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La voie du désir

 
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Chaosophe



Inscrit le: 13 Avr 2008
Messages: 125

MessagePosté le: Lun 05 Sep, 2011 22:53    Sujet du message: La voie du désir Répondre en citant

Puisque le Bouddha enseigne "l'abandon du désir et de l'attachement" et "la fin du devenir", il est facile de l'accuser de nihilisme et de négation du désir, comme cela n'a pas manqué de lui être reproché de son vivant, ce dont il s'est défendu avec énergie. En réalité le Bouddha fait du désir un facteur d'Eveil, et l'utilise pour produire un devenir original ; mais ses disciples, quant à eux, n'ont-ils pas tendance à condamner le désir et l'attachement - composantes essentielles de la Voie - en transformant le Dhamma en nihilisme radical ? Le plus étonnant est l'absence de ce thème chez les disciples comme chez les prétendus "maitres" contemporains, alors qu'il est récurent dans le Canon et ses commentaires pâlis. (Voir l'étonnement du moine Sasana dans ce post : http://forumetta.free.fr/viewtopic.php?t=726&postdays=0&postorder=asc&highlight=159&start=15). On doit néanmoins à Lilian Silburn de profonds éclaircissements sur ces questions, ainsi qu'à Morrison, qui adopte la perspective d'un comparatisme entre le Dhamma et l'enseignement de Nietzsche. Mais comme le Vénérable Thanissaro, à qui l’on doit la traduction d’un grand nombre de sutta sur le site accesstoinsight.org - a produit des travaux absolument excellents sur ces questions, je m'appuierai sur l'un de ses articles ("Paradox of Becoming"), pour expliquer comment l’abandon du désir et de l’attachement implique de cultiver un certain type de désir et d’attachement, en sorte que le poison soit utilisé comme remède. Il en résulte que le bouddhisme n’est pas un nihilisme brutal, naïf et castrateur, mais un nihilisme nuancé, subtil et affirmateur – ce que Nietzsche appelait un « nihilisme viril », sans doute la plus haute pensée accessible à l’esprit humain. C'est dire que la négation radicale - la négation de la négation -, constitue la plus haute forme d'affirmation possible.

Nous savons que le devenir est souffrance (première « Noble Vérité »), qu’il provient du désir et de l’attachement (seconde « Noble Vérité »), que la Voie a pour but la cessation du devenir et de la souffrance (troisième « Noble Vérité »), et pour moyen l’abandon de ses causes : le désir et l’attachement (quatrième « Noble Vérité »). La difficulté est ici que la souffrance ne provient pas seulement de la « soif de devenir », c'est-à-dire du désir d’exister, mais également de la « soif du non-devenir », c'est-à-dire du désir de ne plus exister. C'est ce désir suicidaire, cette volonté de néant, qui caractérise les doctrines nihilistes, où il prend la forme de la pratique d’austérités castratrices, les bien-nommées « mortifications » (cas typique : les Jaïns. En Occident : le christianisme). Il s’agit donc d’abandonner la soif d’existence, mais également la soif de non-existence. Et la soif est abandonnée lorsque l’on voit les choses telles qu’elles sont.
Citation:
« Ceux qui se réjouissent du devenir » n’acceptent pas le Dhamma qui mène à la cessation du devenir ; mais ceux qui, « se sentant terrifiés, humiliés et dégoûtés par ce même devenir, se réjouissent dans le non-devenir » passent également à côté de l’enseignement (Iti. 49).


Ces derniers se réjouissent à l’idée de mourir, et souhaitent l’anéantissement de leur âme, ignorant que l’âme n’existe pas et qu’après la mort l’individu renait dans une nouvelle existence. Ils pensent :
Citation:
« Lorsque ce soi, à la rupture du corps, après la mort, périt et est détruit, et n’existe pas après la mort, cela est paisible, cela est exquis, cela suffit ! ».

