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Vipassana et Jhâna

 
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tirru...



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MessagePosté le: Dim 08 Juil, 2007 12:34    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Je me permet de donner quelques éclaircissements du Vén. Dhamma Rewata :

*Sur les différentes concentrations :


Citation:
Les trois concentrations

Il existe trois sortes de concentrations:

-appanâ samâdhi (concentration d'atteinte),
-upcâra samâdi (concentration d'accès),
-khanika samâdhi (concentration de vipassâna, ou concentration momentanée).

La concentration obtenue en méditant sur un objet choisi juqu'à à ce que l'esprit s'absorbe en lui est appanâ samâdhi.
La concentration capable de disperser les obstacles, mais qui n'a pas encore atteint le stade s'absorption, est appelée upacâra (« vosinage ») samâdhi, ou concentration d'accès.
Khanika samadhi est la concentration momentanée développée par l'obsercation des objets et de leur nature – leur apparition et leur disparition continuelles à chaque instant. Le terme de « concentration momentanée » qualifie l'état calme et stable de l'esprit qui précède la concentration d'accès. Il qualifie également vipassanâ samâdhi, qui disperse les obstacles de la concentration d'accès. La concentration momentanée peut donc être aussi appelée concentration d'accès. Quand la concentration vipassanâ est bien développée, l'esprit devient absorbé en l'objet, comme pour la concentration d'atteinte. Cet état d'absorption peut être directement expérimenté par ceux qui pratiquent la méditation du calme mental. Si la concentration momentanée, khanika samâdhi, est inintérrompue, la tranquillité maintenue et les forces négatives ou facteurs perturbateurs ne peuvent pas surgir.


*Vipassâna avec jhânas :

Citation:
Le méditant qui pratique vipassâna après avoir atteint jhâna est appelé jhanalâbi, « celui qui a parfait l'absorption ». La connaissance qui accopagne la concentration des états jhânique est jhâna sammâditthi. Bien qu'elle ne soit pas nécessaire pour pratiquer vipassâna, elle est néanmoins bonne en elle-même car elle purifie temporairement l'esprit et constitue, de ce fait, une bonne base pour la méditation vipassâna...

Citation:
Le bouddha dit : « Dans cet enseignement, ô moines, le moine pénétre et reste dans le premier jhâna. Lorsqu'il émerge de cet état jhânique, il contemple, le corps physique, les sensations, les perception, les formations mentales et la conscience qui existent au moment de jhâna et il voit qu'ils sont transitoires, douloureux, non-substanciels. Voyant ainsi, il demeure avec cette vision profonde de vipassâna qu'il a obtenue et il atteint l'état d'arahant, la cessation de toute purulence. (Angutara Nikaya. . 2 . 312)


Ce passage nous indique clairement comment celui qui pratique les absorptions jhânique atteint le noble chemin en méditant sur l'état de conscience de jhâna, grâce à l'observation des concomitants psychiques qui, dans l'ensemble corps-esprit se sont élevés et ont disparu. Après avoir accédé aux différents jhânas et s'être élevé au-dessus d'eux, il médite sur l'apparition et la disparition, qui se sont produites d'instant en instant, des états psychiques et physiques. Si l'on n'a pas accédé aux jhânas, on observe la venue et la disparition des états mentaux et matériels ... d'instant en instant, jusqu'à ce qu'on réalise qu'ils sont impermanents, douloureux et non-substantiels.


Jhanas et vipassana selon le Vén. U_Pandita :
Citation:

Les Jhānas de Samatha

Il y a deux types de jhānas, les jhānas de samatha et les jhānas de vipassanā. Ceux qui ont déjà une certaine connaissance des jhānas de samatha, se demanderont peut-être pourquoi j’en parle ici alors que nous pratiquons vipassanā. Samatha jhāna est la pure concentration ; l’attention se fixe sur un seul objet – une image mentale par exemple, un disque de couleur ou une lumière. L’esprit reste fixé sur cet objet sans s’en écarter, sans se déplacer ailleurs. Il va ainsi progressivement se calmer, se tranquilliser et se concentrer jusqu’au moment où il sera absorbé dans cet objet. On reconnaît dans les écritures différents niveaux d’absorption, chaque niveau ayant ses propres caractéristiques.


