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le Tipitaka ou triple corbeil (origine).

 
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christophe



Inscrit le: 24 Mar 2008
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MessagePosté le: Ven 27 Mar, 2009 3:27    Sujet du message: le Tipitaka ou triple corbeil (origine). Répondre en citant

Cette collection de textes fondamentaux représente pour l’école theravada la collection complète des enseignements du Bouddha. En revanche, les bouddhistes mahayanas, s'ils lui reconnaissent une certaine importance, la tiennent en moindre estime que les sutras propres à leurs écoles.

À l'origine, le contenu des « Trois Corbeilles » était mémorisé et transmis oralement par les disciples du Bouddha. Le Tipitaka, rédigé dans le dialecte pali dans la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C, est historiquement la première transcription de ces enseignements. Le Bouddha, selon toute apparence, donnait la préférence aux dialectes locaux, plutôt qu'au sanskrit qu'il considérait comme un langage d'usage restreint, destiné aux cercles religieux et érudits. Cependant, après sa mort, ses disciples ont dû traduire en sanskrit les enseignements du Bouddha pour pouvoir les diffuser. C'est cet ensemble de textes traduits que l'on désigne sous le nom de Tripitaka sanskrit. Certains passages de la version sanskrite n'ont été conservés que dans leur traduction en chinois ou en tibétain ; le texte canonique complet ne subsiste donc qu’en pali.

La compilation du Tripitaka commence, dit-on, avec le premier concile bouddhiste, qui a eu lieu peu de temps après la mort du Bouddha (543 ou 480 av. J.-C.). Le concile s’est rassemblé pour établir la doctrine (en pali Dhamma) véhiculée par les discours du Bouddha (en pali Suttas) et pour fixer la discipline monastique (en pali Vinaya) enseignée par le Bouddha. Les suttas sont divisés en plusieurs séries, que les maîtres apprennent par cœur pour pouvoir les transmettre dans des contrées aussi lointaines que le Sri Lanka. Lors du troisième concile, qui se tient à Pataliputra (aujourd'hui Patna), au IIIe siècle av. J.-C., il est question pour la première fois de la troisième « Corbeille » (en pali Pitaka), traitant de la systématisation philosophique (en pali Abhidhamma) du bouddhisme. Le statut canonique de cette dernière « Corbeille » est le plus controversé : le bouddhisme mahayana lui refuse par exemple ce statut et lui substitue ses propres ouvrages spéculatifs, comme l'Abhidharma du bouddhisme mahayana, écrit en sanskrit et notablement différent de la version en pali.

Sous sa forme actuelle, le Tipitaka pali est composé de trois parties, considérées comme des traditions vivantes remontant directement au Bouddha : le Vinaya Pitaka, le Sutta Pitaka et l’Abhidhamma Pitaka.

Le Vinaya Pitaka, premier Pitaka, expose les règles de vie des moines et des nonnes bouddhistes et consiste en trois groupes de textes, le Sutta-vibhanga, les 22 Khandhakas (sections) et le Parivara (accessoire).

Le Sutta Pitaka, deuxième Pitaka, contient les discours du Bouddha, ainsi que des commentaires, des mythes et des légendes. Il comprend cinq recueils de suttas : le Digha Nikaya (« Recueil des longs discours », 34 suttas), le Majjhima Nikaya (« Recueil des discours de longueur moyenne », 152 suttas), le Samyutta Nikaya (« Recueil des discours groupés », 2 941 suttas), l'Anguttara Nikaya (« Recueil des discours sur les sujets numérotés », 2 308 suttas) et le Khuddaka Nikaya (« Recueil des textes variés », 15 poèmes, hymnes ou déclarations de doctrine populaire, comprenant le célèbre Dhammapada, « Stances religieuses » et les jataka (histoires des vies antérieures du Bouddha).

L’Abhidhamma Pitaka, troisième Pitaka, contient sept ouvrages nourris de l'enseignement du Bouddha, développant des points de vue doctrinaux dans l’optique du theravada. C’est pourquoi les écoles du mahayana, dont l’approche est différente, ont souvent substitué leurs propres traités au contenu de cette « Corbeille ». Les trois premiers livres qui la composent, le Dhammasangani (« Résumé du Dhamma »), le Vibhanga (« Division ») et le Dhatukatha (« Discussion sur les éléments »), fournissent diverses classifications de la réalité. Les autres livres sont le Puggalapannatti (« Désignation des personnes »), le Kathavatthu (« Points de controverse »), le Yamaka (« les Paires »), et le Patthana (« l'Activation »), des ouvrages philosophiques.



source inconnue.
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fifi



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MessagePosté le: Mer 20 Avr, 2011 8:38    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

Bouddhisme Mahayana et Theravada
Vénérable Walpola RAHULA
Traduction de Hervé Panchaud


Extrait de : Les Joyaux de la Sagesse Bouddhiste, Buddhist Missionnary Society, Kuala Lumpur, Malaisie, 1996.

Nous allons aborder une question qui est souvent posée par de nombreuses personnes : quelle est la différence entre le bouddhisme Mahayana et le bouddhisme Theravada ?

Afin de mettre les choses en perspective, nous allons nous tourner vers l’histoire du bouddhisme et suivre l’émergence et le développement du bouddhisme Theravada et du bouddhisme Mahayana.

Le Bouddha est né au VIe siècle avant J.C. Après avoir atteint l’Eveil à l’âge de trente-cinq ans, et jusqu’à sa mort ou Mahaparinibbana à l’âge de 80 ans, il passa sa vie à prêcher et enseigner. Il fut certainement l’un des hommes les plus énergiques qui aient jamais vécu : pendant quarante-cinq ans, il enseigna et prêcha nuit et jour, ne dormant que deux heures par jour.

Le Bouddha enseigna à toutes sortes de gens : des rois, des princes, des brahmanes, des fermiers et des mendiants, à des gens instruits et à des gens du peuple. Ses enseignements étaient à chaque fois adaptés à l’expérience, au niveau de compréhension et à la capacité intellectuelle de son auditoire. Ce qu’il a enseigné est appelé Bouddha Vacana, c'est-à-dire : « les Dires du Bouddha ». A cette époque, il n’y avait rien qui s’appelât « Mahayana ».

Après la création du Sangha, l’ordre des moines et des nonnes, le Bouddha établit certaines règles de discipline appelées Vinaya, pour un fonctionnement harmonieux du Sangha. Ses enseignements furent appelés Dhamma, : ils incluent ses discours et ses sermons donnés aux moines, aux nonnes et aux laïcs.

