Forum Mettâ

[sapphy]

Bonjour,

Depuis quelques temps, à certains moments de la méditation, une chaleur désagréable se diffuse dans le corps et/ou je perçois les battements du coeur (ou du pouls?) au niveau des tempes. Ceci se produit particulièrement lorsque je prends conscience que les pensées se sont dirigées vers un autre objet que l'objet initial d'attention (la respiration) et que je les ramène vers celui-ci.

Je me demande si ces sensations ne sont pas le signe d'un effort incorrect, d'une tentative vaine de contrôle des pensées, au lieu du simple effort d'attention permettant de noter la distraction et revenir à la respiration.

Voici comment je m'y prends pour méditer:
Après les étapes du commencement de la méditation (installation sur le coussin, prise de refuge, décontraction des muscles, note de l'état d'esprit...), je porte mon attention sur les mouvements du ventre durant la respiration.
Je note le mouvement de montée puis le mouvement de descente de l'abdomen. Lorsque je m'aperçois que l'attention ne se porte plus sur cet objet, je note simplement cette distraction et je reviens à la respiration. Le fait de prendre conscience que l'attention s'est portée sur un autre objet suffit en général à ce qu'elle abandonne cet objet sans effort. Ensuite je rapplique l'attention aux mouvements du ventre.

Se peut-il que ce soit l'effort de ramener les pensées à la respiration qui soit incorrect? Dans ce cas, comment faire pour ramener l'attention à son objet de base avec un effort juste?

A moins que cette chaleur et/ou ces battements soient en fait tout le temps présents mais que je m'en rende compte que lorsque l'attention est suffisamment installée?

Je rappelle que je médite depuis peu de temps, quelques mois seulement, à raison de 1 heure à 1 heure 30 par jour (assise + marche) et que je n'ai pas encore effectué de retraite.

Je ne pense pas que ces sensations puissent être dues à un sentiment de "mal" faire quand je prends conscience de la distraction. En effet je sais bien qu'il est dans la nature de l'esprit indompté de faire cela. Je ne pense pas non plus être dans l'attente d'un changement, d'une amélioration qui devrait se faire.
Je médite avec l'état d'esprit d'observer ce qui se passe au moment où cela se passe. Je ramène néanmoins mon esprit sur la respiration après qu'il ait abandonné son objet de distraction car il est trop difficile pour moi de méditer sans un objet de support pour ma méditation (je me mets alors à penser au lieu d'observer les pensées!).

Merci de votre attention

[cgigi2]

Questions et réponses avec Ajahn Chah

par Jack Kornfield



Q: Je fais de gros efforts dans ma pratique et, pourtant, c'est comme si je ne pouvais obtenir le moindre résultat satisfaisant.

R: Cela est très important. N'essaye pas de parvenir à quoi que ce soit dans ta pratique. Le désir même d'être libre ou d'être illuminé t'empêchera d'accéder à la liberté. Tu peux faire tous les efforts imaginables et pratiquer avec ferveur nuit et jour, mais si tu es motivé par le désir de parvenir à un résultat quelconque, tu ne trouveras jamais la paix. L'énergie provenant de ce désir sera cause de doutes et d'agitation mentale. Quel que soit le temps ou l'effort que tu consacres à ta pratique, jamais la sagesse ne naîtra du désir. Par conséquent, borne-toi à laisser aller les choses. Observe attentivement ton esprit et ton corps, mais n'essaye pas de parvenir à quoi que ce soit. Ne t'accroche même pas à la pratique de l'illumination.

dhammasukha.free.fr/biblio/chahqr.htm - 63k

avec metta
gigi


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Ici et Maintenant.

[sapphy]

Merci beaucoup Gigi,

Mais justement je n'ai pas l'impression de faire d'efforts importants, que ce soient en terme de durée ou d'action pendant ma méditation.
De même au moment où je médite, mon état d'esprit est juste d'observer ce qui se passe, que ce soit ma respiration, les pensées, les sensations ou autres. Je n'ai pas l'attente de ne pas avoir de distraction ou d'atteindre je ne sais quel état...
Par contre si je médite, c'est bien sûr parce que j'ai l'espoir de me libérer un jour de la souffrance, mais je n'attends pas particulièrement quelque chose d'immédiat de ma pratique de méditation.

[sati]

Bonsoir Saphy,

Bravo pour tes observations !

Cette chaleur et le pouls ont toujours été là et ils n’auront bientôt plus rien de désagréable, si tu prends soin de ne pas les éviter mais de les observer également comme les mouvements de ton abdomen.

Entre le moment où tu quittes le vagabondage mental et le moment où tu reviens à la respiration, ta conscience qui est extrêmement rapide va spontanément percevoir des phénomènes de plus en plus fins. Cet intervalle entre deux observations « volontaires » et forcées est un moment je crois privilégié de spontanéité.

Je vois dans tes propos des signes positifs et je t’encourage à persévérer, bien que je n’ai pas les qualités de méditant pour le faire. Les bikkhus sont plus à même que moi pour te donner une réponse éclairée, dans ce champ particulier de compétence.

Amitiés bienveillantes.

[cgigi2]

Tout ce qui s'élève devant la vision en méditation, retourne d'oû il vient à moin que l'ont ne le retienne,
tout s'élèvent de la vacuité et retournent à la vacuité oû le vide si tu aimes mieux, il suffit d'observer son esprit et non ses pensées, c'est ainsi que l'ont peut constater que les sensations les images et autres ne nous appartiennent pas, ne sont en aucunes façon consistantes,les sensations il suffit des noter et c'est tout, ne plus s'en préoccuper les laisser fairent et retourner à l'attention de l'esprit et non des pensées et des sensations, cela fait toute la différence, observer l'esprit et non les pensées, c'est si simple au fond et si merveilleux
avec metta
gigi


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