Au contraire, le noble disciple voit ce qui est apparu comme apparu, « il pratique pour le désenchantement » et « l’abandon de la passion" à son égard, pour sa cessation :
Citation:
Lorsque les moines « ont compris ce qui est apparu – et sont libres de soif pour le devenir et le non-devenir – avec le non-devenir de ce qui est apparu – les moines ne parviennent pas à un devenir renouvelé » (Ibidem. cf. également SN 12 : 31 et MN 38 ).

Pour mettre fin au devenir, il ne s’agit donc pas d’aspirer au non-devenir, mais de voir le devenir tel qu’il est : impermanent, conditionné, douloureux, insubstantiel, produit par la soif et l’attachement. Alors on abandonne la soif et l’attachement qui produisent le devenir. Mais la vision du devenir tel qu'il est ne met fin au devenir que si l'on ne s'attache pas à elle : si l’on s’attache à « cette vue – si pure, si éclatante », déclare le Bouddha, on ne comprend pas la métaphore du radeau, selon laquelle l’Enseignement n’est qu’un simple moyen abandonné une fois atteint « l’Autre Rive ». On comprend cette métaphore si l’on ne s’attache pas à la vue juste. La vision du devenir qui permet de s’en détacher n’est pas une vue à laquelle il s’agit de s’attacher, mais un outil pour opérer un effet sur l’esprit, qu’on abandonne une fois l’effet produit. Dans cette démarche, l’esprit est nécessairement dans un état de devenir, dans lequel il voit les choses telles qu’elles sont. Cet état, « la vue juste », est produit par la méditation, dans les jhâna, c'est-à-dire par la pratique de la concentration juste.

Citation:

« Moines, développez la concentration. Un moine qui est concentré comprend les choses telles qu’elles sont », c'est-à-dire qu'il comprend les 4 Nobles Vérités (SN 56 : 1)

Après avoir affirmé que la concentration permet de voir les choses telles qu’elles sont, c'est-à-dire de comprendre « l’origine et la disparition de chaque agrégat", le Bouddha déclare :
Citation:
"Ici, moines, on ne cherche pas la jouissance, on ne l’accueille pas, on ne reste pas accroché [...]. On ne cherche pas la jouissance dans [chaque agrégat], on ne l’accueille pas, on n’y reste pas accroché. En conséquence de cela, le plaisir cesse. Avec la cessation du plaisir vient la cessation de l’attachement », donc la cessation de l’existence et de la souffrance (SN 22 : 5).

Voir les 4 Nobles Vérités par la concentration implique de les considérer comme désignant des événements. Les 4 Nobles Vérités sont en effet une manière de voir l’expérience qui évite d’employer les termes métaphysiques (« soi », « monde »), caractéristiques du devenir ; un point de vue qui permet de décrire l’expérience en termes de cause et d’effet, d’habileté et de malhabileté. Seulement l’adoption de ce point de vue s’accompagne d’un certain sentiment de soi et du monde – car « je » décide de l’adopter et de le maitriser. Mais ce sentiment n’est pas essentiel à la structure des 4 Nobles Vérités, qui permet de voir ce sentiment comme une activité causale, susceptible d’être habile ou non, de devoir être développée ou abandonnée. Ainsi la structure des Nobles Vérités est idéale pour déraciner l’attachement à tout sentiment de soi ou du monde qui mènerait au devenir. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Concrètement, il s'agit de considérer la « souffrance » (première noble vérité) comme désignant les « agrégats d’attachement », lesquels, dans la métaphore végétale et alimentaire qui parcourt tout le Canon, constituent le « sol » et « l’aliment » du devenir, « humidifié » par la soif et l’attachement (deuxième noble vérité) ; la concentration, quant à elle, et les 7 réquisits qui la rendent noble (quatrième noble vérité, cf. MN 117), permettent l’abandon de la passion pour, et la cessation de cette humidité (troisième noble vérité). Dans cette perspective, le Vénérable Thanissaro a raison d’affirmer :
Citation:

« [La seconde noble vérité] se concentre sur l’état particulier de devenir – causé par le discernement, la vertu, et la pratique de jhâna – qui peut être utilisé pour mettre fin au devenir. En termes pratiques, cela signifie qu’une fois que le chemin a été utilisé pour entrainer l’abandon de la passion pour tous les autres types de devenir, il peut être retourné sur lui-même pour entrainer l’abandon de la passion pour les facteurs qui composent le chemin. Ainsi le chemin contient la graine de sa propre dissolution. De cette façon, il couvre tous les types de devenir et peut donc mettre fin au devenir sous toutes ses formes ».