Le Premier Concile

Trois mois après le Mahaparinibbina du Bouddha, ses disciples les plus proches décidèrent de tenir un concile à Rajagaha. Maha Kassapa, le plus respecté et le plus âgé des moines, présidait cette assemblée. Deux très importantes personnalités spécialisées chacune dans un domaine différent, le Dhamma et le Vinaya, étaient présentes. L’un d’eux était Ananda, le plus fidèle compagnon du Bouddha et disciple depuis vingt-cinq années. Doté d’une remarquable mémoire, Ananda était capable de réciter tout ce qu’avait dit le Bouddha. L’autre personnalité était Upali qui avait mémorisé toutes les règles du Vinaya.

Seules ces deux sections, le Dhamma et le Vinaya, furent récitées lors de ce premier concile. Là, il n’y eut aucune opinion divergente quant au contenu du Dhamma (il ne fut pas fait mention de l’Abhidhamma). Il y eut simplement quelques discussions concernant les règles du Vinaya.

Avant son Parinibbana, le Bouddha avait dit à Ananda que si le Sangha voulait amender ou modifier certaines règles mineures, cela pouvait être fait. Mais Ananda,submergé par le chagrin d’entendre le Bouddha envisager sa mort prochaine, omit de demander au Maître ce qu’il fallait entendre par « règles mineures ».

Comme les membres du concile furent incapables de se mettre d’accord sur la définition de ces « règles mineures », Maha Kassapa décida finalement qu’aucun changement ne serait apporté aux règles de discipline édictées par le Bouddha, ni qu’aucune règle nouvelle ne serait ajoutée. Aucune raison ne fut donnée à cette décision. Maha Kassapa précisa cependant : « Si nous changeons les règles, certains diront que les disciples du Vénérable Gotama changent les règles alors que les cendres de son bûcher funéraire n’ont pas encore fini de se consumer. »

A ce concile, le Dhamma fut scindé en de nombreuses parties et chaque partie fut confiée à un Ancien et à son disciple direct afin qu’ils le mémorisent. Le Dhamma fut ainsi transmis oralement de maîtres à disciples. Le Dhamma était récité quotidiennement par des groupes qui souvent vérifiaient, par recoupements, qu’il ne se produise ni additions ni omissions. Les historiens s’accordent à penser que la tradition orale est plus fiable que la transcription que ferait une personne seule, à partir de sa mémoire, plusieurs années après l’évènement.

Le Deuxième Concile

Cent ans plus tard, se tint le Deuxième Concile pour débattre de quelques règles du Vinaya. Il n’y avait aucun besoin de changer les règles, trois mois après le Parinibbana du Bouddha parce que peu de changements politiques, économiques ou sociaux étaient intervenus en si peu de temps. Mais cent ans plus tard, certains moines virent la nécessité de changer certaines règles mineures. Les moines les plus orthodoxes continuèrent à soutenir que rien ne pouvait être changé, tandis que d’autres insistèrent pour faire modifier quelques règles.

Finalement, un groupe quitta le concile et forma le Mahasanghika – la Grande Communauté. A ce moment-là, ce groupe était appelé « Mahasanghika » et n’était pas connu comme « Mahayana ». Durant ce deuxième concile, seuls des sujets touchant au Vinaya furent discutés et aucune controverse concernant le Dhamma n’a été rapportée.

Le Troisème Concile

Au IIIe siècle avant J.C., durant le règne du roi Asoka, le Troisième Concile se réunit pour débattre des différentes opinions professées par les moines des différentes sectes. A ce concile, les différends ne concernaient pas seulement le Vinaya, mais étaient aussi liés au Dhamma. A la fin de ce concile, le moine qui le présidait, Maggaliputta Tissa, rédigea un livre où il réfutait les opinions hérétiques, et les vues ou théories fausses soutenues par quelques sectes. L’enseignement approuvé par ce concile est connu sous le terme de « Theravada ». L’Abhidhamma Pitaka (la « Corbeille » des commentaires sur le Dhamma) fut inclus au Dhamma lors de ce concile.

Après ce concile, le fils d’Asoka, le vénérable Mahinda, introduisit le Tripitaka (« les Trois Corbeilles ») au Sri Lanka, accompagné des commentaires récités lors du Troisième Concile. Les textes apportés au Sri Lanka furent conservés jusqu’à aujourd’hui sans qu’une seule page ne soit égarée. Les textes étaient rédigés en langue palie qui est dérivée du Magadhi, la langue parlée par le Bouddha. A cette époque, il n’était toujours pas fait mention du Mahayana.

Introduction du Mahayana

Entre le Ie siècle avant J.C. et le Ie siècle après J.C., les deux termes, Mahayana et Hinayana, apparurent dans le Saddharma Pandarika Sutta ou « Sutta du Lotus de la Loi Juste ».

Aux alentours du IIe siècle après J.C., le Mahayana fut clairement défini. Nagarjuna développa la philosophie mahayaniste de sunyata (la vacuité), qui explique que la nature de l’existence n’était que vacuité, dans un court texte intitulé « Madhyamika-karita ». Vers le Ive siècle, ce furent Asanga et Vasubandha qui rédigèrent de nombreux travaux sur le Mahayana.

Après le Ie siècle après J.C., les Mahayanistes se définirent en tant que tels et alors, les termes « Mahayana » et « Hinayana » furent utilisés.

Nous ne devons pas confondre Hinayana avec Theravada car les termes ne sont pas synonymes. Le bouddhisme Theravada vint du Sri-Lanka au troisième siècle avant JC, à une époque où le Mahayana n’existait pas encore. Les sectes hinayana se sont développées en Inde et n’ont eu aucun contact avec la forme du bouddhisme existant au Sri Lanka.

Aujourd’hui, aucune secte hinayaniste n’existe plus dans le monde.

En conséquence, en 1950, le « World Fellowship of Buddhists » (la Fraternité Bouddhiste Mondiale) rassemblé à Colombo décida à l’unanimité que le terme « Hinayana » devait être abandonné quand on fait référence au bouddhisme existant aujourd’hui au Sri-Lanka, en Thaïlande, en Birmanie, au Cambodge et au Laos, etc.

Voici pour ce bref rappel historique sur le Theravada, le Mahayana, et l’Hinayana.

Mahayana et Theravada

Maintenant, voyons quelle est la différence entre le Mahayana et le Theravada.

J’ai étudié le Mahayana pendant de nombreuses années et plus je l’étudie plus je trouve qu’il n’y a presque aucune différence entre le Theravada et le Mahayana pour ce qui concerne les enseignements fondamentaux.

· Les deux écoles acceptent le Bouddha Sakyamuni comme étant le Maître.

· Les Quatre Nobles Vérités sont exactement les mêmes dans les deux écoles.