Les Jhānas de Vipassanā

Les jhānas de vipassanā permettent par contre à l’esprit de se déplacer librement d’un objet à l’autre, tout en restant fixé sur les caractéristiques d’impermanence, d’insatisfaction et de non soi, qui sont les traits communs à tous les phénomènes. L’esprit capable de rester fixé sur la béatitude de nibbāna fait également partie de vipassanā jhāna. Alors que le but du méditant samatha est la tranquillité et l’absorption, c’est la vision pénétrante et la sagesse qui sont les résultats les plus importants de la pratique de vipassanā jhāna. L’esprit se focalise ici sur les paramattha dhammas, ce que l’on appelle communément « la réalité ultime » ; ce sont tout simplement les choses que nous expérimentons directement au moyen de nos six sens sans passer par la conceptualisation. Le plus souvent, ce seront des sankhāra paramattha dhammas, des phénomènes appartenant à la réalité ultime conditionnée : le flux perpétuellement changeant des phénomènes physiques et mentaux. Nibbāna est également un paramattha dhamma, mais bien sûr, il n’est pas conditionné.
La respiration est un bon exemple de processus conditionné. Les sensations que vous expérimentez au niveau de l’abdomen, sont la réalité ultime conditionnée, les sankhāra paramattha dhammas, qui sont causés par l’intention de respirer. Lorsqu’il concentre son attention sur l’abdomen, le méditant cherche à pénétrer la qualité, la nature réelle de ce qui se passe à cet endroit du corps. Si vous percevez des mouvements, des tensions, de la dureté, de la chaleur ou du froid, vous commencez à développer les vipassanā jhānas.
L’attention au contact sensoriel suit le même principe. S’il y a effort diligent et attention pénétrante, l’esprit focalisé sur ce qui se passe au moment d’un contact sensoriel, comprend la véritable nature de ce processus. Les activités sensorielles seront comprises à la fois dans leurs caractéristiques individuelles et dans leurs caractéristiques communes.
Si nous nous référons à la classification en quatre niveaux des jhānas, le premier comprend cinq facteurs que nous allons décrire maintenant. Ils sont tous importants dans la pratique de vipassanā.


