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Forum Mettâ Bouddhisme originel
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fifi

Inscrit le: 18 Mai 2010 Messages: 173
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Posté le: Dim 03 Avr, 2011 21:57 Sujet du message: Qu'est-ce que le lâcher-prise ? |
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Bonjour,
J'ai un peu de mal à comprendre ce qu'est le lâcher-prise. Au quotidien, c'est difficile à appliquer car, en fin de compte, je m'aperçois que c'est une question de bon dosage entre tout lâcher et faire une prise mais comment trouver la juste mesure ? Parfois j'ai envie de lâcher, mais plutôt dans le sens tout laisser tomber parce déçue parce que ça ne mènera à rien alors je me pose sans cesse cette question : comment trouver la justesse ?
qu'est-ce qui pourrait m'aider à trouver la justesse dans mes actes et mes paroles ?
Voilà, je souhaitais ouvrir cette conversation-débat avec vous.
Amicalement
Fifi |
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Axiste

Inscrit le: 21 Mar 2011 Messages: 85
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Posté le: Dim 03 Avr, 2011 22:29 Sujet du message: |
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J'ignore si je peux t'aider mais bon...je peux au moins te dire comment je perçois cette expression: elle est ambigüe car implicitement elle suggère une action, celle de lâcher, alors qu'à mon avis il n'y a justement rien à faire...
Au début, je me suis battue avec cette expression pour cette raison, puis je l'ai vue autrement: je pense qu'elle implique plus une acceptation de ce qui est, qu'autre chose: une ouverture, une détente... Ce qui permet justement d'être disponible à ce qui arrive, dans l'instant, c'est juste peut-être cette possibilité de se placer dans l'accueil de ce qui arrive. J'avoue que ce n'est pas toujours simple, quelquefois, des vieux mécanismes remontent et il faut un moment pour revenir à la présence réelle: mais plus on s'y exerce, plus c'est facile...
J'essaie surtout de ne pas m'en vouloir lorsque je dérape...
Lorsqu'on lâche prise je pense qu'on peux avoir un certain recul sur les choses, on peut éviter de s'y identifier ( tristesse d'une personne ou colère par exemple )mais par contre on peut l'accepter pour ce qu'elle est et être plus efficace dans sa vie.
Enfin, ce n'est que ma vision des choses, elle peut sûrement être complétée ou peaufinée...
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fifi

Inscrit le: 18 Mai 2010 Messages: 173
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Posté le: Dim 03 Avr, 2011 22:39 Sujet du message: |
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bonsoir Axiste,
Oui, tu parles d'ouverture et ça m'a fait un déclic tout de suite, c'est bien ça qui est difficile. Je lis pourtant de très bons livre mais rien à faire il y une volonté égotique qui se cache derrière tout ça on dirait
Va peut-être falloir que je la regarde en face pour voir ce que c'est cette chose affreuse
Pourtant je le sais ça qu'il faut s'ouvrir, c'est comme si ça m'arrangeait de l'oublier
Le vécu nous amène à nous rendurcir, et voilà ce qui arrive  |
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Adrien