· Le Noble Octuple Sentier est exactement le même dans les deux écoles.

· Le Paticcasamuppada ou processus de la coproduction conditionnée est le même dans les deux écoles.

· Les deux écoles rejettent l’idée d’un être suprême créateur du monde.

· Les deux écoles acceptent anicca, dukkha, anatta, sila, samathi, pañña sans aucune différence (l’impermanence, l’insatisfaction, le non-soi, la vertu, la concentration et la sagesse).

Ce sont là les enseignements les plus importants du Bouddha et ils sont tous acceptés par les deux écoles sans réserve.

Il y a aussi quelques points de divergence. Le plus évident est l’idéal de Boddhisattva (celui qui renonce au nirvana et revient sur terre par compassion pour sauver tous les êtres). Certains disent que le Mahayana considère que c’est la nature de Boddhisattva qui conduit à la bouddhéité alors que le Theravada considère que c’est la nature de l’Arahant ( le noble être éveillé). Je dois insister sur le fait que le Bouddha était aussi un Arahant. Bouddha Paceka est aussi un Arahant. Un disciple peut être aussi un Arahant. Les textes du Mahayana n’utilisent jamais le terme de « Arahant-yana » (véhicule de l’Arahant). Ils utilisent trois termes : Bodhisattvayana, Prateka Bouddhayana et Sravakayana. Dans la tradition Theravada, ces trois notions sont nommées « bodhi ».

Certains pensent que le Theravada est égoïste parce qu’il enseigne que chacun doit œuvrer par soi-même pour son salut. Mais comment quelqu’un d’égoïste pourrait atteindre l’Eveil ?

Les deux écoles acceptent les trois « yana » ou « bhodi » mais considèrent que l’idéal du Bodhisattva est le plus élevé. Le Mahayana a créé de nombreuses figures de Bodhisattva tandis que le Theravada considère qu’un Bodhisattva est un homme vivant parmi nous et qui consacre toute son existence à atteindre la perfection et devenir finalement un Bouddha pleinement éveillé pour le bien du monde, pour le bonheur du monde.

Trois types de bouddhéité

Il y a trois types de bouddhéité : le Samma Sambouddha qui obtient la pleine illumination par son propre effort, le Pacceka Bouddha qui a des qualités moindres que le Samma Sambouddha et le Savaka Bouddha qui est le disciple d’un Arahant.

L’accomplissement du nirvana pour ces trois natures de Bouddha est la même. La seule différence réside dans le fait que le Samma Sambouddha possède plus de qualités et de capacités que les deux autres.

Certains pensent que la vacuité (ou sunyata) explicitée par Nagarjuna est une doctrine propre à l’enseignement Mahayana. Cette notion est basée sur l’idée de non-soi (anatta), sur paticcamappada ou processus de la coproduction conditionnée, qui se trouve dans les textes originaux en langue palie du Theravada. Une fois, Ananda demanda au Bouddha : « Certains disent que le monde n’est que vacuité. Qu’est-ce que la vacuité ? » Et le Bouddha répondit : « Ananda, il n’y a pas de soi, ni rien qui dépende de soi dans le monde. En conséquence, le monde est vide. »

Cette idée a été reprise par Nagarjuna lorsqu’il écrit son ouvrage remarquable, le « Madhyamika Karita ».

A côté de la notion de vacuité, il y a le concept de « conscience fondamentale » (alayavijnava) dans le bouddhisme mahayana qui trouve ses racines dans les textes théravadins. Les Mahayanistes ont développé ceci dans une philosophie et une psychologie approfondies.


Source : http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/walpola_rahula/mahayana_theravada.html
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Longchen



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MessagePosté le: Mer 20 Avr, 2011 10:36    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Après le Ie siècle après J.C., les Mahayanistes se définirent en tant que tels et alors, les termes « Mahayana » et « Hinayana » furent utilisés.

Nous ne devons pas confondre Hinayana avec Theravada car les termes ne sont pas synonymes. Le bouddhisme Theravada vint du Sri-Lanka au troisième siècle avant JC, à une époque où le Mahayana n’existait pas encore. Les sectes hinayana se sont développées en Inde et n’ont eu aucun contact avec la forme du bouddhisme existant au Sri Lanka.

Aujourd’hui, aucune secte hinayaniste n’existe plus dans le monde.

En conséquence, en 1950, le « World Fellowship of Buddhists » (la Fraternité Bouddhiste Mondiale) rassemblé à Colombo décida à l’unanimité que le terme « Hinayana » devait être abandonné quand on fait référence au bouddhisme existant aujourd’hui au Sri-Lanka, en Thaïlande, en Birmanie, au Cambodge et au Laos, etc.


Bonjour,
Le Theravada n’est donc pas le Hinayana.
Souvent le terme Theravada est considéré comme un synonyme de Hinayana, de façon assez péjorative car la traduction serait « petit véhicule », mais je m’étais souvenu d’un post de Dhamma Sami (que j’avais croisé) et Hina ne signifie pas « petit » mais « mauvais » en fait.
Citation:
En pali, hína ne signifie pas "petit" mais "mauvais". ("Petit" se dit cúla.)
http://forumetta.free.fr/viewtopic.php?p=874#874

Avec metta
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fifi



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MessagePosté le: Mer 20 Avr, 2011 11:08    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Longchen,

"Mauvais", je ne sais pas mais on emploie souvent le terme d'inférieur.

Qu'est-ce que le "petit véhicule" ?...


Citation:
L’opposition entre un « Petit » et un « Grand » « Véhicules » est extrêmement courante dans le bouddhisme, aujourd’hui, tant en Asie qu’en Occident. Très souvent, on utilise aussi l’expression de « Petit Véhicule » pour désigner l’école Theravâda, la plus ancienne des écoles bouddhistes actuelles, présente dans toute l’Asie du sud-est, alors que les écoles qui se sont implantées et développées dans le reste de l’Asie (Extrême-orient, Himalaya ou Asie centrale) se réclament, elles, du « Grand Véhicule ».

L’emploi de l’expression « Grand Véhicule » ne pose a priori aucun problème, mais il n’en va pas de même pour celui de « Petit Véhicule », qui se révèle nettement péjoratif. De plus, malgré certaines permanences, la définition qui en a été donnée a varié au cours des siècles et s’est différenciée dans ses emplois, notamment entre l’Extrême-Orient et l’aire tibétaine. Elle masque aussi, en partie, des réalités historiques dont on a souvent sous-estimé l’importance et la valeur - et les chercheurs occidentaux, dans ce domaine, ne sont pas exempts d’une certaine responsabilité…

Les emplois actuels de l’expression de « Petit Véhicule » relèvent en fait d’une grande confusion, qui mêle des définitions et des usages d’époques et de lieux différents, et procède à des assimilations souvent tout à fait surprenantes. Une approche historique et systématique devrait permettre de lever certaines des ambiguïtés les plus flagrantes et de débrouiller l’écheveau des significations comme des emplois les plus abusifs. C’est ce que cet article se propose de tenter...