Les Cinq Facteurs Jhāniques

Le premier facteur est appelé vitakka : c’est le fait de viser l’objet et d’y appliquer l’esprit avec précision. Le faire avec fermeté, de façon à ce qu’il ne puisse pas s’échapper, est un autre aspect de ce premier facteur jhānique.
Le deuxième facteur est vicāra (prononcez « vichara »), que l’on traduit généralement par « investigation » ou « réflexion ». Vitakka a amené l’esprit sur l’objet et l’y a établi fermement. Vicāra prend le relais et va y frotter l’esprit. Vous pouvez expérimenter cela par vous-même lorsque vous observez les mouvements de soulèvement et d'abaissement. On commence par faire l’ effort de diriger l’esprit de façon très précise vers le processus de soulèvement. L'esprit atteint la cible, il ne glisse pas superficiellement à la surface de l’objet mais y adhère et s’y frotte.
Vous maintenez cette attention intuitive et précise de façon ininterrompue ; l’esprit se purifie petit à petit. Les empêchements, comme le désir, l’aversion, la paresse, l’agitation et le doute, s’affaiblissent et lorsqu’ils auront disparu, l’esprit devient calme et limpide comme du cristal. Cette lucidité est due à la présence des deux facteurs jhāniques dont nous venons de parler. On l’appelle viveka, ce qui veut dire « réclusion ». La conscience s’est retirée loin des empêchements. Viveka n’est pas un facteur jhānique ; ce n’est qu’un terme qui désigne cet état de réclusion de la conscience.
Le troisième facteur jhānique, c’est pīti, la joie, un intérêt enthousiaste pour ce qui se passe. Ce facteur peut se reconnaître à certaines manifestations physiques, comme la chair de poule, l’impression d’être subitement entraîné vers le bas, comme si on était dans un ascenseur ou au contraire , d’être soulevé du sol.
Le quatrième facteur jhānique est sukha, le bonheur ou le confort. Il suit de très près le troisième. Le méditant est très satisfait de sa pratique. Ces troisième et quatrième facteurs jhāniques sont apparus du fait que l’esprit s’est éloigné des empêchements ; c’est la raison pour laquelle on les appelle vivekaja pīti sukha, ce qui veut dire « joie, ravissement et bonheur nés de la réclusion ».
Il faut voir cette séquence comme un enchaînement de causes et d’effets. La réclusion de l’esprit se produit étant donné la présence des deux premiers facteurs jhāniques. En effet, si la conscience est appliquée de façon précise à l’objet, qu’elle l’atteint et s’y frotte, elle va progressivement s’isoler. Etant à l’abri des empêchements, elle expérimente la joie, le bonheur et le confort.
Lorsque les quatre premiers facteurs jhāniques sont présents, l’esprit va automatiquement se calmer, se pacifie ; il devient capable de se concentrer sur ce qui se passe sans s’éparpiller ni se disperser. Cette fixité de l’esprit est le cinquième facteur jhānique, samādhi ou concentration.


Pour Accéder au Premier Jhāna de Vipassanā, il faut qu’il y ait Réalisation de l’Esprit et de la Matière

La présence de ces cinq facteurs ne suffit pas pour faire surgir le premier jhāna de vipassanā. Il faudra pour cela que l’esprit pénètre plus profondément dans le Dhamma et voie le lien qui unit l’esprit et la matière. Si tel est le cas, on peut dire que l’accès au premier jhāna de vipassanā s’est produit. Le yogi qui dispose de ces cinq facteurs jhāniques expérimente une nouvelle qualité d’attention, plus précise et qui adhère mieux à l’objet. Il peut ressentir une joie, un bonheur et un confort intenses au niveau du corps également. Tout cela va peut-être l’amener à se vautrer dans les merveilles de la pratique. « Oh ! Formidable ! Je suis arrivé à être vraiment précis et subtil ! J’ai même l’impression de flotter ! » Vous aurez sans doute compris qu’il s’agit là d’attachement.


L’Arrêt intérieur

Tout le monde peut se retrouver un jour ou l’autre prisonnier de cette joie, de ce bonheur et de ce confort. L’attachement à ce qui se passe à l’intérieur de soi à ce moment-là, est la manifestation d’un type particulier de désir, qui ne porte par sur les plaisirs mondains ordinaires. Il qui procède directement de la pratique elle-même. Si le méditant n’est pas capable de le voir au moment où il se manifeste, sa méditation sera perturbée. Au lieu de noter immédiatement ces phénomènes agréables, il s’y complaît sans y être attentif: il pense aux joies futures que lui réserve la pratique. Nous comprenons maintenant la mystérieuse recommandation du Bouddha : cet attachement aux résultats agréables de la méditation est précisément ce qu’il appelle l’arrêt intérieur.

J’espère avoir réussi à expliquer ce très court sutta qui nous demande d’éviter à la fois le vagabondage extérieur et l’arrêt intérieur. Mais il y a cependant plus à dire si nous voulons comprendre en profondeur.