Jhâna ne met pas automatiquement fin au devenir. Au contraire, il constitue lui-même un type de devenir (qui a lieu dans les niveaux « formels » et « sans forme »). Pour que les jhâna conduisent à la fin du devenir, ils doivent s’accompagner de vision directe, procurée par la vue juste, qui consiste à voir les phénomènes en termes des 4 Nobles Vérités. Jhâna est sans doute le type de devenir le plus approprié pour mettre fin au devenir, parce qu’il illustre à merveille les 4 Nobles Vérités et révèle leur sens profond. En effet, même la béatitude est souffrance (première Noble Vérité) ; les extases les plus spirituelles sont produites par le désir et provoquent l’attachement (deuxième Noble Vérité) ; etc. Reste que, pour le Bouddha, la concentration n’est pas facultative sur le chemin de l’Eveil (cf. AN 9 : 36 et 6 : 64), au contraire de ce que déclarent « beaucoup d’enseignants ultérieurs dans la tradition bouddhiste ». Jhâna est d’ailleurs le premier facteur du chemin qui lui est apparu lorsque, Bodhisattva, il reconnût l’inutilité des austérités (MN 36). Si jhâna est un facteur aussi essentiel sur le chemin, c'est qu’il procure un plaisir qui n’a rien à voir avec la sensualité :
Citation:
Le bon disciple, « touché par une sensation de douleur [...] ne se réjouit pas dans la sensualité », parce qu’il « discerne une échappée hors de la sensation douloureuse à part de la sensualité » (SN 36 : 6).

Lorsqu’un disciple a « vu clairement avec le discernement juste tel que cela est apparu que la sensualité contient beaucoup de dukkha, beaucoup de désespoir et des inconvénients plus grands, et lorsqu’il a atteint un plaisir et un ravissement séparés de la sensualité, séparés des qualités mentales malhabiles, ou quelque chose de plus paisible que cela, il ne peut être tenté par la sensualité » (MN 14).


Un moine qui se sentait oppressé par la foule décida de vivre à l’écart pour méditer : abandonnant chacune des « cinq entraves » (convoitise, rancune et colère, torpeur et négligence, agitation et anxiété, incertitude), il les convertît en leur contraire. Ici les facteurs du Samsâra sont inversés et transformés en facteurs d’Eveil :
Citation:
« Abandonnant la convoitise », etc., « il demeure avec une vigilance dénuée de convoitise… dénuée de rancune, compatissant envers le sort des êtres vivants… dénuée de torpeur et de négligence, attentif, alerte, percevant la lumière… il demeure imperturbable, son esprit tranquille intérieurement… il demeure ayant traversé l’incertitude, sans confusion concernant les qualités mentales habiles. Il efface [chacun des 5 obstacles] de son esprit ». Après être entré dans les 8 jhâna, « satisfait, il soulage son irritation » (AN 9 : 40).


Les jhâna permettent d’échapper à la souffrance et de ressentir du plaisir, du bien-être et de l’équanimité sans néanmoins courir aucun des dangers dont la passion nous menace. Accompagné de la vue juste, les jhâna permettent à l’esprit d’abandonner définitivement le polluant de la passion sensuelle. C'est alors le point de « non-retour », qui est aussi le point où la pratique de la concentration a atteint son développement maximum (AN 3 : 88 ). Lorsque l’esprit n’est plus distrait par la sensualité, il peut se concentrer sur le devenir et l’examiner. Tel est donc le paradoxe, subtil et radical, soulevé par la pratique : pour voir le devenir d’une façon qui met fin au devenir, on doit produire un état de devenir (les jhâna). Suivre un « entraînement » (bhavana), n’est-ce pas en effet développer, mettre au jour, faire croître (-BHAV) ?
Citation:
« En développant le chemin, tous les éléments du devenir sont mis en jeu. Le chemin lui-même est un type de kamma, la conscience doit être concentrée sur la tâche, et même le désir – la soif – joue un rôle essentiel » (Vénérable Thanissaro).

