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Forum Mettâ Bouddhisme originel
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cgigi2 Modérateur
Inscrit le: 02 Mar 2007 Messages: 793
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Posté le: Sam 23 Fév, 2008 18:45 Sujet du message: |
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Je t'offre toutes mes concoléances chère Bica
avec metta
gigi
 _________________ Que tous soient en liaison
Avec les Bouddhas des Trois Temps
Passés, Présents et Futurs,
Ici et Maintenant. |
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thanatos Web

Inscrit le: 06 Aoû 2006 Messages: 138
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Posté le: Dim 24 Fév, 2008 17:31 Sujet du message: |
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Bonjour Bica
je te présente, moi aussi, toutes mes condoléances en ce moment difficile de la vie. C'est vrai qu'on n'est jamais vraiment préparé pour affronter la mort d'un proche, même lorsqu'on s'y attend. Et pour moi aussi, ça m'a amené à penser à la mort de personnes encore plus proches, comme mes parents
Pour ma part, j'ai plutôt perçu, lors des méditations qui ont suivis le décès de ma grand-mère, une espèce de grosse masse de souffrance située au niveau de la poitrine. Ça m'a paru sur le moment très compact, très sombre et surtout enfoui assez profondément. Je n'ai fait qu'effleurer sa surface un bref instant avec la conscience, mais la peine ressentie était déjà fort intense. Visiblement, j'ai tendance à refouler mes émotions et à ne pas exprimer ma souffrance. Je n'ose pas imaginer ce que ce sera lorsque tout ça reviendra en surface...
Cependant, cette souffrance m'a paru surtout psychique et non physique. Comme quoi, les expériences et les ressentis de chacun lui sont propres et sont difficilement transposables à d'autres.
Bon courage pour cette épreuve...
avec metta _________________ buddham saranam gacchami dhammam saranam gacchami sangham saranam gacchami |
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bica

Inscrit le: 20 Jan 2007 Messages: 230 Localisation: 78 et 75
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Posté le: Dim 24 Fév, 2008 18:48 Sujet du message: |
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merci à vous deux pour vos condoléances, c'est gentil.
En fait c'est durant la méditation que j'ai réalisé qu'il y avait une souffrance physique liée à la souffrance morale mais ce n'est qu'en méditant que j'ai ressentie cela.
Mais lorsque je ne suis pas attentive c'est la souffrance mentale qui l'emporte .
Tout ça pour dire que c'est très difficile d'observer les choses comme elles sont, et encore plus difficiles dans des moments douloureux car nous sommes trop agités.
c'est terrible comment nous sommes esclave de nos pensées et alors qu'une personne meurt on pense à la mort de personnes qui sont encore en vie. Si nous étions dans le moment présent tout le temps cela ne devrait pas nous effleurer . Malheureusement c'est si dure d'être dans l'instant présent 24h sur 24 et les mauvaises habitudes prennent le dessus.
En plus j'ai remarqué que je souffrais davantage face à la souffrance des autres qu'à la mienne : Comme je sais que c'est dure pour ma mère d'avoir perdue sa soeur je soufre aussi de voir ma mère souffrir .
En fait toute sorte de souffrance ce mélange et nous devons essayer de faire le tri dans tout ça.
La méditation nous aide mais quelle confusion dans nos esprits.
Finalement observer ma souffrance physique me permet d'oublier la souffrance morale..
je crois que ce soir je vais faire une méditation Metta.. _________________ "Même si il n'y a pas d'au delà, et même si les actions bonnes ou mauvaises n'ont pas d'effet, dans cette vie même, ici et maintenant, je suis libre de toute hostilité, de toute affliction et de toute anxiété, et je suis heureux" Le Bouddha |
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viriya Web

Inscrit le: 27 Juil 2006 Messages: 601 Localisation: idf
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Posté le: Dim 24 Fév, 2008 19:52 Sujet du message: |
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Toutes mes condoléances , bica.
mais aussi merci à tous ces messagers de nous rappeler le véritable but.
Citation: | ce soir je vais faire une méditation Metta.. |
Remarque : Metta uniquement pour les êtres vivants pas pour les défunts....
pour les défunts, on peut se remémorer les vertues du Bouddha, Dhamma, Sangha et dédier ces mérites aux défunts. (en fait c'est ta pureté née de cette remémoration - ça tombe bien, il y a un post sur ce sujet en cours).
meilleurs souhaits _________________ avec metta
viriya |
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thanatos Web

