Chaosophe
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Posté le: Sam 03 Juil, 2010 13:42 Sujet du message: Le suicide |
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Un texte décrit le suicide du Vénérable Godhika (SN 4 : 23). Ce moine atteignait "une libération temporaire de l’esprit (sâmayikâ cetovimutti)", mais ne parvenait pas à y demeurer : il en retombait inévitablement, en raison d'une maladie précise le commentaire. C'est pourquoi il tente de se tuer (satthaṃ âhareyyaṃ). Mâra alerte le Bouddha à ce sujet :
Citation: | "Ton disciple aspire à la mort.
Il a l’intention de prendre sa propre vie :
Empêche-le de le faire, O lumineux !
Comment, O Bhagavā, ton disciple peut [...]
Prendre sa propre vie, O très célèbre ? ». |
A cet instant, Godhika parvient à se tuer. Le Bouddha répond alors à Mâra :
Citation: | « Telle est en effet la façon dont les forts agissent :
Ils ne sont pas attachés à la vie.
Ayant inondé la soif avec sa racine,
Godhika a atteint le Nibbāna final ». |
Le Bouddha montre aux moines un nuage de fumée qui bouge dans toutes les directions :
Citation: | « Cela, moines, est Māra le Mauvais cherchant la conscience de l’homme de clan Godhika, se demandant : "Où maintenant la conscience de l’homme de clan Godhika a-t-elle été établie ?" Quoiqu’il en soit, moines, avec la conscience non-établie, l’homme de clan Godhika a maintenant atteint le Nibbāna final » (appatiṭṭhena ca bhikkhave viññâṇena Godhiko kulaputto parinibbuto). |
C'est-à-dire que Mâra recherchait la conscience de renaissance (paṭisandhicitta) de Godhika, mais celui-ci est mort avec la conscience de renaissance non établie (appatiṭṭhitakâraṇa ), c'est-à-dire "non sujette à l’apparition (anuppattidhammena)" (commentaire et sous-commentaire) : sa conscience a cessé d'exister. Godhika a donc atteint l'Eveil en même temps que la mort, le Nibbâna en même temps que le parinibbâna (il est ce qu'on appelle un jîvitasamasîsî). Il arriva la même chose au vénérable Vakkali (22 : 87). Dans ce genre de cas, le suicide ne témoigne pas de l'affirmation de la soif, d'un désir de non-existence (abhava tanha), mais il est accompli "sans blâme", de façon irréprochable, indépendamment de tout polluant de l'esprit ! |
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