Pour en finir avec le "petit véhicule"...
par Dominique Trotignon, Directeur de l'UBE


Le terme " yâna " dans le canon ancien

Le terme yâna apparaît peu dans le canon ancien et il est généralement employé dans son sens matériel de « char », « chariot », « voiture » : quand le jeune prince Siddharta sort de son palais et effectue les « Quatre rencontres » qui vont décider de sa carrière spirituelle, c’est en yâna – en char – qu’il se déplace, en compagnie de son cocher.
Yâna apparaît cependant, quoique rarement, dans le sens de « enseignement du Bouddha », selon une image traditionnelle en Inde qui compare les maîtres spirituels à des « passeurs de gué », des « conducteurs », faisant passer les êtres, grâce à un radeau ou un autre quelconque « véhicule », au-delà du « fleuve » du samsâra (le cycle des naissances et des morts) jusqu’à « l’autre rive » bienheureuse du nirvâna.
Il se présente alors sous la forme de « eka-yâna » (unique, eka, véhicule, yâna) afin de signifier qu’il est le seul enseignement capable de mener réellement au-delà du samsâra, par opposition à l’enseignement des autres maîtres spirituels qui, eux, ne sont pas efficaces en cette matière.

Dans cette littérature ancienne, il n’est jamais question d’opposer un « petit » et un « grand » véhicule. Pourtant, les écoles anciennes vont distinguer trois voies d’accès menant à l’Eveil, à la bodhi : celle des « Auditeurs » ou sâvaka (sk. srâvaka), celle des « buddha-par-eux-mêmes » ou pacceka-buddha (sk. pratyeka-buddha) et celle des « Etres d’Eveil » ou bodhisatta (sk. bodhisattva), cette dernière étant la seule qui mène à l’Eveil des « Eveillés parfaitement accomplis » (sammasam-buddha ; sk. samyaksam- buddha). Cependant, les trois termes ici associés à bodhi n’ont pas leur correspondant avec le terme yâna. On ne parle pas encore d’un « Véhicule des bodhisattva » ou d’un « Véhicule des buddha-par-eux-mêmes »…
En effet, par définition, la voie qui mène à la pacceka-bodhi ne saurait s’enseigner car elle constitue l’aboutissement d’un cheminement solitaire, dans une période où aucun enseignement du Dharma n’est accessible. Aucune école bouddhiste ne peut donc enseigner ou transmettre une telle voie, un tel yâna. De la même manière, un bodhisatta, futur sammasam-buddha, chemine lui aussi dans la solitude, renonçant même à mettre en pratique l’enseignement des buddha qu’il peut rencontrer au cours de ses nombreuses vies successives, car il se doit de retrouver le chemin qui mène au plein Eveil par ses propres efforts, sans aide et sans guide, par sa propre pratique solitaire des pârami (sk. pâramitâ).
Un seul yâna est donc enseignable : l’eka-yâna qu’entendent les Auditeurs (sâvaka). Un seul buddha est capable de l’enseigner : le sammasam-buddha. Le paccekka-buddha, quant à lui, reste silencieux et ne reçoit aucun enseignement. Et les sâvaka-buddha ne font que transmettre et « répéter » l’enseignement parfait d’un sammasam-buddha.


Apparition du terme " hîna-yâna "

A peine un siècle après la disparition du Bouddha, ses disciples s’interrogèrent sur la manière exacte dont celui-ci était parvenu à l’Eveil : quel avait été son cheminement de bodhisattva (« être promis à l’Eveil »), au cours de ses nombreuses vies antérieures ? Surtout : avait-il cheminé seul, sans recevoir d’enseignement et en découvrant par lui-même ce qu’il avait ensuite transmis à ses disciples ou, au contraire, avait-il été auditeur de l’enseignement de Bouddhas plus anciens, rencontrés au cours de sa « carrière de bodhisattva » ?
Sur ce point, les textes n’étaient pas très clairs... Les plus nombreux affirmaient qu’il avait cheminé seul - et ce parcours solitaire, extraordinaire, expliquait ses capacités insignes d’enseignant. Mais deux ou trois textes, qui figuraient aussi dans le canon conservé pieusement par la Communauté, affirmaient qu’il avait rencontré des Bouddhas du temps passé qui l’avaient enseigné... Objectivement, rien ne permettait de trancher en faveur de l’une ou de l’autre version, il s’agissait de choisir en fonction de son « intime conviction » ! La communauté se sépara en deux courants distincts...
Pour les uns, il n’existait qu’un seul enseignement possible : celui que le Bouddha, après son parcours solitaire, avait transmis à ses « auditeurs » (sravâka) et qui proposait de suivre une voie monastique, celle des « Anciens » (Sthavira en sanskrit ; le terme « Ancien » désigne un grade monastique correspondant à dix ans d’ordination). Ce courant fut donc appelé la « Voie des Anciens » (Sthavira-vâda). Pour les autres, il existait plusieurs enseignements, non seulement celui délivré aux futurs moines, mais aussi celui que le Bouddha avait reçu de ses prédécesseurs, réservé à ceux qui s’engageaient, comme lui, sur la « Voie des bodhisattva ». Ceux-là, qui se trouvèrent en majorité, s’appelèrent la « Grande Assemblée » (Mahâ-samghîka). Les uns et les autres considéraient ainsi qu’il n’existait qu’un seul enseignement, un seul Véhicule (eka-yâna) : celui qu’ils transmettaient eux-mêmes...

Sans qu’on sache exactement comment cette idée s’est répandue, on constate qu’elle connut un succès certain car on la retrouve à l’origine même des sûtra dits du « Grand Véhicule » (mahâ-yâna).
En effet, les plus anciens textes qui se présentent sous cette appellation - le « Sûtra de la pousse de riz » ou les sûtra de la « Perfection de Sagesse » (prajñâpâramitâ-sûtra) - mettent en scène des bodhisattva recevant un enseignement du Bouddha Sâkyamuni ou en délivrant un eux-mêmes à l’intention de ses disciples, situation qui ne se rencontre jamais dans les textes du canon ancien. Du coup, la voie du bodhisattva est présentée comme une voie, un enseignement, un yâna qui peuvent, eux aussi, s’enseigner et se transmettre.
Les disciples du Bouddha auraient dès lors deux possibilités : soit continuer de s’engager dans la Voie des Auditeurs, soit choisir de suivre la voie du bodhisattva, beaucoup plus difficile mais aussi beaucoup plus « intéressante » pour le salut de tous les êtres.