Inscrit le: 06 Aoû 2006 Messages: 138
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Posté le: Dim 24 Fév, 2008 20:30 Sujet du message: |
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viriya a écrit: |
Remarque : Metta uniquement pour les êtres vivants pas pour les défunts....
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Mais comme la mort n'est qu'une illusion et que la renaissance suit la mort, Metta ne peut-il pas s'appliquer quand même ?
Du point de vue theravadin, la renaissance étant immédiate, le défunt est donc déjà de nouveau...vivant et rien n'empêche donc de lui souhaiter une nouvelle existence heureuse et libre de toute souffrance.
Tandis que si on se place du point de vue tibétain, la conscience du mort se trouve soit toujours parmi nous, soit déjà dans les états intermédiaires. Mais dans tout les cas, elle reste ouverte aux prières des vivants. Une méditation sur metta devrait donc mettre le défunt dans une bonne disposition d'esprit pour la suite du bardo...
avec metta _________________ buddham saranam gacchami dhammam saranam gacchami sangham saranam gacchami |
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bica

Inscrit le: 20 Jan 2007 Messages: 230 Localisation: 78 et 75
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Posté le: Dim 24 Fév, 2008 23:26 Sujet du message: |
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: j'ai fait une méditation Metta surtout pour les vivants.. et j'ai fini en souhaitant une bonne renaissance à ma tante qui a dû déjà renaître
: _________________ "Même si il n'y a pas d'au delà, et même si les actions bonnes ou mauvaises n'ont pas d'effet, dans cette vie même, ici et maintenant, je suis libre de toute hostilité, de toute affliction et de toute anxiété, et je suis heureux" Le Bouddha |
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viriya Web

Inscrit le: 27 Juil 2006 Messages: 601 Localisation: idf
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Posté le: Lun 25 Fév, 2008 0:31 Sujet du message: |
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thanatos a écrit: | Mais comme la mort n'est qu'une illusion et que la renaissance suit la mort, Metta ne peut-il pas s'appliquer quand même ?
Du point de vue theravadin, la renaissance étant immédiate, le défunt est donc déjà de nouveau...vivant et rien n'empêche donc de lui souhaiter une nouvelle existence heureuse et libre de toute souffrance. |
le Metta nécessite une visualisation de l'être qu'on souhaite le Metta en particulier.
or dans le cas du défunt c'est son image trépassée et liée à son cadavre qu'on visualise... envoyer du Metta à un cadavre n'est pas conseillé (cela a été mis en garde par les commentaires ou les manuels de la pratique de Metta).
D'autre part , on n'a aucune idée dans quelle destination est né le nouvel être, et ni sa forme...
à moins qu'on rayonne le Metta à tous les êtres visibles et invisibles inclus, mais sa portée est moindre pour l'être qu'on a en tête! _________________ avec metta
viriya |
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viriya Web

Inscrit le: 27 Juil 2006 Messages: 601 Localisation: idf
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Posté le: Lun 25 Fév, 2008 0:32 Sujet du message: |
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bica a écrit: | : j'ai fait une méditation Metta surtout pour les vivants.. et j'ai fini en souhaitant une bonne renaissance à ma tante qui a dû déjà renaître
: |
 _________________ avec metta
viriya |
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bica

Inscrit le: 20 Jan 2007 Messages: 230 Localisation: 78 et 75
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Posté le: Mer 27 Fév, 2008 10:33 Sujet du message: |
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Après la mort de ma tante je me suis souvenue de ce magnifique enseignement d'ajahn Chah et de ce passage :
http://bica-vipassana.blogspot.com/2008/02/lcher-prise-juste-avant-de-mourir.html _________________ "Même si il n'y a pas d'au delà, et même si les actions bonnes ou mauvaises n'ont pas d'effet, dans cette vie même, ici et maintenant, je suis libre de toute hostilité, de toute affliction et de toute anxiété, et je suis heureux" Le Bouddha |
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eric