La Triple Réclusion

Le sutta recommande d’éviter certaines choses lorsqu’on pratique la méditation, à commencer par le contact avec les plaisirs sensuels, kāma et avec les dhammas négatifs. C’est précisément la pratique de la triple réclusion qui va permettre d’y arriver: kāya viveka, la réclusion du corps, citta viveka, la réclusion de l’esprit et vikkhambhana viveka, celle qui résulte des deux premières, un état caractérisé par le fait que les empêchements et les impuretés sont faibles et maintenus à distance.
Kāya viveka ne concerne pas le corps physique lui-même mais plutôt le « corps » des objets susceptibles de faire surgir le plaisir sensuel. C’est l’isolement par rapport à l’ensemble des objets sensoriels: sons, formes visuelles, odeurs, goûts et impressions tactiles.
La réclusion par rapport aux dhammas négatifs appartient à citta viveka : l’esprit se met à l’abri des empêchements qui obstruent le développement de la concentration et de la sagesse. Concrètement, il s’agit donc tout simplement d’être attentif de façon ininterrompue. On dit du méditant qui a réussi à maintenir la continuité de l’attention, qu’il a activé citta viveka.
Les deux premiers types de viveka ne sont réalisables que par l’effort. Pour kāya viveka, il faudra renoncer aux environnements qui favorisent les plaisirs sensuels et pratiquer dans un endroit propice à la paix mentale. Mais il va de soi que ce premier isolement ne suffit pas. Il faudra poursuivre avec citta viveka et être attentif à tous les contacts susceptibles de se manifester aux six portes sensorielles.
Etre attentif, c’est diriger délibérément l’esprit vers l’objet ; cet effort est capital car il permet de cadrer, d’appliquer la pensée à l’objet de façon très précise, ce qui constitue justement le premier facteur jhānique, vitakka.
Il faudra donc viser correctement. Vous essayez tant bien que mal, d’observer le soulèvement et l’abaissement de l’abdomen ; vous progressez, l’esprit atteint l’objet et arrive petit à petit à voir clairement des sensations de dureté, de tension, de mouvement. Il commence à adhérer à ces mouvements et à s’y frotter. C’est vicāra, comme nous l’avons expliqué. Après un certain temps, il va s’y fixer et s’y absorber. S’il est maintenu sur les mouvements de soulèvement et d'abaissement de l'abdomen, les pensées vont se raréfier ; il se peut même que par moment, il n’y en ait plus aucune. De toute évidence, l’esprit est alors libre des objets sensuels désirables, de même que des kilesas qu’ils introduisent. On peut dire que kāya viveka et citta viveka ont été réalisés. Si la pratique se poursuit de façon continue, que l’effort est maintenu sans interruption, les kilesas vont s’estomper à l’horizon. Vous détenez alors la troisième et dernière forme de réclusion, vikkhambhana viveka.


Un Type Particulier de Joie

Vikkhambhana viveka va adoucir et affiner l’esprit qui va devenir, lucide, alerte, habile et souple. Une forme particulière de bonheur va se manifester : c’est nekkhama sukha, le bonheur et le confort d’un esprit libre des objets sensuels et des kilesas négatives qui réagissent à ces objets. Au lieu d’un plaisir ordinaire et très palpable, c’est le confort libérateur qui apparaît. N’est-il pas étrange qu’en abandonnant le bien-être sensoriel, on en obtienne un autre, celui de se sentir libre par rapport à ces sens qu’on vient d’abandonner ? C’est cela le véritable renoncement aux plaisirs sensuels.
La réclusion de l’esprit par rapport aux dhammas négatifs est en réalité une réclusion de l'esprit par rapport à toutes les kilesas. Elles n’ont aucune chance de se manifester car leur cause immédiate, les plaisirs sensuels, ont été abandonnés. Le mot jhāna qui d’ordinaire, signifie « état d’absorption », prend ainsi une signification supplémentaire. Les facteurs jhāniques de vitakka, l’application de l’esprit et de vicāra, le frottement, provoquent l’abandon des plaisirs sensuels et la mise à distance des kilesas. En plus de l’absorption, les jhānas amènent donc également la disparition des kilesas. Il les font disparaître en fumée.