Cette controverse met en évidence un changement de paradigme important.
A époque ancienne, c’est le Bouddha après son Eveil qui constitue l’unique modèle à suivre ; il est l’exemple même du bhikshu, le renonçant « sans foyer » qui pratique la discipline (vinaya) et développe l’attention à chaque instant, bien qu’il ait déjà atteint l’Eveil ; il exprime sa compassion en délivrant son propre enseignement et par l’exemplarité de son mode de vie de bhikshu.
Or, au fil des siècles, on valorisera de plus en plus le bodhisattva, dans son cheminement avant l’Eveil. Celui-ci est souvent présenté comme un « maître de maison », engagé dans la vie sociale, œuvrant au bien d’autrui en même temps qu’il travaille à sa propre libération. Dans ce cas, sa compassion s’exprime par l’aide active qu’il apporte à tous, en usant des « moyens habiles » qui amènent les gens ordinaires à s’engager sur la même voie que lui, et par l’enseignement qu’il a reçu et qu’il transmet à son tour, même s’il n’a pas encore atteint le plein Eveil.

Précisons cependant que, dans le cadre du canon ancien, il n’est ni « utile » ni « raisonnable » que de nombreuses personnes s’engagent dans cette voie difficile du bodhisattva puisqu’il « suffit » d’un seul Bouddha par ère cosmique (kalpa) pour satisfaire aux besoins d’enseignement de l’ensemble de l’humanité de cette période… De plus, si tout le monde s’engageait sur cette voie du bodhisattva, plus personne n’aurait besoin d’enseignement puisque chacun cheminerait en solitaire, et la samyaksam-bodhi – qui se caractérise par les qualités exceptionnelles d’enseignant qu’elle accorde au Bouddha – n’aurait plus aucune fonction ni utilité !


Tableau comparatif



« Voie des Anciens »


« Grand Véhicule »

Le bodhisattva (futur Bouddha)


a cheminé seul et tout
redécouvert par lui-même ;
il ne peut pas enseigner


a reçu l’enseignement
de Bouddhas du passé
qu’il peut lui-même enseigner

Le Bouddha historique Gautama


est seul à enseigner
dans tous les univers ;
c’est un homme qui s’est
« éteint » définitivement
et ne peut plus enseigner


est contemporain d’autres Bouddhas
qui enseignent dans d’autres univers ;
c’est une « manifestation » émise
par un Bouddha transcendant
et il continue d’enseigner

L’enseignement du Bouddha


ne peut transmettre qu’un seule
Voie, celle des moines (bhikshu) :
le « seul Véhicule » (eka-yâna)
qui puisse être enseigné


transmet deux voies : celles des
moines (« petit Véhicule »)
et celle des bodhisattva :
« Grand Véhicule » ou
« Véhicule unique (eka-yâna)

Une autre évolution importante - qui privilégiera cette fois nettement le bodhisattva-yâna au détriment du srâvaka-yâna - a été développée notamment dans le sûtra du « Lotus de la Bonne Loi », dans lequel il est dit que le srâvaka-yâna et le pratyeka-yâna ont été enseignés pour ceux qui n’ont que de faibles capacités, alors que le bodhisattva-yâna s’adresse à des êtres d’exception.

Le texte violemment polémique du « sûtra du Lotus » radicalise une hiérarchie entre les hommes, selon leurs capacités, qui existait déjà dans les textes plus anciens. Mais, alors que le Bouddha reconnaissait que tous ne pouvaient comprendre son enseignement de la même manière (selon la célèbre parabole des lotus) et proclamait en conséquence un Dharma « aux 84.000 portes d’entrée », il était censé grâce à cela avoir enseigné pour tous, sans exception. Aussi l’enseignement contenu dans les sûtra était-il considéré comme complet, « sans rien de caché dans le poing fermé du maître », « bon en son début, en son milieu et en sa fin, de sens clair dans la lettre et dans l’esprit ».

Le « sûtra du Lotus », de même que le « sûtra de l’enseignement de Vimalakîrti » (Vimalakîrti-nirdesa-sûtra), tout aussi polémique... développent l’idée d’une hiérarchisation des yâna, nouvelle, qui suppose l’existence d’un enseignement « réservé », qui n’avait pas été divulgué auparavant. Elle permet d’affirmer d’autant plus l’opposition entre un « Grand Véhicule » ou mahâ-yâna (qui désignera alors le seul bodhisattva-yâna) face à un « Petit Véhicule » ou hîna-yâna (mettant sur le même niveau, de ce point de vue, les deux autres yâna, celui des Auditeurs et celui des Buddha-par-eux-mêmes) : puisque le bodhisattva-yâna peut être enseigné et qu’il est bien évidemment supérieur aux deux autres, il paraît alors totalement ridicule de se contenter d’une forme de yâna « inférieure » (hîna), tout juste bonne pour les moins capables !
Car le terme hîna est alors employé dans son sens littéral de « inférieur », « moindre », « méprisable ». En effet, la traduction de ce terme par « petit » est relativement récente et relève d’un euphémisme… Si mâha exprime l’idée de « grand » en tant que quantité, il s’oppose alors au terme cula, « petit » – alors que hîna est « petit » comme quand on dit de quelqu’un qu’il a l’esprit « petit », c’est-à-dire « mesquin » par opposition à la « grandeur d’âme ».


La réalité quotidienne au sein des écoles indiennes

Au cours de leur développement, les écoles du Mahâyâna insisteront de plus en plus sur la sagesse et l’omniscience développée lors du plein Eveil, plutôt que sur la Libération du samsâra, que vivent aussi les arhat, lors de l’« extinction définitive » (pari-nirvâna). Le nirvâna n’est plus alors conçu comme une réalité « autre », mais bien plutôt comme la vision juste du samsâra, ce qui permet aux buddha d’y poursuivre leur œuvre sans en être prisonniers. Cette vision juste est liée à l’enseignement de la « vacuité universelle » de tous les phénomènes.
L'emploi de l'expression de « petit véhicule » ne met alors plus seulement en exergue un mode de cheminement jusqu’à la Libération, mais aussi un type de Sagesse moins développée, non omnisciente, qui incite l’arhat à sortir du samsâra plutôt qu’à y œuvrer au salut de tous les êtres. Elle stigmatisera aussi de cette manière une école du bouddhisme ancien, le Sarvâstivâda – principal contradicteur des écoles du Mahâyâna – qui soutenait la thèse de l’existence ultime des phénomènes (dharma).
Car la vacuité universelle des phénomènes est ce qui permet, au sein de l'école philosophique du Mahâyâna, de poser l'équivalence ultime du samsâra et du nirvâna et, donc, la possibilité pour le Buddha d'y oeuvrer en « bipède » - un pied dans le samsâra, un pied dans le nirvâna... Le terme hinayâna vise désormais, aussi, un certain système philosophique qui sous-tend la motivation et la pratique des disciples du Bouddha !