Inscrit le: 30 Mar 2007 Messages: 35
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Posté le: Lun 17 Mar, 2008 22:22 Sujet du message: |
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bonjour à tous,
A propos de metta, l'effet de metta ne réside pas seulement dans celui qui la pratique, afin qu'il soit gai et amical envers autrui? |
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viriya Web

Inscrit le: 27 Juil 2006 Messages: 601 Localisation: idf
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Posté le: Mer 19 Mar, 2008 20:04 Sujet du message: |
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eric a écrit: | bonjour à tous,
A propos de metta, l'effet de metta ne réside pas seulement dans celui qui la pratique, afin qu'il soit gai et amical envers autrui? |
bonjour eric, oui "être amical" c'est l'un des aspects de Metta.
on commence par avoir de la Bienveillance (Metta) d'abord envers soi même avant d'éprouver de la bienveillance aux autres.
"être gai" est un aspect de la Joie (Mudita) envers le succès, la richesse, le bonheur des tiers sans distinction.
la base est bien Metta , quand cela se développe avec assez de force, cela pourrait se muer en Compassion (Karuna) qui te pousse à agir face aux souffrances de toi même ou des tiers , ou se muer en Joie (Mudita) .
mais ces 3 aspects doivent être accompagnés de l'équanimité (Upekkha) : état sans attachement d'une quelconque attente de retour, de reconnaissance,...
la pratique devrait toujours commencer par soi même car si tu n'as pas de respect, de Metta pour toi même, comment pourrais tu donner de Metta aux autres ? (même principe pour les 3 autres aspects).
meilleurs souhaits  _________________ avec metta
viriya |
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fredericbdr
Inscrit le: 14 Oct 2008 Messages: 10 Localisation: Marseille
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Posté le: Ven 07 Nov, 2008 11:59 Sujet du message: |
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Bonjour,
Je tiens à vous exprimer mon sentiment concernant la mort dans le bouddhisme.
Je pratique depuis peu de temps, j'accepte tous les enseignements mais le phénomène de la mort m'a toujours été très obscur, loin au contraire du côté terre à terre de tous les autres enseignements du bouddha.
Plusieurs interrogations subsistent et j'aimerai avoir vos explications car je suis un peu perdu sur ce sujet.
- D'après mes maigres informations, Bouddha (dans l'enseignement originel) n'a finalement que très peu parlé du devenir de la mort et le samsara est un concept très ancien venu d'inde bien avant l'arrivée du bouddhisme. Pour lui il était inutile de s'engager dans des spéculations métaphysiques et il fallait au contraire s'occuper de la souffrance et de s'en libérer ici et maintenant.
Après cette mise au point, je dois dire que c'est alors pour moi très difficile de "croire" ou d'accepter les enseignements du bouddhisme tibétain sur la mort, car il est teinté de concepts avancés sans aucune preuve tangible sur le phénomène de renaissance etc...Je ne veux absolument pas critiquer telle ou telle sorte de traditions bouddhistes mais je tiens à dire que j'ai vraiment du mal à croire à la renaissance.
Je ne sais pas si c'est ma formation scientifique, très terre à terre qui veut ça, mais pour moi, la mort, c'est simplement la cessation de la vie, le cœur s'arrête de battre, il n'y a plus aucune activité musculaire, nerveuse, le cerveau ne fonctionne plus, les cellules meurent etc... si le corps est enterré, il disparaîtra sous forme de poussières, s'il est incinéré, il sera réduit très vite en cendres, bref voilà ma vision très généralement admise après tout.
-"Ce que nous sommes à présent est la conséquence de nos actions passées" Comment le sait-on véritablement, dans la réalité? qui en a fait l'expérience ? Quelles sont les preuves apportées ?
-"Les conséquences de nos mauvaises actions nous feront renaître dans de mauvaises destinées". J'ai vraiment du mal avec ceci, par exemple, la vie animale est considérée comme mauvaise destinée, la vie humaine étant au final "au milieu". Pourquoi cette hiérarchisation absolue des différentes formes de vie, d'où vient ce classement ? Encore une fois, où sont les preuves pour avancer une telle vérité ?
- Comment sait-on ce que devient la pensée, l'esprit, etc... pendant le processus de la mort ? Personne n'a pu en faire l'expérience et le retranscrire à un tiers car justement on meurt...
-Encore plus loin, comment sait-on la manière avec laquelle la pensée se noue avec une existence future ? C'est purement métaphysique. Impossible à vérifier.
Le bardo ou "entre deux" est impossible à vérifier par l'expérience hormis par celui qui meurt s'il existe mais alors aucune information n'a pu alors nous parvenir.
-Comment explique t-on le nombre d'êtres vivants sur la terre actuellement si on prend en compte le nombre d'êtres qui meurent chaque seconde, et qui doivent renaître ailleurs aussi bien sous une autre forme que sous la même forme ?
Bref, j'aurai d'autres questions, mais voilà autant de questions que je me pose et les enseignements disent une soi disant vérité mais qu'il est impossible de vérifier. Il n'y a que sur la mort que je suis confronté à un tel problème, encore une fois les enseignements du Bouddha hors cette partie sont au contraire, terre à terre, et observable ici et maintenant dans la majorité des cas.
Je crois qu'il est impossible d'appréhender la vérité sur la mort, cela dépasse notre intellect, nos conceptualisation propre aux humains. Cette constatation s'impose.
Qu'en pensez vous, quelles sont vos relations avec la mort, vos croyances, la renaissance, y croyez-vous dur comme fer ?
C'est intéressant je crois d'en parler, apportez moi si vous le voulez bien des informations, sinon si vous pensez que c'est de la pure spéculation métaphysique et que ça ne sert à rien, dites le aussi...
Finalement, dans le bouddhisme originel, très peu de textes parlent du devenir de la mort. Après, pour les écoles du "grand véhicule" (je n'aime pas ce terme), c'est une autre question, beaucoup trop compliqué pour moi, trop de concepts hors de la réalité sont affirmés, je n'adhère pas du tout...
Retenons alors que suivre l'octuple noble sentier est sans doute le meilleur chemin pour une belle mort.
Je finirai par une strophe du Dhammapada :
"Celui qui considère son corps, comme un mirage, comme un flocon d'écume, parviendra à ne plus voir la mort".
Merci. |
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Pieru Web