Le Lien entre Vitakka et Vicāra

Vitakka et vicāra, application précise de l’esprit et frottement à l’objet, sont deux facteurs très importants dans le développement des états jhāniques. Il est souvent question dans les écritures du lien très étroit qui les unit. En voici deux illustrations.
Imaginez qu’il y a là un bol en cuivre sale et terni. D’une main, vous le tenez et de l’autre vous le frottez avec un chiffon enduit de crème à polir. Si vous travaillez consciencieusement, soigneusement et de façon constante, il va très vite redevenir brillant.
De la même façon, le yogi devra maintenir son esprit là où l’objet primaire se manifeste, c'est-à-dire l’abdomen. A chaque instant il fait surgir l’attention à cet endroit précis, l’y frotte jusqu’au moment où la saleté et la pollution des kilesas auront disparus. Le méditant sera alors en mesure de pénétrer la véritable nature de ce qui se passe à ce point précis. Il comprendra le processus de soulèvement et d’abaissement. Si d’autres phénomènes deviennent prédominants et supplantent l’objet primaire, il devra bien sûr les noter en leur appliquant vitakka et vicāra également.
Le fait de tenir le pot dans la main c’est vitakka, l’action de polir c’est vicāra. Imaginez ce qui se passerait si le yogi se contentait de serrer le bol dans la main sans le polir ; il resterait aussi sale qu’avant. Et s’il essayait de le polir sans le tenir fermement, ce ne serait pas beaucoup plus efficace. Cet exemple illustre l’interdépendance de ces deux facteurs.
Un autre exemple est celui du compas, l’instrument que l’on utilise en géométrie. Comme vous le savez, un compas a deux bras : le premier est pointu et l’autre est pourvu d’une mine. La pointe aiguë du compas c’est l’esprit, il faut le placer fermement sur l’objet de méditation ; il faudra ensuite le faire tourner de façon à ce qu’il puisse se faire une idée générale très claire de l’objet. Le résultat c’est un cercle parfait.
Le fait de fixer la pointe sur l’objet, c’est vitakka ; la rotation, c’est vicāra.


La Connaissance Intuitive Directe

On traduit parfois vicāra par « investigation » ou « pensée soutenue ». Mais cette traduction est très déroutante. En Occident, on forme les gens au raisonnement logique dès leur jeune âge, on leur apprend à toujours rechercher le comment et le pourquoi des choses. Cette façon d’investiguer est malheureusement inappropriée en méditation. L’apprentissage intellectuel n’est qu’un moyen parmi d’autres d’acquérir la connaissance. On peut y arriver de façon intuitive, immédiate. Dans vipassanā, observe directement la réalité ultime, les paramatthas dhammas. Il faut les expérimenter directement, sans faire de détour par la pensée. C’est la seule façon d’atteindre la sagesse et la vision pénétrante de la réalité telle qu’elle est vraiment, de l’état naturel des choses. Le raisonnement intellectuel peut beaucoup nous apprendre sur la réalité ultime, mais sans l’expérience directe de la réalité, il est impossible d’acquérir la sagesse même si on a lu énormément.
Les jhānas de samatha amènent la tranquillité mais sont incapables de faire surgir la sagesse, parce que dans ce type de méditation, l’observation porte sur des concepts ; on n’observe pas ce qui peut s’expérimenter directement sans passer par la pensée. Vipassanā jhāna par contre, mène à la sagesse car ici le méditant maintient un contact direct et soutenu avec la réalité ultime.
Imaginez qu’il y a en face de vous une pomme dont on vous a dit qu’elle était très juteuse, sucrée, délicieuse. Votre regard tombe sur ce fruit et vous vous dites, « Mince! Cette pomme a vraiment l’air très juteuse. Je suis sûr qu’elle est délicieuse ». Vous pouvez penser ou imaginer tout ce que vous voulez, tant que vous n’aurez pas mordu dans le fruit, vous n’en connaîtrez pas vraiment le goût. C’est pareil en méditation. Vous pouvez vous faire une idée très claire de certaines choses mais tant que vous n’aurez pas fait l’effort de pratiquer, on ne peut pas dire que vous les avez vraiment expérimentées. Si vous procédez correctement, vous allez réaliser par vous-même. Il ne sera plus question de conjectures à propos du goût de cette pomme.
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tirru...