Pour accepter une telle perspective, il convient cependant de toujours agréer l’idée que le bodhisattva peut recevoir un enseignement, ce que refuseront nombre d’écoles, qui s’en tiendront donc au seul srâvaka-yâna... Pour d’autres, l’étude et la mise en pratique des deux voies pourra être possible, chaque bhikshu étant alors libre de choisir l’une ou l’autre en fonction de son engagement personnel. D’autre part, certaines écoles nouvelles se créeront, privilégiant seulement le bodhisattva-yâna ; elles revendiqueront alors le nom d’écoles du Mahâ-yâna.
Cette situation perdurera pendant de nombreux siècles en Inde, comme en témoigneront notamment les pèlerins chinois.
Hiuan Tsang, au VIIe siècle après J.-C., dénombre près de 700 monastères enseignant les deux voies en même temps, pour 1.000 transmettant seulement l’enseignement du mahâ-yâna et plus de 1.300 l’enseignement du seul srâvaka-yâna.
Du reste, pour un autre pèlerin chinois comme I-Tsing, toujours au VIIe siècle, la séparation entre hînayâna et mahâyâna n’a que peu de valeur. La seule distinction qu’il voit se résume pour lui au fait que les tenants du mahâyâna « lisent les mahâyâna-sûtra et font des cultes aux bodhisattva » avant d’ajouter que, de toute façon, « l’un et l’autre mènent au nirvâna », ce qui pour lui est l’essentiel ! De son côté, Hiuan-Tsang décrira ainsi les deux groupes : « Les partisans du Grand et du Petit véhicule forment deux classes à part. Les uns [hînayâna] méditent en silence et, soit en marchant, soit en repos, tiennent leur esprit immobile et font abstraction du monde ; les autres [mahâyâna] diffèrent tout à fait de ceux-ci par leurs disputes orageuses. »
Une telle distinction aura tendance, finalement, à prévaloir : le terme hînayâna désignera ceux qui accordent une plus grande attention à la discipline monastique alors que les tenants du mahâyâna seront animateurs de débats philosophiques et considérés comme plus ouverts à la vie laïque. Les deux termes définiront ainsi davantage une manière de vivre et d’enseigner le Dharma bouddhique, plutôt qu’un type de cheminement jusqu’à l’Eveil.
Dans le quotidien des institutions bouddhistes indiennes, hînayâna et mahâyâna n’ont déjà plus le sens qu’ils avaient dans les sûtra…
Il est cependant important de noter que, jamais, le terme ne désigne une école en particulier, cette notion étant généralement rendue par le terme vâda (« doctrine exposée », parfois aussi traduit par « voie ») que l’on retrouve dans de nombreux noms d’écoles anciennes : Sthavira-vâda, Sarvâsti-vâda, Pudgala-vâda, etc. De plus, des écoles comme celle des Mahâsânghika pouvait, tout en acceptant les mahâyâna-sûtra dans leur canon, continuer de prôner l’enseignement du srâvaka-yâna et l’idéal de l’arhat…
C’est dire que le terme est d’un emploi plutôt complexe et diversement nuancé !


Les " yâna " tels que présentés en Extrême-Orient...

En contexte chinois, surtout influencé par la littérature du Mahâyâna, le terme hinâyâna sera employé à double titre, pratique et philosophique : il fera référence au mode de vie du bhikshu et à l’enseignement des « Quatre Nobles Vérités » et de la « Co-production conditionnée », socle doctrinal des écoles du bouddhisme ancien, qu’étudient ceux qui visent l’état d’arhat. Par opposition, le Grand Véhicule s’adresse aux bodhisattva qui visent le plein Eveil et l’omniscience des Bouddhas parfaitement accomplis, grâce à l’enseignement de la « Vacuité » (sûnyatâ).
Pour les écoles proprement chinoises, qui se développent surtout à partir du ve siècle de notre ère, le choix entre ces deux « Véhicules » finira par être exclusif. Certaines en viendront à ne plus transmettre les préceptes monastiques ni même l’enseignement des Quatre Nobles Vérités, jugés « inférieurs » voire inutiles, au profit des seuls « voeux de bodhisattva » et de l’enseignement de la vacuité. Il n’existera pas, en Extrême-Orient, d’enseignement relevant strictement du hinayâna.

... et au sein des écoles tantriques

L’évolution subie par le terme yâna sera amplifiée dans le cadre du bouddhisme tantrique, à partir du VIIe siècle après J.-C. Aux deux yâna « nouvelle définition » viendra s’ajouter un troisième yâna fondé sur les pratiques exposées dans les tantra, le tantra-yâna (véhicule des tantra) ou vajra-yâna (véhicule de Diamant).
Ces nouveaux textes présentent des pratiques liées à l’enseignement de la vacuité universelle et de la présence, en chaque être, d’une « nature de Bouddha » (tathâgata-garbha), doctrine développée par les écoles tardives du Mahâyâna. Une nouvelle hiérarchisation des yâna s’instaure alors, qui n’a plus aucun rapport avec celle présentée antérieurement à partir des sûtra, qu’ils soient anciens ou du Mahâyâna : les yâna ne sont plus considérés comme des « voies » complètes, mais comme des voies différentes, ni même comme des attitudes vis-à-vis de la pratique, mais comme les étapes successives d’une seule et même voie, doctrinale et pratique, chacune libérant le pratiquant d’un type d’Illusion chaque fois plus subtile. La voie tantrique offre ainsi un cheminement qui débute par le hîna-yâna, se poursuit par le mahâ-yâna et se parachève par le tantra-yâna.

Dans les développements que le tantrisme connaîtra au fil des siècles, surtout au Tibet, la littérature des tantra se développant elle-même, on en vint à envisager de six à neuf yâna successifs, en fonction des textes de référence. Ainsi la motivation, déterminante dans le choix qu’effectue chaque individu d’un véhicule particulier, est-elle envisagée alors comme évoluant au fur et à mesure de la pratique de chaque véhicule : le pratiquant du hina-yâna, parvenu à l’état d’arhat, peut être ainsi « ré-orienté » vers la pratique du bodhisattva, enseigné dans le mahâ-yâna, avant de s’engager finalement dans la pratique du tantra-yâna. Les yâna, ici, ne sont pas considérés comme exclusifs mais comme cumulatifs, le « véhicule » plus élevé intégrant et dépassant le « véhicule » qui lui est immédiatement inférieur.