Inscrit le: 17 Jan 2007 Messages: 256 Localisation: France sud
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Posté le: Ven 07 Nov, 2008 20:25 Sujet du message: |
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Bonjour Frédéric,
Selon le Bouddhisme Theravada, c'est le dernier moment de vie qui conditionne la prochaine existence (il n'y a pas de bardo).
D'où l'importance de l'équanimité et de la non-peur, jusqu'à la mort.
La vie humaine est plus propice que la vie animale, elle permet d'entendre et de pratiquer le dhamma.
Personnellement la renaissance me parait la probabilité la plus évidente du processus de vie et de mort.
A cet instant nous sommes différent de hier, et pas tout à fait comme demain, anicca est actif en permanence.
Une petite histoire concernant le kamma et ses fruits non visible:
En son temps, le roi Milinda demanda au Vénérable Nagasena :
« – Vénérable Nagasena, vous – les bhikkhu – prétendez qu'en
développant des actions positives, on bénéficie de résultats positifs.
Quelle est la quantité de ces résultats positifs ? Est-elle d'un empan ? De
quatre coudées ? Montrez-les-moi du doigt ! Je ne crois que ce que je
vois. » Le Vénérable Nagasena a répondu au roi par l'interrogative, à
l'aide du même langage :
« – Noble roi, j'ai également une question pour vous. Regardez cet
arbre : il jouit d'une bonne terre et d'eau, il semble fertile. Pouvez-vous
me dire si cet arbre donnera des fruits ?
– Vénérable, cet arbre semble effectivement très mature. Puisqu'il jouit
de bonne terre et d'eau, il est certain qu'il donnera des fruits.
– Puisque vous êtes certain que cet arbre est apte à donner des fruits,
montrez-moi donc ses fruits ! Où sont-ils ? Dans la racine ? Dans le
tronc ? Dans les feuilles ? Dans les branches ? Montrez-les-moi du
doigt ! Moi aussi, je ne crois que ce que je vois.
– Vénérable, étant donné que les fruits n'ont pas encore poussé, il n'est
pas possible de les montrer à présent. Toutefois, je suis certain que cet
arbre donnera des fruits lorsque le temps sera mûr.
– Noble roi, il en est exactement de même avec les résultats des kusala
et des akusala : nul ne peut dire en quelle quantité ils se produiront, ni
les montrer du doigt. Néanmoins, tout comme votre certitude que cet
arbre donnera des fruits en raison des conditions favorables à cela
(présence de bonne terre et d'eau), les kusala et les akusala engendrent,
de façon certaine, des résultats (respectivement) favorables et
défavorables. »
Le roi Milinda approuva la réponse du Vénérable Nagasena. Les
résultats ne surviennent que lorsqu'ils arrivent à maturité.
En espérant que cela t'as un peu aidé. _________________ "Qui connait la nature connait le Dhamma". |
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thanatos Web