Inscrit le: 31 Aoû 2008 Messages: 205 Localisation: Toulouse
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Posté le: Dim 03 Avr, 2011 22:47 Sujet du message: |
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Je pense qu'avant de lâcher-prise, il faut prendre conscience de ce qu'il faut lâcher-prise, c'est à dire l'attachement. Donc la première étape est la pratique de l'attention : en observant nos sensations (vedananupassana) et notre état d'esprit (cittanupassana), on voit le désir en nous qui génère des tensions. Une fois qu'on voit cette tension, ce stress, alors on peut choisir de ne plus l'alimenter, de simplement le laisser finir sa course sans lui donner plus d'énergie. C'est à dire qu'on accepte sa présence (qu'on ne contrôle pas de toutes façons), mais qu'on choisit par ailleurs de ne plus se laisser entraîner dans le processus qui lui permet de se développer. Et cela demande de l'énergie. Concrètement, cela se traduit par :
1) laisser la sensation de stress être là, l'accepter et l'observer avec équanimité, sans la juger.
2) ne pas alimenter les pensées qui accompagnent ce stress. Dès que de telles pensées apparaissent, on fait le silence intérieur (on ne porte aucun intérêt à ses pensées, même si elles continuent "toutes seules") et on retourne à l'attention. On peut alors choisir de porter notre attention aux sensations physiques crées par le stress, mais on peut aussi les laisser vivre de leur côté, et observer un objet déterminé tel que la respiration par exemple. Je pense que d'alterner les deux est bon, cela nous permet de développer ensemble la compréhension et l'apaisement, qui se soutiennent l'un l'autre.
Dans ton cas, j'ai l'impression que tu prends ton problème à l'envers. Ce ne sont pas nécessairement tes projets que tu dois lâcher, sauf bien entendu s'ils sont néfastes ou futiles.
Il faut d'abord prendre conscience de tes attentes, et du stress qui les accompagne. Cela se traduit souvent par des pensées que l'on ressasse encore et encore, où on imagine le futur tel qu'on aimerait qu'il soit, et/ou tel qu'il nous fait peur. À ce moment là, tu décides de lâcher-prise sur le futur, et non sur tes actions. En gros : "je fais ce que j'ai à faire, et advienne que pourra".
Tout cela ne marche pas du premier coup, donc il faut aussi lâcher-prise dès qu'on se sent frustré par nos échecs. On accepte de ne pas être aussi bon qu'on le voudrait, et chaque fois qu'on tombe, on choisit de se relever et de recommencer. |
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cgigi2 Modérateur
Inscrit le: 02 Mar 2007 Messages: 793
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Posté le: Dim 03 Avr, 2011 22:52 Sujet du message: |
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Fifi dit:
Citation: | comment trouver la justesse ?
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gigi dit:
La justesse à mon avis se pratique dans le sens de ne faire de mal ni à soi-même ni aux autres, que ce soit par la pensée où par l'action, par la parole aussi, parfois la colère peut se contenir au lieu de la laisser dire des mots ou des gestes blessants, parfois le chagrin peut aussi se contenir au lieu de nous engouffrer dedans sachant que cela ne nous mènera qu'à plus de souffrance, toutes ces façons de se comporter ne sont pas dépourvues du choix, nous avons le pouvoir de choisir, pour cela il est bien important de porter attention à toutes nos pensées, par le fait même cela portera aux actions justes, lorsque l'on réalisent que l'on peut choisir, le choix se porte généralement sur l'action juste, la pensée juste, la parole juste, l'être humain est foncièrement bon, c'est souvent lorsqu'il croit subir une situation qu'il commet des actes injustes, lorsque l'on réalise notre pouvoir de choisir cela nous rend plus heureux et meilleurs car nous réalisons que nous sommes responsable de notre bonheur comme de nos malheurs
avec metta
gigi
 _________________ Que tous soient en liaison
Avec les Bouddhas des Trois Temps
Passés, Présents et Futurs,
Ici et Maintenant. |
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tirru...

Inscrit le: 02 Aoû 2006 Messages: 424
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Posté le: Dim 03 Avr, 2011 22:56 Sujet du message: |
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Bonsoir à tous,
C'est le contrôle par le non contrôle.
C'est arrêter de se prendre pour Atlas.
C'est se tranquilliser intérieurement par la non action et l'observation.
C'est aussi ne rien attendre en retour de sa souffrance.
C'est une forme d'amour aussi, de confiance sereine.
Ce n'est que mon avis...
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fifi

Inscrit le: 18 Mai 2010 Messages: 173
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Posté le: Dim 03 Avr, 2011 23:01 Sujet du message: |
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Citation: | Dans ton cas, j'ai l'impression que tu prends ton problème à l'envers. Ce ne sont pas nécessairement tes projets que tu dois lâcher, sauf bien entendu s'ils sont néfastes ou futiles. |
Tu as certainement raison. En tout cas, je vois bien que ça cloche. J'ai beaucoup de mal à savoir comment emmener mes projets et j'ai souvent le désir de tout stopper. J'essaie de voir les choses autrement mais ce n'est pas facile, vous l'aurez compris.
@Gigi,
J'ai bien lu ton message, c'est bien le choix qui me pose problème : faire ou ne pas faire. J'en suis encore à être dans ces deux extrêmes et je vois bien bien que ça ne fonctionne pas.
En tout merci pour vos doux messages, je vais faire mûrir ma pensée
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fifi

Inscrit le: 18 Mai 2010 Messages: 173
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Posté le: Dim 03 Avr, 2011 23:04 Sujet du message: |
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tirru... a écrit: | Bonsoir à tous,
C'est le contrôle par le non contrôle.
C'est arrêter de se prendre pour Atlas.
C'est se tranquilliser intérieurement par la non action et l'observation.
C'est aussi ne rien attendre en retour de sa souffrance.
C'est une forme d'amour aussi, de confiance sereine.
Ce n'est que mon avis...
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Oh lalala, j'suis repérée
Je crois que avez bien ciblé ma demande, merci à vous |
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Longchen