On se retrouve alors devant deux acceptions différentes du terme hînayâna : soit il désigne, au sein de la voie tantrique, la première phase d’enseignement et de pratique, soit il désigne une école qui n’enseigne que le srâvakayâna.
La disparition progressive du bouddhisme en Inde, à partir du Xe siècle, et la situation géographique du Tibet, au nord du sous-continent indien, feront que cette dernière acception ne sera utilisée en fait qu’à propos de deux écoles enseignant le srâvakayâna, très présentes dans le nord de l’Inde à cette époque : les Sarvâstivâdin et les Sautrantika - qui en constitue un sous-courant réformateur.
Son emploi, bientôt habituel, finira même par désigner l’enseignement philosophique de ces écoles dans leur ensemble, et non plus seulement le privilège accordé à la discipline ou au srâvakayâna.


L’emploi du terme " hîna-yâna " aujourd’hui

Pendant près de dix siècles (de la disparition du bouddhisme en Inde jusqu’à aujourd’hui), le terme de hînayâna n’était quasiment plus employé que dans le seul Tibet. En Extrême-Orient, où aucune école prônant le seul srâvaka-yâna ne s’était réellement implantée ni développée, il n’apparaissait que dans les mahâyâna-sûtra et ne désignait aucune école en particulier. Quant à l’Asie du Sud, où les écoles mahâyâna avaient fini par être supplantées par l’école Theravâda, ce terme était tout simplement absent du vocabulaire !
C’est incontestablement l’intérêt des Occidentaux pour le bouddhisme et l’étude des textes du mahâyâna qui fit réapparaître le terme hîna-yâna comme un outil de nomenclature historique pour désigner les écoles anciennes, apparues avant l’ère chrétienne. Un auteur aussi éminent qu’André Bareau l’emploie ainsi dans le titre de l’un de ses principaux ouvrages, “Les sectes bouddhiques du Petit Véhicule”, qui présente les écoles indiennes apparues au cours des cinq premiers siècles de l’histoire du bouddhisme. L’emploi paraît cependant assez arbitraire puisque cette présentation englobe l’école des Mahâsânghika, qui disposaient de mahâyânasûtra dans leur canon, comme aussi l’école cinghalaise des Vetullaka, qui se réfère strictement aux nouvelles thèses du mahâyâna, contre la tradition du Theravâda… Cette utilisation « historique » du terme hîna-yâna entre en contradiction avec son emploi traditionnel par les écoles bouddhistes et dans la littérature canonique ou classique !

D’autre part, avec le développement des études tibétaines et, surtout, l’implantation du bouddhisme tibétain en Occident, les emplois techniques spécifiques à ces écoles se sont alors généralisés. Cela pose un problème tout à fait particulier en ce qui concerne la deuxième acception du mot (en tant qu’il désigne un certain enseignement philosophique), car les deux écoles ainsi nommées par les Tibétains (Sarvastivâdin et Sautrantika) ayant complètement disparu, un glissement s’est effectué pour l’appliquer à la seule école encore existante prônant le srâvakayâna : le Theravâda.
Mais, on l’a vu, le sens de hînayâna, en tant qu’école, désigne la philosophie « réaliste » prônée par les Sarvastivâdin. Or, dès le IIIe siècle avant J.-C., le Theravâda s’opposait fermement aux Sarvastivâdin sur leur interprétation des sûtra (ce fut même l’occasion du troisième schisme de l’histoire du bouddhisme). En tant que terme philosophique, le “hînayâna tibétain” ne peut donc absolument pas s’appliquer aux Theravâdins, d’autant moins que ceux-ci partagent avec les Tibétains mahayanistes les mêmes critiques à l’égard de la philosophie des Sarvâstivâdin !

A dire vrai, le « Petit Véhicule » - ou, plus précisément, le « Véhicule inférieur » ! - est une expression qu’on ne peut trouver que dans les seuls textes et qui n’existe réellement qu’au sein même du seul « Grand Véhicule ». Il s'agit d'un procédé doctrinal qui permet de mieux faire ressortir les caractéristiques originales du Mahâ-yâna mais qui se fonde sur une interprétation des textes qui a été refusée par plus de la moitié des bouddhistes indiens...
Il est donc justifié de parler de « Véhicule inférieur » au sein même de la doctrine du « Grand Véhicule » et du « Véhicule de Diamant », mais en sachant que cette expression ne se réfère à aucune école en particulier - sauf, dans la tradition tibétaine et de façon détournée, quand on évoque l'enseignement philosophique du seul Sarvâstivâda. L'expression, en revanche, ne concerne pas le Theravâda, dont on peut parler comme d'une école de la « Voie des Anciens ».
Car les écoles de la « Voie des Anciens » connaissent elles aussi la « voie du bodhisattva » ; bien qu'elles considèrent que cette voie ne puisse pas s’enseigner... Objectivement, ce point de vue n’est pas « inférieur » à celui du Grand Véhicule, il est simplement différent, pour ne pas dire radicalement opposé - mais cela n'est pas sensé devoir entraîner un quelconque jugement de valeur...!

Dominique Trotignon


http://www.bouddhisme-universite.org/micro-hebdo.htm
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Longchen



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MessagePosté le: Mer 20 Avr, 2011 13:24    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Car le terme hîna est alors employé dans son sens littéral de « inférieur », « moindre », « méprisable ». En effet, la traduction de ce terme par « petit » est relativement récente et relève d’un euphémisme… Si mâha exprime l’idée de « grand » en tant que quantité, il s’oppose alors au terme cula, « petit » - alors que hîna est « petit » comme quand on dit de quelqu’un qu’il a l’esprit « petit », c’est-à-dire « mesquin » par opposition à la « grandeur d’âme ».


Voilà qui éclaire bien des choses et notamment quant à ce terme « hîna ».
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Kosham



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MessagePosté le: Jeu 09 Aoû, 2012 9:38    Sujet du message: re Répondre en citant

Cette collection de textes fondamentaux représente pour l’école theravada la collection complète des enseignements du Bouddha.

Cette collection est-elle traduite ? Si oui, peut-on se la procurer ?

Kosham
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nicholas



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MessagePosté le: Sam 11 Aoû, 2012 5:18    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Kosham!

Je vais répondre à ta question selon mes connaissances actuelles, Sur le site www.Dhammadana.org, il y a de nombreuses traductions du Tipitaka en francais et il y a encore plus de documentations sur le Tipitaka sur le site : www.buddha-vacana.org, et bien sûr, le tout en francais.