Inscrit le: 06 Aoû 2006 Messages: 138
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Posté le: Sam 08 Nov, 2008 21:47 Sujet du message: |
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Bonjour Frederic.
fredericbdr a écrit: |
- D'après mes maigres informations, Bouddha (dans l'enseignement originel) n'a finalement que très peu parlé du devenir de la mort et le samsara est un concept très ancien venu d'inde bien avant l'arrivée du bouddhisme. Pour lui il était inutile de s'engager dans des spéculations métaphysiques et il fallait au contraire s'occuper de la souffrance et de s'en libérer ici et maintenant. |
Au contraire, tout ses enseignements concernent la mort, la renaissance, le samsara et la façon d'y mettre un terme définitif. Il ne s'est pas attardé à les expliciter car, à l'époque, ces notions étaient déjà très connues et répandues par le brahmanisme. Elles n'avaient donc pas besoin d'être expliquées aux auditeurs. Mais si tu lis les textes qui relatent les discussions du Bouddha, tu verras qu'ils sont truffés d'allusions aux renaissances et au samsara.
Les spéculations qu'il conseillait d'éviter sous peine de "devenir fou" portaient sur des questions telles "qu'est-ce qui renaît?", "y a-t-il un commencement au cycle des naissances?", "l'Univers est-il fini ou infini?", "y a-t-il un "Moi" qui existe?", "dans quelle destinée vais-je renaître?", etc.
Mais il ne semble jamais avoir considéré le samsara comme une spéculation en elle-même.
Citation: |
Après cette mise au point, je dois dire que c'est alors pour moi très difficile de "croire" ou d'accepter les enseignements du bouddhisme tibétain sur la mort, car il est teinté de concepts avancés sans aucune preuve tangible sur le phénomène de renaissance etc...Je ne veux absolument pas critiquer telle ou telle sorte de traditions bouddhistes mais je tiens à dire que j'ai vraiment du mal à croire à la renaissance.
Je ne sais pas si c'est ma formation scientifique, très terre à terre qui veut ça, mais pour moi, la mort, c'est simplement la cessation de la vie, le cœur s'arrête de battre, il n'y a plus aucune activité musculaire, nerveuse, le cerveau ne fonctionne plus, les cellules meurent etc... si le corps est enterré, il disparaîtra sous forme de poussières, s'il est incinéré, il sera réduit très vite en cendres, bref voilà ma vision très généralement admise après tout.
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Tout d'abord, le concept de renaissance est présent dans toutes les branches du bouddhisme, aussi bien theravada que mahayana ou tibétain. Le bouddhisme tibétain se distingue juste du theravada par la description des bardos, ou états intermédiaires entre deux naissances.
Ensuite, il faut bien comprendre que les états décrits lors du processus de mort sont des états mentaux, donc relevant plus de la psychologie moderne que de la médecine. Actuellement, la psychologie des mourants est encore très largement méconnue car la mort est devenue un sujet tabou dans nos sociétés. On préfère s'en tenir à une vision purement matérialiste de la mort.
Pourtant, de nombreuses personnes ayant été dans des états de mort clinique et qui ont pu être ranimées affirment avoir expérimenté des états de conscience très proches de ce qui est décrit dans le bouddhisme. Des psychologues se sont penchés sur ces cas pour déterminer si il s'agissait d'affabulations et ont constaté, statistiques à l'appui, que ces témoignages sont beaucoup plus courants qu'on le pense et ne dépendent ni des croyances ni de l'origine ethnique, ni de la classe sociale de la personne. Mais comme tout phénomène psychologique, il échappe évidemment à toute définition scientifique classique dans le sens qu'aucun état psychologique ne peut être touché, mesuré, pesé, etc.