L’importance du désir est manifeste dans la définition de « l’effort juste » :
Citation:
« Il génère le désir, fait effort, éveille l’énergie, applique son esprit et s’efforce pour la non-apparition des mauvais états malsains non apparus », etc. (SN 45 : 8 )

D’autres textes, je l’ai remarqué ailleurs, affirment que « c'est en dépendance de la soif (tanha) que la soif est abandonnée » (AN 4 : 159) et qu’il faut « abandonner le désir (chanda) au moyen du désir lui-même [...] le désir d’obtenir l’état d’éveillé » (SN 51 : 15 ; cf. http://forumetta.free.fr/viewtopic.php?t=726&highlight=159). Plus précisément, les textes distinguent le but du moyen : le désir d’Eveil du désir de pratiquer. Pour mettre fin au devenir, il faut aspirer à un certain type de devenir, constitué de qualités mentales habiles. On dompte à la fois la soif de non-devenir et la soif de devenir, d’une façon qui met tout de même fin au devenir ! On évite le désir d’existence sans sombrer dans le nihilisme ! On ne désire le devenir que pour lui mettre fin ; mais on ne lui met fin qu’en le désirant, c'est-à-dire en le produisant, en construisant un devenir pur, habile, dynamique et efficient. La soif de devenir et la soif de non-devenir sont domptées lorsque l'on comprend le processus de causalité « assez finement pour réaliser que le simple désir de mettre fin au devenir ne suffit pas pour atteindre le but ». On ne résout pas le problème du devenir en l’abandonnant immédiatement mais en le comprenant et en abandonnant sa cause : le désir. Or on ne met pas fin au désir en l’abandonnant brutalement, car son propre est de renaitre sans cesse ; donc on utilise le désir pour retourner sa puissance contre lui-même !
Puisque l’attachement est la condition du devenir en général, auquel l’on veut mettre fin, et qu’y mettre fin implique néanmoins de produire ce devenir particulier que constitue l’état de jhâna, alors l’attachement doit être converti en facteur du Chemin, pour alimenter le développement des jhânas ! Parmi les 4 attachements, seul l’attachement à la sensualité est exclut du jhâna, parce qu’il est un obstacle direct à son apparition. Mais jhâna ne peut être atteint si le corps est affaibli par le manque de nourriture, comme le prouve les expériences extrêmes du jeune Siddattha, proches des NDE (Near Death Experiences).

Citation:
« Un minimum de plaisir sensuel – résultat d’un kamma sensuel habile – est nécessaire pour jhâna, même si la passion sensuelle doit être mise de côté ».


La passion sensuelle peut prendre en effet la forme de ce qui est "raisonnablement nécessaire" au confort. Il suffit seulement de préciser un critère pour vérifier si la jouissance n’est pas de la passion sensuelle déguisée. Un texte évoque un moine en ces termes :
Citation:
« [Il] ne plie pas sous le poids de la douleur, ni ne rejette le plaisir qui s’accorde au Dhamma, bien qu’il ne soit pas épris de ce plaisir" (MN 101)

Mais constatant que s'épuiser à la tâche fait diminuer ses qualités mentales malhabiles et augmenter les habiles, il pense : "Pourquoi ne m’épuiserais-je pas à la tâche avec souffrance et douleur ?". Cette citation est l'expression d'un désir.
Citation:
"Lorsqu’il s’épuise à la tâche avec souffrance et douleur, les qualités malhabiles diminuent en lui, et les qualités habiles augmentent. Alors plus tard il ne s’épuiserait plus à la tâche avec souffrance et douleur. Pourquoi cela ? Parce qu’il a atteint le but en vue duquel il s’épuisait à la tâche avec souffrance et douleur ».

