient de ton esprit. C'est ton esprit qui attribue un caractère agréable à cette odeur. Mais une autre personne pourrait très bien trouver l'odeur de ce même parfum désagréable, ce qui prouve bien que le caractère agréable ou désagréable n'est pas propre au parfum mais est subjectif.


Ce qui est décrit là ce sont les intentions, ce qui motive nos désirs (plaire, sentir, …) et je suis d'accord. Mais je me demande s'il ne suffit pas d'en avoir conscience et ensuite d'accueillir l'objet du mieux qu'on peut mais pas que sous sa forme utilitaire car alors on le déprécie et on arrive à créer une société mouchoir pocket un peu…c'est un peu compliqué non ?
Annihiler le désir c'est annihiler l'objet...
Et je ne parle même pas des désirs que l'on peut éprouver pour d'autres êtres qui nous apportent un éclairage libérateur: alors on a envie d'être à leur côté (il n'y a qu'à voir les débats sur les maîtres dans les topics, et même dans la vie courante, on croise ces situations tout le temps...) Alors sans doute c'est très illusionné, mais l'illusion est nécessaire pour avancer...

Citation:
Le désir est donc un phénomène qui trouve son origine dans l'esprit illusionné. Nos esprits conceptualisent les phénomènes sensoriels que nous percevons et leurs attribuent une réalité individuelle ainsi que des caractéristiques propres (agréable, désagréable, neutre) et essaient ensuite de fuir les phénomènes perçus comme désagréables tout en poursuivant les phénomènes perçus comme agréables... en oubliant que ce caractère agréable et désagréable ne provient pas du phénomène en lui-même mais de l'esprit. Ainsi, le parfum que tu sens et qui te rempli de bonheur n'est ni agréable ni désagréable, ni source de bonheur ni source de souffrance, il est, c'est tout. C'est toi qui ajoute ce caractère agréable qui te réjouit tant... et te pousse à répéter l'expérience, te liant ainsi par le désir au samsara. Lorsque l'esprit prend pleinement conscience de cela, le voile des illusions qui l'obscurcissait disparait enfin et les désirs s'éteignent d'eux-mêmes car l'esprit clair ne les produit plus.


Je suis d'accord également...
Mais n'est-il pas nécessaire de passer par la subjectivité pour atteindre le réel, pour dépasser nos illusions ?
Sachant que chacun d'entre nous passe par des étapes de compréhension différentes…le monde est très cohérent en fait...un joyau de cohérences...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
viriya
Web


Inscrit le: 27 Juil 2006
Messages: 601
Localisation: idf

MessagePosté le: Jeu 19 Juil, 2012 9:08    Sujet du message: Répondre en citant

bonjour Axiste
l'attraction de la sensualité dans cet "empire des sens" (kāma loka) est très forte, sinon irrésistible.

Citation:

« Il y a 5 cordes de la sensualité : les objets visibles, connaissables par la conscience visuelle, qui sont désirables,chérissables, plaisants, beaux, sensuels et séduisants ; les sons,… ; les odeurs,... ; les goûts,… ; les impressions corporelles, connaissables par le conscience corporelle, qui sont désirables, chérissables, plaisants, beaux, sensuels et séduisants … » (DN. 33; MN. 13, 26, 59, 66).

Le danger et la misère des désirs des sens sont souvent décrits dans les textes. Ces derniers insistent souvent sur le fait que ce qui entrave l'homme au monde des sens ne sont pas les organes des sens, ni les objets des sens, mais par la concupiscence , le penchant, l’inclinaison aux plaisirs sensuels (chandarāga).


Que faire pour sortir de là ? essayer d' incliner l'esprit vers le Nibbana
Comment ? lire les suttas qui "reformateront" tes pensées en schéma de pensées incliné, penché, coulé... vers le Nibbana,
observer avec claire compréhension les phénomènes, marcher sur le Noble Octuple Chemin (lire et relire ce que signifie la Compréhension juste, les Pensées justes, l'effort juste, la Parole juste,.... )
Certes, Il y a une phase de tâtonnement, mais après vient la phase de résolution et alors ?
alors il y a 2 groupes particuliers dans les 37 Bodhipakkhiya dhammas
- Les 4 Grands efforts (qui s'accomplissent naturellement si la pratique de satippathana est ferme, régulière)
- Les 4 bases de réussite.

voilà juste quelques "recettes, bidouilles" à "se pencher" pendant cet été pluvieux hivernal Confused
bonnes vacances

meilleurs souhaits Wink
_________________
avec metta
viriya
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Axiste



Inscrit le: 21 Mar 2011
Messages: 85

MessagePosté le: Jeu 19 Juil, 2012 11:10    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Viriya,

Oui, je veux sortir de l'empire des sens
Smile

Merci pour les recettes que je ne manquerai pas de cuisiner... en plus j'ai de la chance car j'ai du temps pour ça. Et je pense qu'elles sont excellentes...

Je vous souhaite le meilleur aussi.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Ce forum est verrouillé; vous ne pouvez pas poster, ni répondre, ni éditer les sujets.   Ce sujet est verrouillé; vous ne pouvez pas éditer les messages ou faire de réponses.    Forum Mettâ Index du Forum -> Parole & écoute Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Aller à la page 1, 2  Suivante
Page 1 sur 2

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum




Forum
phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com