cgigi2 Modérateur
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Posté le: Jeu 19 Mai, 2011 4:19 Sujet du message: Nimitta Sutta — Trois nimittas — [ nimitta ] |
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AN 3.103
Nimitta Sutta
— Trois nimittas —
[ nimitta ]
Tout comme dans le sutta précédent, le Bouddha donne une comparaison de la culture des jhānas avec le travail de raffinement d'un orfèvre, en insistant sur trois de ses aspects, puis il décrit ce qui est rendu possible par la culture des jhānas.
Un bhikkhu qui se consacre à la culture de l'esprit supérieur devrait régulièrement appliquer son attention à trois nimittas*: il devrait appliquer régulièrement son attention à la concentration; il devrait appliquer régulièrement son attention à l'effort énergique; il devrait appliquer régulièrement son attention à l'équanimité.
S'il ne porte son attention qu'à la concentration, il est possible que son esprit s'incline à la paresse. S'il ne porte son attention qu'à l'effort énergique, il est possible que son esprit s'incline à l'agitation. S'il ne porte son attention qu'à l'équanimité, il est possible que son esprit ne soit pas suffisamment concentré pour effectuer la destruction des impuretés. Mais s'il porte régulièrement son attention à la concentration, qu'il porte régulièrement son attention à l'effort énergique, et qu'il porte régulièrement son attention à l'équanimité, son esprit devient souple, malléable, lumineux, il n'est pas fragile et il est bien concentré pour effectuer la destruction des impuretés.
Supposez qu'un orfèvre ou son apprenti prépare un four, puis qu'il enflamme le réceptacle, qu'il saisisse de l'or avec ses pinces et qu'il le place dans le réceptacle. Il souffle régulièrement dessus, il l'asperge régulièrement d'eau et régulièrement se contente de l'observer. S'il se contentait de souffler dessus, l'or pourrait surchauffer. S'il se contentait d'y asperger de l'eau, l'or pourrait ne pas être suffisamment chauffé. S'il se contentait de l'observer, l'or ne parviendrait pas à un raffinement parfait. Mais s'il souffle dessus régulièrement, qu'il l'asperge régulièrement d'eau et que régulièrement il se contente de l'observer, l'or devient souple, malléable, lumineux, il n'est pas fragile et il est prêt à être modelé. Quelque soit l'ornement que l'orfèvre veut maintenant en faire, que ce soit une ceinture, une boucle d'oreille, un collier ou une chaîne en or, cet or peut maintenant être utilisé pour le réaliser.
De la même manière, un bhikkhu qui se consacre à la culture de l'esprit supérieur devrait régulièrement appliquer son attention à trois nimittas: il devrait appliquer régulièrement son attention à la concentration; il devrait appliquer régulièrement son attention à l'effort énergique; il devrait appliquer régulièrement son attention à l'équanimité.
S'il ne porte son attention qu'à la concentration, il est possible que son esprit s'incline à la paresse. S'il ne porte son attention qu'à l'effort énergique, il est possible que son esprit s'incline à l'agitation. S'il ne porte son attention qu'à l'équanimité, il est possible que son esprit ne soit pas suffisamment concentré pour effectuer la destruction des impuretés. Mais s'il porte régulièrement son attention à la concentration, qu'il porte régulièrement son attention à l'effort énergique, et qu'il porte régulièrement son attention à l'équanimité, son esprit devient souple, malléable, lumineux, il n'est pas fragile et il est bien concentré pour effectuer la destruction des impuretés.
Et ensuite, lorsque les conditions nécessaires sont réunies, quelque soit [l'état de] connaissance supérieure vers lequel il dirige son esprit, il parvient à la capacité de l'atteindre lorsque les conditions nécessaires sont réunies.
S'il le veut, il manie divers pouvoirs supranormaux. Ayant été unique, il devient multiple; ayant été multiple, il devient unique. Il apparaît. Il disparaît. Il traverse les murs, les remparts et les frontières sans gêne, comme si c'était à travers l'espace. Il plonge dans la terre et en émerge comme si c'était de l'eau. Il marche sur l'eau sans s'y enfoncer, comme si c'était sur la terre. Assis les jambes croisées, il vole dans les airs comme un oiseau ailé. Avec sa main, il touche et caresse la lune et le soleil, si puissants et imposants. Il exerce une influence avec son corps aussi loin que le monde de Brahma. Il réalise la capacité d'atteindre cet état par connaissance directe, lorsque les conditions nécessaires sont réunies.