Il s’agit d’utiliser le plaisir sensuel sans qu’il se transforme en attachement sensuel. « Néanmoins, souligne le Vénérable Thanissaro, les 3 autres types d’attachement reçoivent un rôle clair sur le chemin ». La vue est convertie en vue juste, les habitudes sont convertis en parole juste, action juste et moyens d’existence juste, et les « rites et les rituels » sont converties en concentration juste et dans les facteurs qui les supporte : intention, effort et attention justes.

Citation:
« Même un sentiment de soi habile joue une rôle, néanmoins il n’est jamais entièrement développé dans une doctrine explicite. Au lieu de cela, la vue juste mondaine – l’adhésion à l’enseignement du kamma – implique un sentiment de soi implicite, commençant avec un sentiment de responsabilité et d’autonomie ».

« Je suis le propriétaire de mon kamma, né de mon kamma, apparenté par mon kamma, et j’ai mon kamma pour arbitre. Quoi que je fasse, bien ou mal, de cela je serai l’héritier" : Ceci est le cinquième fait sur lequel on devrait réfléchir souvent, que l’on soit un homme ou une femme, laïc ou ordonné » (AN 5 : 57).

Le Vénérable cite également les versets du Dhammpada qui concernent le soi (Dhp 160, 235, 322-323). Un sentiment de soi sain inclut également la confiance dans nos capacités à réussir sur le chemin (« c'est en dépendance de l’orgueil que l’orgueil est abandonné », AN 4 : 159).

En attendant de pouvoir approfondir toutes les questions que soulèvent chez moi ces analyses proposées par le Vénérable Thanissaro, je m'arrête un instant pour contempler et admirer l'incomparable beauté de cet enseignement infiniment profond, autant que le permettra la force de mon esprit qui en reste encore tout éboui.
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shikito



Inscrit le: 28 Fév 2007
Messages: 39
Localisation: Région Parisienne

MessagePosté le: Mar 06 Sep, 2011 10:55    Sujet du message: Re: La voie du désir Répondre en citant

Chaosophe a écrit:
En attendant de pouvoir approfondir toutes les questions que soulèvent chez moi ces analyses proposées par le Vénérable Thanissaro, je m'arrête un instant pour contempler et admirer l'incomparable beauté de cet enseignement infiniment profond, autant que le permettra la force de mon esprit qui en reste encore tout éboui.

Magnifique développement !
Franchement, je ne vois pas ce que tu aurais encore à approfondir : tu as tout dit !

Peut être, simplement, préciser que par sensualité, on entend tout ce qui est relatif aux 6 sens, y compris le plaisir d'admirer un coucher de soleil ou la prise de conscience d'une douleur dans le dos (et pas seulement les plaisirs charnels, sexuels, etc.. comme on pourrait s'imaginer). On coupe les ponts avec le monde des 6 sens, le monde sensuel, pour mieux progresser dans les jhanas.

D'ailleurs, c'est l'inverse, c'est le phénomène d'abandon des 6 sens qu'on appelle "jhana".
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passagère
Invité





MessagePosté le: Mer 07 Sep, 2011 14:40    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Chaosophe

Venue d'une autre tradition bouddhiste que le Theravada , je me permets d'intervenir juste un petit peu car ce sujet me rappelle ce qu'entendu dans la tradition du Mahayana , je suis donc sensible à votre message " La Voie du désir " .
Mon maitre mais également le Dalai Lama et pas plus tard qu'à Toulouse nous rappellent souvent que tout désir ne sont pas nécessairement de l'attachement , de la nature de l'attachement , de la soif .
Et de rappeler que les désirs de Libération ou d'Eveil d'un Bouddha ou de l'obtention de qualité et réalisations sur la voie , n'est pas nécessairement de l'attachement , de la nature de l'attachement , n'a pas les mêmes objets que la soif , n'a pas les mêmes conséquences sur l'esprit , ni les mêmes fonctions .
Ainsi , on utilise ( dans l'Abhidharma ) un vocabulaire distinct pour désigner ces différents désirs , correspondant à des facteurs mentaux différents : Aspiration , Foi émulation (confiance dans nos capacités à réussir sur le chemin ), Esprit d'Eveil ( Pour l'Esprit d'Eveil , ce désir lorsque devenu spontané , est même dit n'être plus un facteur mental , mais un mental principal , c'est à dire une conscience qui reflète ) Bon c'est une approche différente , et je résume trés grossièrement , mais j'apprécie beaucoup votre message qui me semble être trés utile pour nous éclairer l'enseignement du Vénérable Thanissaro , bénéfique pour mettre en relief de manière fine , et dans votre tradition, ces subtilités d'une grande portée .