Mais la traduction de la collection complète de ces textes n'est pas disponible. Il y a une grande partie de ces textes qui sont traduit vers le francais mais elle n'est malheureusement pas complète... Sinon, si tu a une bonne connaissance et compréhension de l'anglais, tu peut aller sur ce site beaucoup plus complet mais en anglais évidemment : www.accesstoinsight.org ...

J'espère t'avoir un peu éclairé Smile

Avec Metta,

Nicholas.
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Kosham



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MessagePosté le: Sam 11 Aoû, 2012 9:45    Sujet du message: re Répondre en citant

Merci Nicholas

Je vais devoir me contenter des textes en Français, j'ai un Anglais quasi nul.
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nicholas



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MessagePosté le: Dim 12 Aoû, 2012 5:48    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Je vais devoir me contenter des textes en Français, j'ai un Anglais quasi nul.


Alors là, je connais exactement ce que tu vis cher ami Laughing

Moi-même, ayant déjà eu un Anglais disons le, très basique, je me contentais il y a plus de quelque mois, de sources et informations sur le Bouddhisme uniquement qu'en Français, mais je me suis vite apperçu qu'il y avait plus d'informations en Anglais, alors j'ai commencé à apprendre l'anglais, surtout au niveau de la compréhension écrite et de la compréhension orale, mon parlé n'est pas encore important alors je ne le pratique pas beaucoup. Tout cela pour te dire, que même si je ne comprends pas encore tout à fait l'anglais, j'ai acquis un vocabulaire un peu plus large qu'avant et une meilleure compréhension en générale de la langue en quelques mois, et évidemment à temps perdu. Même si parfois j'ai encore beaucoup de difficultés en Anglais, le temps que j'ai pris pour apprendre l'anglais est du temps gagné, car maintenant, je peux aller chercher quelques informations en anglais sur le Bouddhisme sans trop avoir de mal, même si en générale, je ne comprends pas parfaitement ce qui est écrit ou dit, je comprends globalement et ça, c'est une réussite pour moi.

Bien entendu, il n'est pas facile d'apprendre une nouvelle langue, quel quelle soit, mais cela en vaut la peine, surtout lorsqu'il s'agit d'approfondir ses notions du Bouddhisme. Je te conseille fortement de commencer à faire quelques efforts pour apprendre l'anglais, premièrement, vas-y doucement pour ne pas te démotivé, apprends uniquement ce qui t'intéresse dans cette langue, moi par exemple, puisque j'aime bien les jeux vidéos, j'ai commencé par regarder des vidéos sur Youtube en Anglais qui parlaient de jeux vidéos en générale, et puis après, des vidéos en Anglais sur un peu de tout. Ensuite, lis beaucoup en anglais et puisque je veux approndir mes notions du Bouddhismes, j'ai commencé à lire en anglais sur le Bouddhisme même si je ne comprenais au début qu'environ 20 % des mots et expressions qu'il y était écrit, comme cela, je m'habituais lentement à la structure de la langue en générale et j'assimilais certaines notions..
Bref, voici quelques sites pour apprendre l'anglais qui pourront t'aider.

Le premier est pour ceux qui débutent car il n'est pas seulement anglais, les explications sont clairement donnés en Francais et il est très complet (Lessons, chat, jeux, forums etc.)
: www.anglaisfacile.com/

Le deuxième n'est qu'en anglais, mais c'est justement très utile pour assimiler plus vite la grammaire anglaise et personellement, c'est mon site préféré d'apprentissage de l'anglais car il y a même un forum très actif qui est annexe au site principal auquel je me suis même inscrit.
www.learnenglish.de/

Un autre site intéressant que je fréquente de temps à autre :www.englishclub.com/

Sinon voici deux liens de série de vidéos sur Youtube pour apprendre l'anglais, ce sont deux professeurs qui donnent des cours gratuits d'anglais en vidéos

Cet homme est un très bon enseignants qui connait beaucoup sa matière et qui l'enseigne d'une manière convivial! Il se nomme Mister Duncan!
http://www.youtube.com/user/duncaninchina

Ou sinon il y a Jennifer qui est elle aussi très compétente et chaleureuse : http://www.youtube.com/user/JenniferESL

Alors voilà un peu de mes secrets pour apprendre l'anglais sans être trop nerveux et le plus détendu possible ..

Je ne t'obligerai pas a écouter mes conseils et de regarder ces liens si ca ne tente pas d'apprendre l'anglais mais j'ai fais ca au cas où tu voudrais découvrir l'anglais sous d'autres facettes, l'anglais est important je crois aujourd'hui alors mieux vaut l'apprendre tôt même si c'est parfois décourageant et exaspérant ...bref, j'espère que tu trouvera ce que tu cherche et je te souhaite une belle journée ! Smile

Avec metta,

Nicholas
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Adrien



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MessagePosté le: Dim 12 Aoû, 2012 11:06    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a tout de même les deux premiers Nikayas qui ont été traduits intégralement par Mohan Wijayaratna.
On peut se les procurer dans une boutique "La Procure" à Paris (je ne sais plus laquelle), où en commandant directement à l'éditeur (écrire à editionlis[arobas]hotmail.com).
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Kosham



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MessagePosté le: Dim 12 Aoû, 2012 13:47    Sujet du message: re Répondre en citant

Nicolas merci

Je vais visiter les liens mais ce n'est pas gagné. A Montreal tu as un avantage certain (lol). Je suis de l'Est, on a une tendance à parler l'Allemand.

Adrien merci également.


Vous êtes tous de tradition theravadiste ?
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nicholas



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MessagePosté le: Dim 12 Aoû, 2012 17:42    Sujet du message: Répondre en citant

De rien Kosham ,

et pour répondre à ta question, non je ne suis pas encore un Theravadin mais je songe a en devenir un bientôt, quand exactement, je ne le sais pas mais le plus prochainement possible pour ma part Smile

Bref, malgré le fait que je ne suis pas encore un bouddhiste officiel, je n'ai pas encore fais mon triple refuge, je me considère déjà comme un futur Bouddhiste de la tradition Theravada.

Et toi, veut-tu devenir un futur moine de la tradition Theravada, ou de d'autres écoles, ou tu es encore indécis face à ce choix?

Avec metta! Very Happy

Nicholas
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Kosham



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MessagePosté le: Dim 12 Aoû, 2012 18:40    Sujet du message: re Répondre en citant

Non je ne suis pas de tradition Theravada, à vrai dire je ne suis même pas bouddhiste quoique je j'adore Ajahn Chah mais j'ai une vie de famille, alors moine ???
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