Cependant, cette question ne trouvera sans doute aucune réponse définitive car s'interroger sur la mort revient, par corollaire, à s'interroger sur la vie. Or, la biologie moderne est incapable de définir clairement ce qu'est la vie et ce qu'est la conscience. A chacun de se faire son opinion sur la question. Mais le bouddhisme ne demande pas de "croire" et finalement, la question de savoir si il y a renaissance ou non après la mort est peu importante. Comme tu l'as dit, l'objectif reste de se libérer de la souffrance.
Mais personnellement, et bien qu'étant aussi de formation scientifique "dure", je pense que la renaissance est l'explication la plus logique, comme Pieru.
Citation: |
-"Ce que nous sommes à présent est la conséquence de nos actions passées" Comment le sait-on véritablement, dans la réalité? qui en a fait l'expérience ? Quelles sont les preuves apportées ?
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Tu en fais l'expérience chaque jour. Tu es le résultat de tes actions, de tes choix fait durant ton enfance, ton adolescence ou la semaine passée. Tu devrais aborder ces questions sous un angle plus psychologique que "scientifique". Le bouddhisme étend juste cette observation au-dela de cette existence. Si tu acceptes que la mort physique n'implique pas une fin psychologique, ça devient plus logique. Mais bon, encore une fois, à chacun de voir. Aucune preuve concrète ne peut être apportée à un problème qui relève avant tout de mécanismes psychologiques et psychiques.
Citation: |
-"Les conséquences de nos mauvaises actions nous feront renaître dans de mauvaises destinées". J'ai vraiment du mal avec ceci, par exemple, la vie animale est considérée comme mauvaise destinée, la vie humaine étant au final "au milieu". Pourquoi cette hiérarchisation absolue des différentes formes de vie, d'où vient ce classement ? Encore une fois, où sont les preuves pour avancer une telle vérité ?
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Mauvaises destinées ne doit pas être compris dans un sens judéo-chrétien de Bien contre Mal, mais dans le sens de souffrance. Les animaux mènent en général des vies moins plaisantes que les humains.
Pour le reste, cela n'a pas vraiment d'importance que ces destinées existent vraiment ou soient juste des métaphores aux diverses existences humaines qu'on peut voir autour de soi (depuis les psychopathes qui vivent dans la haine comme des démons jusqu'aux stars hollywoodiennes qui vivent dans le luxe et les plaisirs sensuels comme des dieux).
Je vais m'arrêter là, mais en gros, tu n'as pas a croire aveuglément à ces concepts si tu ne le sens pas. Ils ne sont pas indispensables à la pratique des enseignements du Bouddha et relèvent effectivement pour beaucoup de la psychologie et de la métaphysique. Personnellement, il m'a fallu des années pour assimiler certaines notions, comme le kamma, et me rendre compte que ces concepts étaient finalement plus logiques. Mais ça restera toujours du domaine des croyances impossibles à démontrer...
avec Metta _________________ buddham saranam gacchami dhammam saranam gacchami sangham saranam gacchami |
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fredericbdr
Inscrit le: 14 Oct 2008 Messages: 10 Localisation: Marseille
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Posté le: Lun 10 Nov, 2008 15:38 Sujet du message: |
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bonjour,
Merci Thanatos et Pieru pour vos explications.
C'est clair qu'il ne faut pas chercher des explications ou des preuves scientifiques à ce sujet mais j'en désire en savoir davantage sur l'après-mort ou sur la mort simplement d'après les enseignements du bouddha.
Pourrai-je avoir des conseils de lecture d'ouvrage ou de textes de qualité sur ce sujet ?
J'ai lu le livre tibétain de la vie et de la mort mais je n'ai pas adhéré, un peu trop mystique à mon goût...
Merci
Frédéric. |
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