S'il le veut, par l'intermédiaire de l'élément oreille divine, purifié et surpassant celui de l'humain, il entend les deux sortes de sons: devas et humains, qu'ils soient proches ou éloignés. Il réalise la capacité d'atteindre cet état par connaissance directe, lorsque les conditions nécessaires sont réunies.
S'il le veut, il comprend l'esprit des autres êtres, des autres individus, en l'ayant cerné avec son propre esprit. Il discerne un esprit affecté par la passion comme un esprit affecté par la passion, et un esprit non affecté par la passion comme un esprit non affecté par la passion. Il discerne un esprit affecté par l'aversion comme un esprit affecté par l'aversion et un esprit non affecté par l'aversion comme un esprit non affecté par l'aversion. Il discerne un esprit affecté par l'illusionnement comme un esprit affecté par l'illusionnement, et un esprit non affecté par l'illusionnement comme un esprit non affecté par l'illusionnement. Il discerne un esprit contracté comme étant un esprit contracté, et un esprit dispersé comme étant un esprit dispersé. Il discerne un esprit élargi comme étant un esprit élargi. Il discerne un esprit surpassable (qui n'a pas encore atteint l'état le plus excellent) comme étant un esprit surpassable, et un esprit insurpassable comme étant un esprit insurpassable. Il discerne un esprit concentré comme étant un esprit concentré, et un esprit déconcentré comme étant un esprit déconcentré. Il discerne un esprit libéré comme étant un esprit libéré, et un esprit non libéré comme étant un esprit non libéré. Il réalise la capacité d'atteindre cet état par connaissance directe, lorsque les conditions nécessaires sont réunies.
S'il le veut, il se rappelle ses multiples vies passées, c'est-à-dire une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre, cinq, dix, vingt, trente, quarante, cinquante, cent, mille, cent mille naissances, plusieurs kappas* de contraction cosmique, plusieurs kappas d'expansion cosmique, plusieurs kappas de contraction et d'expansion cosmiques, [se rappelant:] 'Là j'avais tel nom, j'appartenais à tel clan, j'avais telle apparence. Je mangeais telle nourriture, telle fut mon expérience du plaisir et de la douleur, j'eus telle fin de vie. Quittant cet état, je renaquis là. Là aussi j'avais tel nom, j'appartenais à tel clan, j'avais telle apparence. Je mangeais telle nourriture, telle fut mon expérience du plaisir et de la douleur, et telle fut la fin de ma vie. Quittant cet état, je renaquis ici.' Ainsi se rappelle-t-il ses multiples vies passées dans leurs modes et détails. Il réalise la capacité d'atteindre cet état par connaissance directe, lorsque les conditions nécessaires sont réunies.
S'il le veut, au moyen de l'oeil divin, purifié et surpassant l'oeil humain, il voit le trépas et la réapparition des êtres, et il distingue de quelle manière ils sont inférieurs ou supérieurs, beaux ou laids, fortunés ou infortunés en fonction de leur kamma*: 'Les êtres qui avaient adopté une mauvaise conduite, de corps, de paroles et d'esprit, qui avaient injurié les êtres nobles, qui avaient des diṭṭhis* erronées et entreprenaient des actions sous l'influence de diṭṭhis erronées, au moment de la séparation du corps, après la mort, sont réapparus dans un plan d'existence de privation, une mauvaise destination, un des domaines inférieurs, voire en enfer.
Mais les êtres qui avaient adopté une bonne conduite, de corps, de paroles et d'esprit, qui n'avaient pas injurié les êtres nobles, qui avaient des diṭṭhis correctes et entreprenaient des actions sous l'influence de diṭṭhis correctes, au moment de la séparation du corps, de la mort, sont réapparus dans une bonne destination, dans un monde céleste.' Ainsi, au moyen de l'oeil deva, purifié et surpassant l'oeil humain, il voit le trépas et la réapparition des êtres, et il distingue de quelle manière ils sont inférieurs et supérieurs, beaux et laids, fortunés et infortunés en rapport à leur kamma. Il réalise la capacité d'atteindre cet état par connaissance directe, lorsque les conditions nécessaires sont réunies.
S'il le veut, grâce à la cessation des āsavas*, il demeure dans la libération parfaite de l'esprit, la libération par la sagesse, l'ayant réalisée pour lui-même par connaissance directe. Il réalise la capacité d'atteindre cet état par connaissance directe, lorsque les conditions nécessaires sont réunies.
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gigi
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