Merci
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passagère
Invité





MessagePosté le: Mer 07 Sep, 2011 17:44    Sujet du message: Répondre en citant

Suite ....

En conduisant , je repensais au titre de ce message , La voie du désir , et alors m'est revenu autre chose . La voie mondaine

La voie dite mondaine . Ici mondain n'est pas à prendre dans un sens conventionnel habituel , il s'agit bien d'une voie , d'une pratique Dharma du Bouddha

Il s'agit de parcourir et progresser sur les différents Jhanas en comparant successivement un "bonheur" par rapport à un autre "bonheur" , de rejeter donc un bonheur grossier , pour un plus subtil puis trés subtil et ainsi de suite et par là même rejeter les attachements afférents , grossiers , subtils , trés subtils en l'utilisant , parcourant ainsi les Jhanas ....jusqu'à arriver au stade appelé "Cîme du Samsara"

Ce n'est qu'un extrait du message de Chaosophe mais voilà qui me fait penser à cette voie , cette pratique :

Citation:
...l’abandon du désir et de l’attachement implique de cultiver un certain type de désir et d’attachement, en sorte que le poison soit utilisé comme remède . [...] On ne résout pas le problème du devenir en l’abandonnant immédiatement mais en le comprenant et en abandonnant sa cause : le désir. Or on ne met pas fin au désir en l’abandonnant brutalement, car son propre est de renaitre sans cesse ; donc on utilise le désir pour retourner sa puissance contre lui-même !
Puisque l’attachement est la condition du devenir en général, auquel l’on veut mettre fin, et qu’y mettre fin implique néanmoins de produire ce devenir particulier que constitue l’état de jhâna, alors l’attachement doit être converti en facteur du Chemin, pour alimenter le développement des jhânas


Mais la "Cîme du Samsara" est toujours Samsara aussi d'autres pratiquants , dés le départ , en cours de chemin , ou au bout de ce chemin vont basculer sur la voie supra-mondaine , qui se caractérise par le fait , d'éradiquer au travers des quatres Nobles Vérités , de la pratique de la vue juste , de la vue supérieure conjointe à la concentration , d'éradiquer la saisi du soi et réaliser le non-soi ou vacuité

Chaosophe a écrit:
Jhâna ne met pas automatiquement fin au devenir. Au contraire, il constitue lui-même un type de devenir (qui a lieu dans les niveaux « formels » et « sans forme »). Pour que les jhâna conduisent à la fin du devenir, ils doivent s’accompagner de vision directe, procurée par la vue juste, qui consiste à voir les phénomènes en termes des 4 Nobles Vérités. Jhâna est sans doute le type de devenir le plus approprié pour mettre fin au devenir, parce qu’il illustre à merveille les 4 Nobles Vérités et révèle leur sens profond. En effet, même la béatitude est souffrance (première Noble Vérité) ; les extases les plus spirituelles sont produites par le désir et provoquent l’attachement (deuxième Noble Vérité)


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idir



Inscrit le: 19 Fév 2010
Messages: 46

MessagePosté le: Ven 04 Nov, 2011 20:08    Sujet du message: Répondre en citant

comment les moines s’arrangent pour ne pas transgresser l’interdit sur les activités sexuelles, autrement dit que font-ils pour juguler le désir sexuel?

avez vous des liens ou toute autre information traitant de ce sujet?
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