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MessagePosté le: Dim 08 Juil, 2007 14:41    Sujet du message: Répondre en citant

bica a écrit:
C'est vrai que c'est parfois plus facile de citer un texte ( on le fait tous) que de répondre soit même , on se dit que les autres l'ont déjà exprimé tellement bien , qu'on ne pourra pas mieux faire, ça m'arrive tout le temps
Laughing


Exactement, oui. Faut dire que là j'ai mis un bon paquet d'enseignements, meu bon, ça part d'une bonne intention, et j'ai confiance que ceux qui lisent sont assez intelligent pour les assimiler et faire la part des choses... Je me demande bien ce qui nous pousse à faire les poteaux indicateurs ? Il y a certainement une notion de partage ici, d'échange...

J'aime bien la douceur d'enseigner du Vén. Dhamma Rewata et le côté Jedi stricte du Vén. U-Pandita... Shocked Smile

A lire avec modération...
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bica



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MessagePosté le: Dim 08 Juil, 2007 15:02    Sujet du message: Répondre en citant

c'est vrai qu'en règle général, les auteurs (dans la lignée de Sayadaw Mahasi) ont un parlé direct et moins poétique que d'autres auteurs.. Mais cela a le mérite de coller parfaitement à la réalité et j'avoue que ça me plait bien.
Wink
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"Même si il n'y a pas d'au delà, et même si les actions bonnes ou mauvaises n'ont pas d'effet, dans cette vie même, ici et maintenant, je suis libre de toute hostilité, de toute affliction et de toute anxiété, et je suis heureux" Le Bouddha
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Tinh'Y



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MessagePosté le: Dim 08 Juil, 2007 17:01    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
J'aime bien la douceur d'enseigner du Vén. Dhamma Rewata et le côté Jedi stricte du Vén. U-Pandita...


moi aussi, enfin le vén.U Pandita parce que Dhamma Rewata je ne connais pas...
je crois qu'on peut lire sans modération si on ne lit pas en théorisant... mais avec souplesse... simplement pour garder l'esprit ouvert...

Citation:
Si quelqu’un dit que quelque chose est vrai, ne le croyez pas tout de suite. S’il dit que quelque chose est faux, ne le croyez pas tout de suite. « Vrai » et « faux » ne sont que des mots employés par quelqu’un. Quel que soit l’enseignement que vous entendez, faites-le pénétrer en vous et pratiquez pour en réaliser la vérité ici et maintenant.
Ajahn Chah

ce n'est pas un maitre mahasi excusez-moi. Embarassed
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bica



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MessagePosté le: Dim 08 Juil, 2007 17:12    Sujet du message: Répondre en citant

Tinh'Y a écrit:
je crois qu'on peut lire sans modération si on ne lit pas en théorisant... mais avec souplesse... simplement pour garder l'esprit ouvert...



Pas toujours facile à faire....... de ne pas "théoriser" Smile
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Tinh'Y



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MessagePosté le: Dim 08 Juil, 2007 17:27    Sujet du message: Répondre en citant

oui c'est vrai... ça peut paraitre con ce que je vais dire, mais je lis sans chercher à comprendre... et les choses reviennent et se comprennent quand c'est l'heure...

je crois que c'est l'habitude de la psalmodie qui m'a habitué à cela... dans la vie monastique on lit les 150 psaumes en une semaine, parfois en un jour...
plus les enseignements des pères en principe au cours de la nuit, ... on appelle ça la lectio divina... le but n'est pas la théorisation...

on garde des habitudes, quelques unes sont utiles, d'autres mieux vaut laisser tomber...
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Tinh Ý
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MessagePosté le: Lun 09 Juil, 2007 22:45    Sujet du message: Répondre en citant

Tinh'Y a écrit:
moi aussi, enfin le vén.U Pandita parce que Dhamma Rewata je ne connais pas...