Inscrit le: 14 Jan 2011 Messages: 92
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Posté le: Lun 04 Avr, 2011 9:10 Sujet du message: |
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Bonjour,
C’est juste un avis car je n’ai rien réalisé d’exceptionnel dans le domaine du lâcher prise ; sans doute faut-il faire confiance à sa pratique et aux bons fruits qu’elle ne manquera pas de donner.
Ceci mis à part, je crois qu’on est conditionné -spécialement en Occident- et depuis notre jeune âge (cela ne nous appartient peut être pas complètement, il y a un aspect culturel), à la performance.
Il nous faut faire, nous investir en vue d’une réussite (car s'il n'y a pas réussite il y a échec). Là par rapport au lâcher-prise, ou juste être, c’est compliqué...
Faire confiance à sa pratique me semble le mieux à faire.
Avec metta
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Chaosophe
Inscrit le: 13 Avr 2008 Messages: 125
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Posté le: Sam 25 Juin, 2011 11:00 Sujet du message: |
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Dans le bouddhisme il ne s'agit pas de "lacher-prise", d'ailleurs le Bouddha n'a jamais employé ce terme. Il s'agit d'être attentif : non pas de "laisser-être", de laisser les choses se passer, mais au contraire de porter son attention sur les phénomènes. S'il y a du lâcher-prise, c'est à la limite plutôt dans la méditation au sens de concentration (ce qui produit la tranquillité de l'esprit, jusqu'à l'absorption dans "la sphère du néant", etc.) ; mais pas dans la culture de la vigilance (satipatthana bhavana). |
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fifi

Inscrit le: 18 Mai 2010 Messages: 173
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Posté le: Sam 25 Juin, 2011 11:10 Sujet du message: |
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J'ai plutôt l'impression que le bouddhisme a su évoluer tout comme l'homme a pu faire évoluer la société dans laquelle il vit. Le terme "lâcher-prise" est utilisé en lien avec le mot "stress" qui ne faisait pas non plus partie de vocabulaire du Bouddha parce qu'à cette époque la société fonctionnait encore sur l'entraide comme elle a continué de le faire pendant encore plusieurs année d'ailleurs. _________________ Les seules connaissances qui puissent influencer le comportement d'un individu sont celles qu'il découvre lui-même et qu'il s'approprie. (Carl R ROGERS) |
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idir
Inscrit le: 19 Fév 2010 Messages: 46
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Posté le: Lun 27 Juin, 2011 18:50 Sujet du message: |
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Adrien a écrit: | Je pense qu'avant de lâcher-prise, il faut prendre conscience de ce qu'il faut lâcher-prise, c'est à dire l'attachement. Donc la première étape est la pratique de l'attention : en observant nos sensations (vedananupassana) et notre état d'esprit (cittanupassana), on voit le désir en nous qui génère des tensions. Une fois qu'on voit cette tension, ce stress, alors on peut choisir de ne plus l'alimenter, de simplement le laisser finir sa course sans lui donner plus d'énergie. C'est à dire qu'on accepte sa présence (qu'on ne contrôle pas de toutes façons), mais qu'on choisit par ailleurs de ne plus se laisser entraîner dans le processus qui lui permet de se développer. Et cela demande de l'énergie. Concrètement, cela se traduit par :
1) laisser la sensation de stress être là, l'accepter et l'observer avec équanimité, sans la juger.
2) ne pas alimenter les pensées qui accompagnent ce stress. Dès que de telles pensées apparaissent, on fait le silence intérieur (on ne porte aucun intérêt à ses pensées, même si elles continuent "toutes seules") et on retourne à l'attention. On peut alors choisir de porter notre attention aux sensations physiques crées par le stress, mais on peut aussi les laisser vivre de leur côté, et observer un objet déterminé tel que la respiration par exemple. Je pense que d'alterner les deux est bon, cela nous permet de développer ensemble la compréhension et l'apaisement, qui se soutiennent l'un l'autre.
Dans ton cas, j'ai l'impression que tu prends ton problème à l'envers. Ce ne sont pas nécessairement tes projets que tu dois lâcher, sauf bien entendu s'ils sont néfastes ou futiles.
Il faut d'abord prendre conscience de tes attentes, et du stress qui les accompagne. Cela se traduit souvent par des pensées que l'on ressasse encore et encore, où on imagine le futur tel qu'on aimerait qu'il soit, et/ou tel qu'il nous fait peur. À ce moment là, tu décides de lâcher-prise sur le futur, et non sur tes actions. En gros : "je fais ce que j'ai à faire, et advienne que pourra".
Tout cela ne marche pas du premier coup, donc il faut aussi lâcher-prise dès qu'on se sent frustré par nos échecs. On accepte de ne pas être aussi bon qu'on le voudrait, et chaque fois qu'on tombe, on choisit de se relever et de recommencer. |
une bonne analyse qui à mon avis démontre une bonne compréhension du problème, des réponses pratiques très éloignées des réponses «psychologisantes» que l’on trouve dans certains ouvrages et chez certains auteurs.
adrien (si ma réponse est indiscrète je te prie de l’ignorer), cela fait combien de temps que tu pratiques la méditation? |
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Adrien

Inscrit le: 31 Aoû 2008 Messages: 205 Localisation: Toulouse
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Posté le: Jeu 28 Juil, 2011 10:36 Sujet du message: |
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Citation: | adrien (si ma réponse est indiscrète je te prie de l’ignorer), cela fait combien de temps que tu pratiques la méditation? |
Ça fait un peu plus de trois ans, mais je suis loin d'être un expert, ne te laisse pas abusé par la "sagesse emprunté" que tu peux voir dans mes propos !  |
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