Chère Tinh'Y,

Le Vén. Dhamma Rewata est le fondateur du Vihara de Birmingham, voici un lien qui te permettra de mieux le connaitre :
http://www.birminghambuddhistvihara.org/Resident_Monks.html#Dr.Rewata

Pour ce qui est de sa façon d'enseigner, il est vrai qu'elle est empreinte d'une douceur remarquable. Il donne sans vouloir être controlant, il n'impose pas et personnelement j'apprécie cette main ouverte, cette chaleur humaine, ce don.




Il a écrit un livre que je te conseille vivement de lire, il s'agit du "premier enseignement de Bouddha"



Lien : http://www.vipassana.fr/Notes_de_lecture/RewataDhammaLePremierEnseignementDuBouddha.htm
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Tinh'Y



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MessagePosté le: Mar 10 Juil, 2007 12:41    Sujet du message: Répondre en citant

merci Tirru...
sa photo me dit quelque chose mais c'est tout Smile

je vais de ce pas lire ce livre (si je le trouve)
personnellement je suis pour écouter ou lire plusieurs enseignants, c'est un des moyens d'avancer sans s'accrocher... à condition bien sur de lire sans se torturer la cervelle... pour comprendre à tout prix...
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Tinh'Y



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MessagePosté le: Mar 10 Juil, 2007 16:29    Sujet du message: Répondre en citant

ça y est j'ai commandé, il n'en restait plus que deux... pourvu que j'en fasse partie Shocked

ah ce désir d'appropriation ce n'est pas rien tout de même Embarassed
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MessagePosté le: Mer 11 Juil, 2007 0:29    Sujet du message: Répondre en citant

Tinh'Y a écrit:
ah ce désir d'appropriation ce n'est pas rien tout de même Embarassed


Me voilà responsable d'une prolongation dans le samsara... Shocked Very Happy
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bica



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MessagePosté le: Mer 11 Juil, 2007 8:38    Sujet du message: Répondre en citant

tirru... a écrit:
Tinh'Y a écrit:
ah ce désir d'appropriation ce n'est pas rien tout de même Embarassed


Me voilà responsable d'une prolongation dans le samsara... Shocked Very Happy


et aussi dans la " théorisation" Laughing Laughing
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Tinh'Y



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MessagePosté le: Mer 11 Juil, 2007 10:01    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
La quatrième qualité du laïque sérieux est l'étude. Cela implique un effort d'acquérir, et j'emploierai cette expression plus d'une fois, donc d'acquérir une compréhension conceptuelle claire du Dhamma - au moins dans sa structure de base. Même si l'on n'est pas disposé à étudier les textes en détails, il ne faut pas oublier que la compréhension bouddhiste de l'existence sous tend la pratique de la méditation et que, ainsi, l'étude systématique peut contribuer au succès de notre pratique. Bikkhu Bodhi

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MessagePosté le: Mer 11 Juil, 2007 11:10    Sujet du message: Répondre en citant

Tinh'Y a écrit:
Citation:
La quatrième qualité du laïque sérieux est l'étude. Cela implique un effort d'acquérir, et j'emploierai cette expression plus d'une fois, donc d'acquérir une compréhension conceptuelle claire du Dhamma - au moins dans sa structure de base. Même si l'on n'est pas disposé à étudier les textes en détails, il ne faut pas oublier que la compréhension bouddhiste de l'existence sous tend la pratique de la méditation et que, ainsi, l'étude systématique peut contribuer au succès de notre pratique. Bikkhu Bodhi


On est d'accord
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